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Bataves, les musiciens de Heidevolk le sont. En plus, de leur nationalité, cette année, ils le proclament aussi en musique avec leur quatrième album Batavi. Les néerlandais, amateurs d’histoire et de mythologie, ont puisé parmi les récits de leurs ancêtres pour nous conter de nouvelles aventures batailleuses et sanglantes. Neuf titres et 39 minutes pour nous faire remonter le temps et revenir à l’époque de la Rome Antique et des conquêtes, c’est une bonne idée. C’était une bonne idée plutôt…

La musique de Heidevolk se veut très virile et musclée, à l’image de « Een Nieuw Begin » qui commence avec des cris guerriers qui, sans en partager ni l’époque ni l’esthétique, donnent un aspect 300ien au titre. « De Toekomst Lonkt » renforce cette impression en proposant, lui aussi, des chœurs que feu l’Armée Rouge ne renierait pas. Bref, vous l’auvez compris, Heidevolk est très poilu du mollet. Comme le groupe use et abuse de la batterie, comme sur « In Het Woud Gezworen » par exemple,  pour appuyer ses effets, Batavi dégouline de testostérone et sort des riffs virils comme s’il en pleuvait.

Cependant  au-delà, il ne reste pas grand-chose à sauver.  Les bataves appliquent ad nauseum la même recette, il est donc attendu et logique qu’on finisse par se lasser des sempiternels effets martiaux. La seule chose qui change dans cet univers monotone, c’est le morceau instrumental posé au milieu de Batavi donc un écueil au milieu d’une mer trop plate.  L’ambiance change drastiquement, sans trop qu’on sache pourquoi surtout qu’ensuite on repart comme en 40, comme rien ne s’était produit. Sauf que cette fois pour raccrocher notre attention c’est une autre histoire : il ne passe plus rien qui nous intéresse vraiment.

« Als De Dood Weer Naar Ons Lacht » relance la machine sur fond de mélodie à haute teneur en riffs matraqueurs qui racole outrageusement dans le côté viking en carton. Que Heidevolk fasse du folk n’est pas le problème, le problème c’est de que le groupe presse le citron à un tel point qu’il nous donne une indigestion. A force de refuser de dévier d’un chouia de sa ligne directrice, les musiciens  nous assomment et les titres en deviennent prévisibles. On peut deviner à quel moment les néerlandais vont déclencher le chant « tous en chœur », à quel moment la batterie va se déchaîner et, enfin, à quel moment  la chanson va s’arrêter. Forcément, il ne reste plus beaucoup d’excitation…

Il n’empêche que Batavi contient quelques mélodies soignées dans  « De Toekomst Lonkt » notamment. « Wapenbroeders » , malgré le fait que l’aspect folk soit souvent bouffé par l’aspect guerrier,  provoque un petit réveil chez l’auditeur. A peine un sursaut à vrai dire mais c’était inespéré. Du coup, il en devient le meilleur morceau de l’album (si on met à part « Veleda » qui, même s’il dénote étrangement, est un bon morceau tristounet), ce qui ne veut pas dire grand-chose mais mérite d’être souligné (au moins pour la forme). Surtout quand on se retrouve avec « Einde Der Zege » qui ne trouve rien de mieux pour se faire remarquer que de se dégonfler comme une vieille baudruche.

Mais, le plus gros problème de Batavi et de Heidevolk, ce sont les chœurs. Les ********** de chœurs  omniprésents qui gâchent tout ou presque. Certes, les refrains sont efficaces et il ne faut que peu d’écoutes pour apprivoiser ce nouvel opus. Hélas, on se retrouve bien vite prisonnier d’une éternelle ritournelle qui donne mal à la tête à force de se répéter. Non, vraiment, on a compris que  vous aimez vous  prendre pour des costaux,  ce n’est pas vraiment utile de le marteler tout le temps et toujours de la même façon. Au final, ils participent seulement à rendre chaque partie de Batavi identique à celle qui la précède et à celle qui la suit. De là, sans doute, naît l’impression mécanique qui se dégage de cet album bien peu vivant. Finalement, quand « Vrijgevochten » vient mourir gauchement à nos pieds, c’est à peine si on s’en aperçoit….

Batavi ne bénéficie ni d’une lente montée en puissance, ni d’un effet de surprise, ni de la moindre variation qui aurait pu lui sauver la mise. Heidevolk réussit l’exploit de donner le sentiment de s’ennuyer en jouant son opus. Un comble quand on évolue dans le genre plutôt haut en couleurs du folk/viking metal. A moins d’être un inconditionnel du groupe, ou de vouloir une définition de ce qu’est la monotonie sans ouvrir un dictionnaire, vous pouvez passer votre chemin.  Les histoires ne se racontent pas comme ça.

Nola

0 Comments 29 février 2012
Whysy

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