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Quand on s’intéresse, non pas seulement à un album, mais à la discographie complète des anglais de Paradise Lost, ce sont les mots évolution, changement, transition et bien sûr talent qui se taillent la part du lion. Comme si les natifs d’Albion semblaient ne vouloir se conformer, se rattacher à aucune influence précise lors des phases de composition. On a déjà vanté maintes fois cette indépendance musicale, qui au passage leur a permis de s’affirmer comme l’un des groupes majeurs des années 1990, mais finalement, le revers de la médaille c’est qu’on a parfois du mal à les suivre.

J’avais terminé la chronique de One Second en disant « La transition sera délicate, mais sera ». Host, ovni électronique, est passé par là entre temps, et apparaissait comme le porte étendard du nouveau Paradise Lost, définitivement tourné vers des sonorités modernistes. Et encore une fois, ce nouvel opus, malicieusement nommé Believe in Nothing, va apporter son lot de surprises.

Si Host avait déclenché des crises d’urticaire virulentes chez les fans de la première heure, son successeur va jouer quelque peu la réconciliation. En effet, on note, avec un certain plaisir d’ailleurs, le retour des guitares froides et implacables, des riffs martiaux, des rythmiques rampantes et mécaniques, bref du Paradise Lost des grands jours. Moins agressive dans la forme que par le passé, la musique des anglais n’en garde pas moins une dureté et une précision qui font sa grande force.

La fluidité, la facilité d’un certain Draconian Times couplées à l’esprit rock d’un One Second, voilà comment on pourrait définir Believe in Nothing. On le voit nettement au niveau du chant où Nick Holmes use d’un registre très coloré, assez linéaire, mais qui dégage une force qui impose le respect. Des influences électro (Look at Me Now), acoustiques (Fader) ou mêmes des ambiances musiques de films (Divided), Believe in Nothing n’en oublie pas la diversité, ce qui avait un peu manqué à Host, et lui permet de se renouveler à chaque écoute.

Finalement, Believe in Nothing est un album d’une maturité impressionnante. On en viendrait presque à penser que les anglais ont trouvé la voie de la sagesse avec un style musical, équilibre fragile mais pertinent entre guitares sombres et électronique, qui semble complètement abouti. Ce nouvel opus est très consistant, avec en figures de proue de très bons titres comme I Am Nothing, Divided ou World Pretending, mais résolument tourné vers le rock, malgré ses côtés sombres qui nous rappellent les origines doom du groupe. La transition dont je parlais semble bien digérée, au niveau de la musique comme au niveau du chant, l’avenir nous dira donc si Paradise Lost poursuivra ou non dans cette voie. Mais un conseil, ne passez pas à côté de Believe in Nothing, il mérite vraiment que l’on s’y intéresse.

0 Comments 08 mars 2008
Whysy

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