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"Time has come, time for a drink, but I don't want whisky or gin !"

Yarrr ! Tous à l'abordage ! Alestorm est de retour ! Piller vos terres, brûler vos maisons, voler vos femmes, égorger vos poules, nos pirates préférés ne sont pas revenus pour faire du tricot et entendent bien marquer l'année 2011 de leur nouvelle offrande nommée "Back Through Time". Toujours plus affuté, toujours plus intraitable, l'équipage se fend ici d'une nouvelle recrue en la personne de Pete Alcorn aux tambours de guerre, remplaçant Ian Wilson parti galvaniser l'esclave dans d'autres galères. Affuté et dépositaire de deux assauts sanglants et mémorables, comment compte t-il assouvir une fois de plus les populations ?

Et bien en refaisant la même chose pardi ! Ici, pas de grande surprise, Alestorm fait du Alestorm, en fier porte étendard de son cap "pirate metal", cap qu'il se doit de conserver, son gouvernail étant désespérément englué dans des algues sournoises et ne permettant que peu de manœuvre à bord. Avec Alestorm, on avance, on tue et après on réfléchit. Et encore. De toutes façons, une fois l'assaut fini on ne pourra pas négocier d'autre trajectoire alors à quoi bon, faisons couler le rhum et sang à flot ! Comprenez par là que si vous n'étiez pas un grand ami de ces pirates au grand cœur (sisi), ce n'est pas ce manifeste qui vous réconciliera, la formule du groupe restant inchangée en façade. Un metal globalement heavy folk aux sonorités marines, mené de front par une voix frelatée et autres chœurs virils et bourrus.

Ceci dit, les aficionados sauront trouver la parure du navire à leur goût car, non seulement Alestorm reste fidèle à sa formule et son engagement de qualité (on n'est pas loin de l'adage "Un morceau = un hymne"), mais il se permet de laisser entrevoir quelques légères innovations, pas franchement révolutionnaires mais toujours bienvenues.

Car, Alestorm copie à chaque réalisation une formule bien efficace, mais une formule très variée. En effet, nous sont chaque fois offerts des ballades, des morceaux légers et joyeux, d'autres plus directs et agressifs, des chansons à boire ou encore des titres épiques faisant honneur concept de pirate metal. Sous couvert de faire du pirate metal bas du front, ces marins diaboliques ont toujours eu de la ressource afin de proposer des albums diversifiés, et "Back Through Time" n’échappe pas à la règle, en témoigne son opener éponyme qui blast beats au vent nous rassasie en quelques minutes de tout ce qui a fait Alestorm jusque là. De l'intense et grandiloquent Death Throes of the Terrorsquid (dont la deuxième moitié devrait en surprendre plus d'un mais n'en disons pas plus...) à la ballade gentillette Scraping the Barrel en passant par le remuant Swashbuckled, témoignage pur et dur de la piraterie faite musique, Alestorm aime explorer différentes pistes et ne pas proposer 10 morceaux identiques et ne jouant que sur leur bonne humeur et leur entrain. En témoigne le surprenant et estomaquant morceau fleuve qu'est Rumplekombo (yarrrrr fooled ya eh ?).

"Rum is the power, rum is the key. Rum is the drink that will set us free !"

D'humeur folk, voilà deux boulets de canon successifs qui raviront les plus hardis moussaillons d'entre nous, The Sunk'n Norwegian et Midget Saw, l'un possédant un riff incroyable et se fendant d’irrésistibles petits gimmicks mélodiques entrecoupant chaque phrase des couplets, l'autre filant à toute vitesse, laissant la keytar faire des merveilles et surtout parlant avec poigne de nos amis les midgets. Bon, il faudrait dire nain. Excusez-moi, personne de taille ridicule. Mais c'est toujours plus drôle de dire "midget" car on faire tout plein de blagues dessus (midget 27, midget privé,...)...bon euh...c'est le tafia qui parle là...on en était à...aux morceaux foncièrement folk ! Oui ! Car Alestorm a fait une légère incursion un peu plus prononcée que d'habitude, ce qui ne change fondamentalement rien, mais demeure agréable à l'oreille et s'intègre parfaitement à la panoplie du gentil petit pirate assoiffé de sang.

Et tant que nous sommes dans la nouveauté, parlons de Shipwrecked et Buckfast Powersmash, titres plus thrash que foncièrement folk pirate, en particulier pour ce dernier. Ici Alestorm nous dévoile un aspect direct et "in your face" auquel nous n'avions pas forcément l'habitude, mais une fois de plus, les morceaux sont assimilés dès leur première écoute et obtiennent leur label "Alestorm AOC" à l'unanimité. Idem pour Rum, chanson à boire volontairement primaire scandant "Rum ! Rum ! Rum !" comme seul refrain et dont le riff est plaqué sur No Quarter mais chuttt... Jusqu'alors, Alestorm faisait un peu plus dans la retenue mais, passée la surprise (de taille minime cela dit), on se prend au jeu et accepte volontiers ce morceau dans la troupe.

En conclusion, Alestorm déroule son artillerie, rien de bien neuf à l'horizon, pas de tube à la Keelhauled, mais les fans sauront apprécier les quelques petites touches qui ont été apportées au vaisseau. Ceci dit, Alestorm opte ici pour un opus plus direct, peut-être moins fouillé qu’auparavant, mais le fait avec talent et gagne ici 2 ans de durée de vie. Car si le scorbut est évité ici par ces fameuses légères nouveautés, il est vrai que le concept commence à afficher ses limites, l'océan n'est pas infini et Alestorm n'aura bientôt plus aucune terre vierge sur laquelle voguer si il ne fait pas preuve d'un réelle évolution.

A noter la présence de deux pistes bonus pour l'édition limitée, une reprise très humppa humppa de I'm a Cinder Drinker et de You're a Pirate, hymne de "Lazy Town" popularisé par la communauté web. Pas prise de tête pour deux sous, elle ferment cependant la marche avec joie et entrain.


"Rum ! Rum ! Rum ! Yarrr ! Rum ! Rum ! Ahooooy ! Rum ! Rum ! Rum ! Yarrr ! Rum ! Rum ! Rum ! Give me more Rum !"


0 Comments 06 juin 2011
Whysy

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