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Amies lectrices ce modeste billet est pour vous!!!!!!!!! Et oui ne faites pas les effarouchées devant cette pochette qui sait combiner avec élégance un hommage subtil et sobre à l’esthétique anatomique du beau sexe et une référence implicite à la physique quantique (les boules :p). Ah moins que ce soit une relecture conceptuelle de l’origine du monde de l’immortel communard Gustave Courbet…. Oui amies métalleuses, vous êtes des femmes du XXIème siècle à la sexualité libre et débridée qui ne peuvent que célébrer l’album engagé de Steel Panther en faveur de l‘épanouissement hédoniste et libertin de la plus belle conquête de l‘homme, à savoir vous-mêmes, amies à deux ou quatre pattes!!. Oui Balls Out est féministe, Beauvarien et salace donc heurtant la sensibilité réactionnaire des fossiles misogynes.Les Américains aiment les femmes et s’attachent en cette année marquée par l’affaire de parties fines lilloises d’un ex futur président de la République à remettre en valeur ce que l’humanité sait faire de mieux depuis la nuit des temps: le frottement combiné en tandem (ou plus si affinités) à fin ludique et/ou reproductive. C’est quand même autre chose qu’une trilogie instrumentale arythmique en mi bécard sur la transhumance des gnous andins aux Galapagos….quoique!!

L’auteur de ces lignes, votre ô combien modeste serviteur amateur de saucisses sèches, d'académiques léopards et de digestifs corsés avait terminé sa chronique de leur premier album, le glorieux Feel the Steel, par ce pari:

Que peut il advenir d’un tel groupe ? Peuvent ils continuer dans la surenchère humoristique au risque d’éculer le fraîcheur originelle du groupe et d’épuiser le concept ? Peuvent ils au contraire banaliser lors propos au point de devenir un groupe de heavy métal voilà des questions bien sérieuses pour Steel Panther.

Une fois n’est pas coutume ma première hypothèse s’est avérée juste, avec Balls Out, Steel Panther a enfoncé le clou du rire, il maintient son créneau parodique, mais l’ensemble tombe à l’heure du jugement, un poil (et non à poil ;p) en dessous de son prédécesseur. Ils avaient sous le coude des pépites Cleveland rocks, Love rocket, Big Boobs ou I want Pussy, mais ils ont préféré dévoiler de l’inédit, des brûlots récents, des créations toutes neuves pour un Balls out bourré de 14 titres.

Et ça commence fort (Supersonic sex machine ou Just like Tiger Woods qui commente l’amour du golfeur pour les cavités terrestres ou anatomiques) car comme Julio les Steel Panther n’ont pas changé: leur musique est toujours aussi Glam Rock, Hair Metal , axée sur les guitares dans une veine californienne (c’est dansant) ou plus largement américaine: les gimmicks (voix spatiale introductive, interventions féminines) inscrivent irrésistiblement cette galette dans la tradition Hard US des années 1980 comme ce refrains qui épellent méthodiquement chaque mot à la mode majorette sur Gold Digging Whore.

Hard rock tapageur, festif qui ne fait pas, à l'image de cette pochette que vous regardez beaucoup trop amis lecteurs, dans la dentelle. Balls out est littéralement un concept album sur le sexe et l’omniprésence voir l’omnipotence des textes grivois placés sous la ceinture pourra agacer certaines d'entre vous, mesdemoiselles, mais les tubes Tomorrow night ou Supersonic Sex machine feront vite oublier aux esprits chagrins cette légère focalisation sur la chose. Les Américains ont aussi un cœur sensible mesdemoiselles et mesdames, et ils le prouvent par non pas moins de quatre ball(s)ades: if you really love me, why don’t you trust me?, Let me cum in et la kitschissime et parodique relecture des bluettes à la Elton John, Weenie Ride.Bon attention c’est loin d’être aussi poétique que le Rien que pour toi de François Feldman mais cette attention ravira les plus acariâtres et revêches d’entre vous... si elles mettent de côté les paroles.

Le chanteur Michael Starr utilise magnifiquement bien sa tessiture rugueuse et rrrrrock à la Axel Rose sans l’agaçant son nasillard. Il faut dire que Ralph Saenz,(c'est son véritable patronyme), est un vieux briscard qui maîtrise superbement les tonalités Hard US (Il a fait partie d’un groupe de reprises de Van Halen, de L.A Guns); on peut sans prétention le placer parmi les meilleurs spécialistes du style un sucesseur de Vince Neil, mais en est plus complet et tout aussi charismatique. Ainsi, l’intérêt de Balls Out est inversement proportionnel aux facultés d’abstraction de Frederic Lefebvre et la musique est bien plus complexe qu’il n’y parait aux premières écoutes. D’un abord immédiat, le ton léger du disque pourrait tromper l’auditeur qui statuerait hâtivement sur une faible durée de vie de l‘album. Non Balls Out tient la route, il dure (pas comme certains aux moments fatidiques :p) même s’il n’a pas la percussion du premier. L’écriture est plus automatique, moins éclatante que sur Feel the Steel et monolithique. Les compositions se focalises extrêmement sur la trame amoureuse (la rencontre, le coït, la lassitude, le coït, les 17 copines de votre amie, le coït…et la drogue). Non je caricature, je schématise, je suis réducteur car il y a aussi un manifeste conceptuel sur l’utilité et l’utilisation du beau sexe sur That’s what Girls are for :p. Le concept peut friser l'indigestion mais entre nous, amis lecteurs, vous en connaissez beaucoup vous, des albums bidonnants que vous écoutez le livret en main en gloussant comme un dindon ou une Roselyne Bachelot??

Croisement improbable de Bon Jovi et d’Elmer Food Beat, Steel Panther parvient à combiner le rire et une avalanche de riffs mordants ultra efficace (Critter, it won’t suck itself, I Like drugs..) et de soli bien sentis de Satchel (Supersonic love machine, Gold Digging Whore... ).Dans un monde métallique des plus aseptisés où conservatisme et auto-censure deviennent une norme de plus en plus dure à transgresser, les Américains dénotent et détonent en confirmant tout le bien qu’on pensait d’eux. Drôles plus que parodiques, ils deviennent une affaire sérieuse. Ils seront en concert le 25 mars au Bataclan, J’y serai. Joigney vous à moi et n'oubliez pas vos bandanas!

PS: L’édition japonaise, une fois de plus se démarque par deux titres supplémentaires Do you wanna me et handicaped Slut.

0 Comments 23 février 2012
Whysy

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