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Honnêtement, je ne m’attendais pas à un album d’aussi haute volée ! Avec ce 3e album, All Shall Perish risque fort de faire jaser la branche la plus extrême de ses adorateurs. Ici les Américains s’adonnent à un revirement stylistique qui, même s’il conserve une certaine hargne et une brutalité jouissive, a su se diversifier pour offrir un « Awaken The Dreamers » aussi mélodique, que réjouissant et surprenant. On s’éloigne quelque peu du style primaire et outrageusement bourrin des débuts « Hate. Malice. Revenge. » pour embrasser un deathcore à l’attitude mature et des compositions complexes où technicité et feeling s’entremêlent tout au long des 12 chansons.

Aux premiers abords, ce qui surprendra à l’écoute de ce disque, c’est sa dimension mélodique à la fois développée et cohérente. Elle ne parait en aucun cas forcée, et découle de manière naturelle des parties brutales et violentes. En cela une chanson comme « Black Gold Reign » à l’introduction  très typique du style s’illumine rapidement lors d’un excellent solo sur fond de double pédale dévastatrice pour s’éteindre en un break atmosphérique inattendu et superbe. « Awaken The Dreamers » semble avoir fait le pari de l’imprévisible en signant par exemple une ballade acoustique dévastatrice « Memories Of A Glass Santuary » tout en émotion, dont la suite directe « Stabbing To Purge Dissimulation » symbolise le titre le plus extrême de la galette. Il faut avouer que le contraste est saisissant et l’une comme l’autre sont absolument réussies. De même les différents instrumentaux qui ponctuent les chansons vont  de l’interlude bluesy/jazzy « The Ones We Left Behind » à la mystique « Misery’s Introduction » en passant par la véritable démonstration technique qu’est « From So Far Away ».

Il faut avouer que les musiciens de All Shall Perish sont vraiment excellents dans ce qu’ils font qu’il s’agisse de l’interprétation, ou de la composition. « Awaken The Dreamers » contient quelques excellents riffs comme l’ouverture « When Life Meant More… » ou même « Stabbing To Purge Dissimulation ». De plus les différents breaks atmosphériques et autres passages émotionnels et mélodiques (« Song For The Damned », « Black Gold Reign ») sont souvent sublimes et confirment  l’attention toute particulière dédiée à la recherche musicale. Ajoutez à l’ensemble une excellente performance vocale du chanteur Eddie Hermida qui maîtrise à peu près tous les types de chants extrêmes possibles : gueulé, guttural, schriek etc.… . De même son chant clair est excellent et sait peindre de très bonnes ambiances : « Memories Of A Glass Sanctuary », « Awaken The Dreamers » ou « Black Gold Reign » aux vocaux chuchotés. Cette dernière surprend d’ailleurs par ses quelques envolées très « Halfordienne » assez rigolotes.

« Awaken The Dreamers » est une excellente surprise et dévoile une formation de deathcore bien plus subtile et réfléchie que ce que l’on pourrait penser. Musicalement au top, les Américains assènent avec leur 3e disque une petite claque dans la gueule. Avec des titres à la fois extrêmement agressifs comme « Never… Again », « When Life Meant More », « Stabbing To Purge Dissimulation » ou « Gagged, Bound, Shelved And Forgotten » et une dimension mélodique et atmosphérique inattendue avec sa ballade, ses différents instrumentaux et ses passages calmes. Malgré sa très courte durée (36 minutes) on tient là un très bon disque, mature, bien composé et très intéressant d’un point de vue musical. Du tout bon donc, et on attend de pied ferme la 4e réalisation du combo pour juger de l’évolution – plus mélodique ? retour à l’agressivité d’antan ? – qu’ils auront choisi d’adopter.

…TeRyX…

0 Comments 18 décembre 2008
Whysy

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