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Allez, encore un groupe au nom imprononçable qui tombe dans mon escarcelle. Skálmöld fait donc suite à Svartsot. Les deux formations évoluant dans les styles similaires, je dois avouer que j’avais un peu de mal à les distinguer au début ayant eu la très très bonne idée de vouloir chroniquer l’une à la suite de l’autre. Mais, rien n’arrête les chroniqueurs d’Heavylaw et surtout pas les groupes avec des noms similaires qui évoluent des genres voisins. Tout ça pour dire que Skálmöld est un jeune groupe originaire d’Islande, formé en 2008. Leur premier album Baldur est sorti en décembre 2010 chez Napalm Records (tiens encore une ressemblance avec Svartsot, décidément on n’en finit plus). Je vous dirais bien de vous préparer pour l’aventure mais je ne suis pas vraiment sûre que ce soit nécessaire... Hélas...

Après une drôle de chanson d’introduction, sous forme d’un choeur chantant a capela durant plus de deux minutes, pendant laquelle on se demande vraiment à quelle sauce on va être mangé, Skálmöld attaque avec “Árás” un titre coup de poing dont la mélodie de départ en fait clairement un des meilleurs morceaux de ce Baldur. Le passage plus atmosphérique en milieu de morceau suivi d’un solo effilé participe amplement à ce constat. D’autres chansons laissent également une impression de maîtrise et un petit gout de “reviens-y”. “Kvaðning” judicieusement placé au centre de l’opus intervient à point nommé pour redonner un peu d’ardeur au disque des islandais. Le refrain, associé aux parties instrumentales, parvient à insuffler un peu vie. L’ensemble est cohérent, vif et inspiré. On en vient à croire qu’arrive enfin la fin de cette mer grisâtre de médiocrité dans laquelle l’auditeur était plongé depuis le début de l’écoute ou presque.

Parce que, pour le reste, pour le reste, mes enfants, quel ennui !

Si je voulais être vraiment être méchante, je dirais Skálmöld nous sert un Viking metal de seconde zone, sans âme et froid comme la pierre.

Mais méchante, je ne le suis pas. Je vais donc tâcher de vous expliquer ce qui va pas dans le premier album des islandais.

Outre les quelques titres que j’ai cité plus haut, rien ne ressort vraiment de Baldur. Et quand quelque chose sort du lot et c’est petit bonheur la chance et on a affaire à du déjà entendu. Des accents à la Falkenbach sur le début de l’album. Des effets à la Moonsorrow parmi les choeurs. Un air de Tyr sur “Valhöll”. Diffus ou non, ils sont partout et posent un réel problème à l’écoute. Enfin, ils en posent plutôt deux. Premièrement, ils sont nettement moins aboutis et pertinents que chez leurs glorieux aînés. Ils arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe (“Sorg”) et disparaissent tout aussi mystérieusement. Et deuxièment, mis bout à bout, ils forment un agglomérat sans queue ni tête, qui a l’air de piquer un peu chez tout le monde mais qui ici ne fait pas sens. L’instrumentale “Draumur” qui précède “Kvaðning”, à base de cris de bébés et d’animaux se terminant  par un effet sonore étrange est un parfait écho de ce que je viens de dire. On se comprend pas vraiment pourquoi ce morceau instrumental arrive maintenant, presque en milieu d’album ni pourquoi il sert d’introduction à “Kvaðning”. On en vient à se dire qu’on a loupé un épisode. Mais, comme finalement ça n’a pas beaucoup d’importance,on laisse tomber les explications et on tente d’accepter le disque comme il est.

Ce qui n’est pas chose aisée, croyez-moi, tant on a l’impression que cet album est bancal. Rien ne semble vraiment s’accorder. Au final, on a le sentiment d’écouter quelque chose d’inachevé. Les titres sont longs par contre (ce qui en ajoute encore à l’ennui) quand on les aimerait plus courts. Pour éviter l’effet de remplissage qui en découle.  “Daudi” semble traîner sa peine pendant 6 minutes alors que le titre se veut rapide et bourrin. En fait, il ne fait que brasser de l’air : ce n’est pas brutal, ce n’est pas épique, c’est tout simplement trop faible et laborieux pour convaincre. “Baldur”, avec lequel se conclue l’album et qui devrait en être un morceau central, est un peu dans la même veine : il traîne, s’essouffle et manque cruellement d’ambiance. Le viking metal est une genre qui, par définition, se doit de frapper fort et d’impressionner. Baldur est plus un coup d’épée dans l’eau qu’une vraie menace et j’ai bien du mal qui il va bien pouvoir subjuguer.  

On retrouve aussi un problème que j’avais évoqué dans ma précédente chronique pour l’album de Svartsot (hop une autre ressemblance) : l’absence d’une voix charismatique et puissante. Le chanteur principal ne parvient pas à faire décoller les morceaux ou à leur donner une intensité nécessaire. On reste sur un timbre monocorde qui, quand il varie, fait mal aux oreilles (“Hefnd”). Le bougre fait parfois de la peine à s’époumoner presque dans le vide. Malheureusement, là où les mélodies de Svartsot pouvaient compenser un peu le manque de force des lignes vocales, il n’y a personne pour aider le chanteur de Skálmöld (ou les musiciens qui font les choeurs) à se tirer d’affaire. Il ne reste plus qu’à laisser le disque s’éteindre doucement, un peu à la manière dont se termine le titre éponyme.

Il n’y a donc pas grand chose à sauver dans ce premier album de Skálmöld. Beaucoup d’ennui et de platitude pour trop peu de morceaux qui sortent du lot en fin de compte. Le ratio plaisir/déceptions n’est pas à mettre au crédit des islandais mais on peut toujours se dire que le groupe est jeune et qu’il a le temps de corriger le tir et se s’appuyer sur les (rares) chansons intéressantes de son album pour préparer quelque chose de plus consistant dans le futur. Et cette fois n’oubliez d’y ajouter un peu d’âme, ça aide. Vraiment.

Nola

0 Comments 04 octobre 2011
Whysy

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