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Long Distance Calling est une jeune formation née en Allemagne en 2006, distillant un rock progressif aux doux accents expérimentaux. Après avoir fait leurs dents sur 2 EP et un full album, ce groupe nous offre ici un « Avoid the light » très lumineux (contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre) et plein de promesses pour la suite de leur carrière.

La meilleure illustration de leur univers musical est le nom de ce groupe. En effet, il résume parfaitement leur volonté de prendre le temps de développer une sensation de légèreté et d’abandon total, nous transportant ainsi dans de lointaines contrées sauvages et mystiques.

A noter tout de même une petite particularité : pas de chanteur dans le line-up… Cela peut effectivement être déroutant pour des personnes sensibles à des repères tels que mélodies portées par le chant, alternance couplet-refrain... De toute façon, Long Distance Calling (LDC, tels que les appelleront les aficionados dans quelques années), est là pour vous faire perdre tout repère: sensation d’apesanteur liée à l’utilisation importante de réverbération et d'ambiances éloignées, mélodies à la fois atmosphériques et à la limite du heavy...

Ainsi, "359" nous délivre une atmosphère douce et mélancolique, évoluant progressivement dans une rage retenue où des nappes de violons viennent adoucir et donner de l'ampleur à la mélodie. D'un autre côté, des titres comme "Apparitions" et "Black Paper Planes" lient à la perfection la sobriété et l'efficacité des riffs de guitares, comme une démonstration de leur maîtrise dans un domaine plus agressifs sans être agressant. L'alchimie entre ces différents styles est une des composantes majeures de l'attractivité de la musique de LDC.

"I Know You Stanley Milgram" fait quant à lui figure d'hommage aux groupes prog' des années 70 avec son intro brumeuse et planante (le son d’un sonar me fait d'ailleurs étrangement penser à « Echoes » des Pink Floyd). Mais un aspect métal bien affirmé apparaît rapidement et vient finalement déchirer la brume initialement installée. Ce titre est d’ailleurs le titre le plus métal de l'album, mais aussi le plus varié et le plus abouti grâce à ses très bonnes alternances clair/obscur, et à l'accent mis sur des ambiances à la fois sobres et étranges, ajoutant un côté mystique à leurs compositions.

"The nearing grave" est le seul titre de "Avoid the light" où apparaît des lignes de chant. Pour cela, ils ont fait appel à Jonas Renkse (Katatonia), ce qui démontre que même au début de leur carrière, ces messieurs attirent de grands noms. L’utilisation de Jonas est parfaitement justifiée, tant ses tonalités douces teintées d’une forte mélancolie illustre l’univers de LDC. Et pour le coup, face à l'intensité et la réussite de ce titre, on se dit qu’une aussi belle voix devrait faire partie intégrante du groupe. D'un autre côté, la rareté du moment ne le rend que plus magique…

LDC n’est tout de même pas exempt de tous défauts. En effet, la répétition de motifs simples peut, à la longue devenir fatigante, l'absence de chant peut provoquer une certaine homogénéité et lassitude, et la basse est étonnamment mise en retrait malgré son fort potentiel.

L'omniprésence des ambiances et l'utilisation de nombreux effets participent intégralement à la magie de cet album en lui insufflant toute son âme. Tous ces aspects sont admirablement servis par un son impeccable et une production irréprochable ne privilégiant aucun instrument en particulier faisant de leur musique un ensemble d’une cohérence louable.

Des mélopées tranquilles, des envolées sauvages et l'appel du large... Si vous faites du stop au bord de la route 666 d'Heavylaw en quête d'apaisement spirituel, je vous invite à jeter un œil* sur ce groupe n’ayant pas d'ambition technique tape-à-l'œil*, utilisant uniquement leurs instruments comme vecteurs d’émotions et incitation au voyage...


DkP


* fait référence à la news posté par Dragonman le 13 Décembre dernier. On peut quand même dire que cette chronique m'aura coûté un œil ;)... D’ailleurs, maintenant que j’y pense, ce disque me semblait tout à fait destiné, son titre « Avoid The Light » résumant à merveille la semaine de M**** à laquelle je suis destiné, étant obligé d’évoluer dans une semi pénombre avec mon œil abimé...

0 Comments 17 décembre 2009
Whysy

Whysy

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