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Groupe héraultais fondé en 2002 Blissken (contraction du nom de son créateur et d’Iroquois Plissken des films New York 1997 et Los Angeles 2013 ) est ce qu’on peut qualifier de groupe anonyme, pas de page sur Metal Archives, des sites MySpace et Facebook aux infos minimalistes et une présence générale sur la toile proche du nombre de cheveux sur le crâne de Rob Halford. D’ailleurs ça tombe bien parce que les français nous proposent lors de son premier album du Heavy Metal influencé par Judas Priest, la scène française des années 80 comme ADX et le punk.

Believe in Bliss 2000-2004 (non ce n’est pas une compilation) est porteur de tous les symptomes du premier disque d’un groupe amateur. L’envie de bien faire transpire aux travers de l’écoute et l’album semble rempli de bonnes idées diverses et variées. Il y a des chansons rentre-dedans, des ballades, du chant dans les langues de K-Maro et One Direction, bref de quoi contenter tout son petit monde. Mais le tout est contrebalancé par une maitrise des compositions irrégulières et des limites techniques qui plombent parfois l’écoute : “Phase Terminale” par exemple et son double refrain bizarrement emmené pour une chanson courte, ou l’ecriture pour le moins anarchique de ‘“In Your Eyes”.

De plus, le disque est trop long et les idées intéressantes sont souvent noyées dans du remplissage pas toujours de bon goût. Dans quasiment toutes les chansons il y a un riff intéressant (“Ghost Girl”), un break bien amené (“Called K”), un refrain entrainant ("Danny Boy”), un solo réussi (“Anna Addict”)  ou autres motifs musicaux intéressants mais jamais au sein d’une seule et même chanson. Le disque aurait presque gagné à avoir un ou deux hits immédiats et des chansons complétement “ratées” à côté pour marquer son auditeur au moins le temps d’une dizaine de minutes.

Si Believe In Bliss 2000-2004 est Heavy Metal, il se perd un peu en piochant quelques influences qui ont tendance à le transformer en entité sans queue ni tête. Du chant rapé sur quelques titres (“In Your Eyes”) un peu de The Cure, voir des brides d’électro sur “After” qui cloture le disque (j’ai eu l’impression d’écouter du Bloodhound Gang) pas forcément du meilleur effet pour la cohésion générale ni pour le confort de l’écoute.

Mais le plus grand souci de Believe In Bliss 2000-2004 reste la qualité du chant qui est parfois totalement à coté de ses cordes vocales et laisse toujours cette impression d’amateurisme. Que cela soit au niveau de la hauteur (“Phase Terminale”) ou même de la prononciation (“In Your Eyes”) Benjamin Boyer est souvent plus que limite.

C’est dommage car le disque possède ce côté “Reviens-y” qui pousse à l’écoute même si on n’y découvrira pas mondes et merveilles lors d’écoutes répétées. Le disque se révèle efficace bien que trop naïf pour convaincre totalement. Et on serait même enclin à laisser passer la production minimaliste qui colle finalement, très bien avec l’univers de Blissken. Le talent de Benjamin Boyer n’est d’ailleurs pas à remettre en cause, le bougre étant loin d’être maladroit avec une six cordes dans les mains mais il lui manque un peu d’expérience et de discipline pour arriver à porter son bébé vers des sphères musicales plus élevées. On pourra regretter que les autres instruments restent un peu trop timide pour suppléer la guitare par moment.

Believe In Bliss 2000-2004 n’est pas une franche réussite mais reste de qualité tout à fait respectable pour un premier album dont le line-up est pour le moins irrégulier. Il se révélera intéressant le temps d’une écoute pour ceux qui ne seront pas rebuté par des compositions maladroites mais dont la sincérité du cerveau du projet saura faire fibrer leur corde sensible. On ne peut que souhaiter que les héraultais passent à la vitesse supérieure pour nous pondre un deuxième opus plus en accord avec ce qu’ils ont réellement dans les tripes.

Balin

0 Comments 26 février 2013
Whysy

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