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Enfin le retour des Poitevins ! Après quatre ans d’attente, depuis la sortie de Lazarus en 2009 qui avait marqué les esprits et les critiques, le groupe revient avec un nouvel album “Back To Where You've Never Been”. Je ne vais pas revenir en détails sur le départ de Samuel Bourreau (chant) et d’Olivier Laffond (batterie) pour raisons personnelles. Le groupe a voulu faire passer la musique avant tout et ne pas s’épancher sur les choix personnelles des deux anciens membres et c’est un choix qui se respecte. Florent Marcadet (Klone, Step In Fluid) est dorénavant le maître des fûts et Luiss Roux (ex-Sinscale) a pris place derrière le micro. En plus de ces changements de line-up, le groupe ne cache plus ses ambitions de percer sur la scène internationale. La signature chez Indie Recordings (Enslaved, In Vain, Iskald, Solefald) en est une des preuves et il faut espérer que le rayonnement du groupe augmente à l’étranger.

La première inquiétude avant d’aborder cet album est le changement de chanteur. Samuel était très charismatique sur scène et son chant très reconnaissable faisait partie de l’empreinte sonore d’Hacride. Dès les premières lignes vocales de “Overcome”, le single, les doutes et les inquietudes s’évaporent. Luiss se fond parfaitement dans la musique du combo, il a su s’approprier l’état d’esprit du groupe tout en apportant sa touche personnelle. L’alternance du chant clair / extrême est toujours là, bien que le chant clair soit plus rare.

La section rythmique n’est pas en reste. Florent a déjà largement fait ses preuves dans Klone et Step In Fluid. Son jeux très groovy apporte ce petit plus qui manquait à la batterie dans les albums précédents, pas que les anciens batteurs n’aient pas été à la hauteur, mais ce petit groove en plus rends les compositions plus fluides.

Comme tous leurs albums, celui-ci est différent du précédent en terme de style. On retrouve en début d’intro un rappel à la fin du précédent album et toujours cette dernière piste qui monte en puissance pour finir brutalement, créant un sentiment de manque qui pousse l’auditeur à relancer l’album pour une nouvelle écoute. Adrien Grousset (guitare) est toujours derrière les compositions. Les longs développements instrumentaux de Lazarus font place à des morceaux plus directs et compacts qui rentrent directement dans le vif du sujet.

Les morceaux instrumentaux sont toujours présents, au niveau du format on tape dans le old school, huit morceaux pour 42 minutes de musique. Comme je l’avais écris précédemment, on ne se perd pas en chemin, pas de fioritures ni de chichis, aucune piste n’est en dessous des autres en terme de qualité, l’auditeur est absorbé dans l’album dès le début de “Introversion” et ce jusqu’aux dernières notes de “Requiem For A Lullaby”. La structure se compose de trois fois deux pistes chantées entrecoupées de deux pistes instrumentales (Synesthesia et To Numb The Pain). Les fans ne seront pas perdus, la signature du groupe est toujours là avec un poil de double pédale en plus sur certains passages. Les bons gros riffs de guitares sont plus incisifs et massifs qu'auparavant et on retrouve avec plaisir le son de la basse de Benoist toujours aussi audible dans le mix et ça, ça fait plaisir aux cages à miel !

Pour les amateurs de son chaud, prenez votre courage à deux mains, “Back To Where We’ve never Been” c’est froid et massif toujours en opposition avec Lazarus qui avait ce petit côté organique ! Cette production massive sert à merveille les morceaux courts, rentre dedans et accentue le côté moderne et froid des compositions.

Hacride signe donc ici un album très équilibré, plus accessible et direct que Lazarus mais pas plus simple pour autant et encore moins un Lazarus II. Il faudra toujours plusieurs écoutes pour en appréhender les différentes couches et subtilités et se familiariser au nouveau chant. Un quasi sans faute qui apporte une pierre de plus à un édifice déjà solide. Continuant à se renouveler d’album en album, tout en apportant des changements discrets mais efficaces et en gardant leurs signatures sonores, “Back To Where We’ve never Been” risque bien de marquer les esprits et les critiques par la qualité de ses compositions et l’interprétation des musiciens. Et comme tout bon vin il se bonifie avec le temps !

0 Comments 22 avril 2013
Whysy

Whysy

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