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Come back historique : nous nous retrouvons en Allemagne dans les années 80. La scène allemande est alors en pleine effervescence, des groupes de heavy métal se montent de ci de là par le pays. Un d’entre eux fait une entrée tonitruante, Helloween qui inspirera ses successeurs par ses premiers albums. Blind Guardian ne sera pas épargné même s’il se forme sous le nom de Lucifer’s Heritage dès 1985, Blind Guardian ne se dévoilera en pleine lumière qu’avec son premier album Battalions Of Fear sortie en 1988.  Ces allemands de Krefeld évoluent dans un univers speed largement influencé par les œuvres de J.R.R Tolkien pour ce qui est des paroles. En ce qui concerne les guitares qui prennent une large place dans la composition de l’étoffe tissée par le groupe, se révèlent très imprégnées de sonorités et de rythmiques à la Walls Of Jericho, premier album d’Helloween sorti trois ans plus tôt. Je vous avertis d’emblée, la production n’est pas aussi propre qu’un album d’aujourd’hui alors si vous avez les oreilles très sensibles à ce genre de choses (J’en connais) passez votre chemin. Blind Guardian nous offre comme portail vers son univers une intro drolesque de musique de fête foraine, au moins aussi drolesque que l’intro de Walls of Jericho.  Le monde s’ouvre donc à nous, sous des atours plutôt séduisants, en effet Majesty sera pour le férue de musique percutante et pour le musicien avide de passages techniques un petit régal. Cette envolée se ponctue de breaks intelligents, de mélodies convaincantes, de légers chœurs utilisés avec parcimonie même s’ils se révèlent un peu décevants dans leur interprétation. Le chant ici comme sur le reste de l’album est pratiqué de manière hargneuse et convaincue, le chanteur possède une voix écorchée, originale et puissante qui se marie magnifiquement au style du groupe et de plus il confère au tout un brin d’originalité par son timbre atypique. Mais nous devons apporter un bémol à son chant puisque une grande partie des vocaux demeure encore trop crachée. Mais cela ne l’empêchera plus tard d’avoir, lui aussi, des clones tout comme l’aura Michael Kiske, triste conséquence du succès.  Les ambiances distillées au long de l’album sont dans l’ensemble noires comme peut le suggérer par avance le nom de l’album. Ceci étant facilité par un non emploi de claviers ou autres instruments mélodiques afin de mieux privilégier des rythmiques au son brut et saturé ponctuées par des solos, le plus souvent exécutés avec vélocité. Les musiciens cultivent l’aspect technique et instrumental de leur musique sur cet album et l’exhibe d’une part lors des solos mais également sur trois instrumentaux : Trial By The Archon, By The Gates Of Moria et Gandalf’s Rebirth. Les influences helloweeniennes se feront ressentir au niveau des mélodies employées, et l’on retrouvera également une touche d’influence classique qui viendra égayer l’ensemble d’un ton triomphant. Mais dans ce métal sans fioritures, on notera une basse trop peu présente, celle-ci a été enregistrée par le chanteur Hansi Kursch et suit les autres instruments sans manifester la moindre extravagance. L’album possède aussi un gros défaut, il est très homogène et en devient lassant, les plans batterie se retrouvent souvent, les tempos restent d’une fois sur l’autre très proches, et il en va de même pour les ambiances, ce qui est sans doute le revers de ce non emploi de clavier qui impose donc aux compositions de se diversifier dans leurs constructions afin de s’émanciper les unes des autres. Il en résulte un mal manifeste à retenir une chanson en particulier, ayant pour seul repère le refrain qui souvent mentionne le titre de la chanson. Il aurait été sage de placer les interludes entre les compositions speed comme cela a déjà été fait pour Trial By The Archon. Le self titled Battalions Of Fear est sans nul doute la plus progressive de toutes les compositions par ses moult changements de rythmes et autres ralentissements.  Cet album atteste du potentiel du quatuor allemand. Le groupe possède un quelque chose bien à lui même si le tout sonne encore très Helloweenien. Cet album est malgré tout intéressant et possède de bons morceaux, dont le très grand Majesty devenu un classique du groupe. Cependant, le tout a malheureusement tendance à se confondre et manquer de diversité et ce par l’emploi systématisé d’une trame speed peu variée. La production se révèle également pas terrible d’une part à cause des moyens d’enregistrement de l’époque mais aussi à cause d’un manque de moyens manifeste du groupe puisque le livret se résume à son plus simple appareil et ne contient même pas les paroles des chansons. Le groupe mesure encore le pas à franchir afin de s’émanciper et devenir un groupe leader du métal allemand.  Dreamer

0 Comments 04 avril 2006
Whysy

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