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En provenance de la capitale des Gaules, voici venir Back Roads et son premier album éponyme. Emmené par le guitariste Fabrice Dutour (ex-Dyslesia), le groupe évolue dans un registre que l'on  qualifiera sans mal de "old school". Comprenez par là qu'il puise son inspiration dans les racines historiques du Metal, au sein des groupes pionniers qui ont forgé le son du "Rock Dur". Une attitude qui, depuis peu, semble devenir profession de foi pour nombre de musiciens. Pour vous en convaincre, jetez donc un œil sur le nombre de formations récemment apparues sur le crédo "vintage" (Scorpion Child, Graveyard, Orchid, The Vintage Caravan, Blue Pills...).

Face à cette nouvelle vague venue du passé, une question s'impose : la démarche tient-elle de l'opportunisme musical ou de la véritable passion ? La réponse est simple. Les opportunistes ne feront pas long feu, car leur image n'est que façade. Les passionnés, eux, perdureront, portés par la sincérité de leur musique. Et à l'écoute des titres présents sur leur premier effort, nul doute que les membres de Back Roads sont sincères. Il se dégage en effet de leur musique une chaleur et un feeling qui ne trompent pas. Comme si les ressentis de chacun transpiraient de chaque riffs, chaque soli, chaque mots. A ce titre, l'étiquette "Heavy Blues" leur sied à merveille, car on retrouve sur l'album cette signature organique propre au Blues.

Principal artisan du son Back Roads, le guitariste Fabrice Dutour est épaulé par des musiciens doués avec qui il semble partager un même leitmotiv : se faire plaisir ! Et le plaisir est communicatif. Sur les 11 morceaux présents, il n'existe aucun temps mort, on tape du pied de la première à la dernière seconde.

Les lyonnais ont puisé leur inspiration dans le Heavy/Hard des années 70s (Black Sabbath, Led Zeppelin, Thin Lizzy...) et dans les sonorités du Southern Rock. De ces influences, il résulte des morceaux articulés autour de riffs massifs et incisifs, couplés à une basse vrombissante du meilleur effet et à des soli lumineux et inspirés. Le tout ponctué par une rythmique véloce et bien Rock 'n Roll. Bref, de quoi vous accrocher du début à la fin. Citons ainsi l'éponyme "Back Roads" et son emprunte Bluesy à souhait qui ouvre l’album de la meilleure des manières, le bien nommé "The Running Man" (pour courir, ça court), "Flesh of the World" et ses riffs plombés que n’aurait pas renié Black Sabbath, le survitaminé "Mister Gray", ou encore "Invisible Woman" à la prestation vocale exaltée. Autant de titres que plus d'un biker pourrait ériger en hymne. Écoutez et fermez les yeux, vous verrez défiler devant vous la mythique route 66 !

Apportant un équilibre bienvenu à l'ensemble, d'autres morceaux explorent une voie plus mélodique, où les guitares se font plus aériennes et légères. Des titres calibrés pour les ondes et qui, dans l'esprit, se rapprochent plus des années 80s. "The Escape", par exemple, avec ses guitares à la Thin Lizzy, la ballade Rock "Shadows of Loneliness" bien chargée en émotions, le titre "Lucky Bird" dont les sonorités rappellent les tubes de ZZ Top ou Lynyrd Skynyrd, ou encore "Opening Night" qui lorgne du côté de l'Arena Rock tant on l'imagine repris en chœur par un stade entier.

A noter également deux compositions qui se démarquent du reste de l'album. La première "Ashamed" qui lorgne vers des contrées jazzy et funky pour des ambiances du meilleur effet, et "Rambling Heart", ballade qui clôt l'album et dont l'intensité vocale saura vous arrachera un petite larme.

Si d'un point de vue strictement musical Back Roads possède de sérieux atouts, avec deux guitaristes inspirés (Fabrice Dutour et Christophe Oliveres) et une section rythmique impeccable avec le bassiste Franck Mortreux et le batteur Nicolas Ammollo, il renferme également une véritable pépite derrière le micro, j'ai nommé Sylvaine Deschamps-Garcia, fille spirituelle (et vocale) de Janis Joplin et David Coverdale (ainsi que Glenn Hughes me souffle-t-on dans l'oreillette). Son chant est comme habité, possédé. Elle offre une puissance impressionnante et une charge émotionnelle incroyable ! On ne pouvait pas trouver meilleure union que son timbre de voix avec la musique du groupe. On sent que l'osmose est parfaite et cela contribue à forger une véritable unité à l'album et au groupe.

En conclusion, amis métalleux qui lisez cette chronique, sortez un peu des sentiers battus et venez donc arpenter les routes avec les lyonnais de Back Roads ! Aucune faute de gout sur cet album et de l'intégrité à revendre pour qui cherche du "feeling" et du cœur dans la musique. Que vous veniez des horizons Rock, Metal ou Blues, vous trouverez de quoi vous rassembler et vous rassasier sous la bannière Back Roads. Longue vie au groupe !




PS : vous retrouvez l'interview de Fabrice Dutour (guitares) en cliquant ici.

0 Comments 22 mars 2014
Whysy

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