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Pythia nous vient du Royaume-Uni et officie dans le power metal, qui n'est pas vraiment le genre roi au pays de la reine Elisabeth II, et à part Power Quest et Dragonforce, peu de groupes disposent d'une grande renommée. Un créneau dans lequel le sextette pourra peut-être se faire une petite place, avec au chant une demoiselle avec déjà quelques lettres de noblesse puisque la belle Emily Alice Ovenden a déjà gagné une certaine réputation avec son groupe de musique médiévale/folk Mediæval Bæbes. Voilà qui est intéressant et qui fait partir «Beneath the Veiled Embrace» sous de bien meilleures augures.

Sur le papier c'est alléchant, et la musique l'est autant. Pas de mauvaise surprise ici puisque l'on retrouve du power metal avec de forts apports symphoniques grâce à un polyvalent clavier qui évoquent fortement Nightwish, on y pense dès «Sweet Cantation» qui est une ouverture excellente au disque. Et globalement, Pythia empreinte les chemins balisés, sans se faire beaucoup de souci d'originalité, mais creusant quand même une certaine personnalité. Bien que l'évocation Nightwish sera évoquée, surtout la période «Wishmaster», le tout sonne Pythia, on sent une empreinte laissée à la musique qui donne tout de suite bien plus de sympathie aux britanniques que ce que l'on attendait au départ. Surtout que l'album s'écoute d'une traite, et se retient en plus, les refrains sont efficaces et rivalisent avec l'époque Tarja, en particulier l'excellente «Army of the Damned». Le groupe ratisse très large et ne s'arrête pas seulement aux nostalgiques de l'époque Tarja qui n'apprécieraient pas Amberian Dawn. Pythia s'adresse aussi aux fans de power metal classique, ceux qui aiment les jolis solos, les guitares rapides qui font mouche, les riffs incisifs, et en cela, Pythia tend plus naturellement vers la vitesse et la fougue que ce que faisaient les finlandais, sans oublier la douceur.

Cet aspect-là se retrouve lors des titres plus calmes, et on pensera à «Sarah (Bury Her)» qui est un très beau single, «Tristan», la plus faible mais toujours agréable, «Oedipus» au tempo plus lent mais où émotion côtoie volupté, et «No Compromise» entraînante à souhait malgré le calme des couplets, le refrain donne quand même envie de chanter avec les musiciens, et la voix de miss Ovenden qui s'intensifie. Elle est le second point qui donne plus de finesse, avec un chant lyrique calme, doux, sûrement influencé par une chanteuse comme Sabine d'Edenbridge lors des passages les plus émouvants. La jeune femme reste souvent fluette mais peut monter en puissance lorsqu'elle le désire, et là, on reste parfois moins convaincu car elle ne maîtrise pas encore parfaitement certaines montées, l'anglaise se trahissant sur «Eternal Darkness», morceau heavy et accrocheur au demeurant. En revanche elle excelle dans tout le reste, avec une justesse appréciable, une émotion non dissimulée, on prend plaisir autant qu'on sent qu'elle s'est fait plaisir en interprétant les morceaux, et la très bonne production place la belle bien souvent en avant. Elle est souvent soutenue de choeurs, très traditionnels dans le power metal.

Pythia aime aussi se lancer à toute vitesse, et ces morceaux là, ceux qui démarrent au quart de tour doivent dépoter sévèrement une fois sur scène. C'est d'ailleurs les plus intéressants, ceux où les britanniques s'en sortent le mieux et rendent la meilleure copie. Ils ne manquent pas, que ce soit «Sweet Cantation», «Ride for Glory», «My Pale Prince», «Eternal Darkness», «Army of the Damned», une belle liste qui gagnerait à être plus grande, et si «What You Wish For» n'était pas si poussive, elle se serait allongée. On sent que Pythia veut bien faire, et le groupe fait bien, c'est certain. La bonne volonté est là et ça paye car on est pris dans le tourbillon, le jeu en vaut la chandelle. Sur «Army of the Damned», une voix masculine vient accompagner le morceau de manière plus ou moins étrange, avec un speech inutile, qui n'apporte absolument rien, et pour garder la qualité du titre, on le coupera avant la fin.

«Beneath the Veiled Embrace» est un premier essai prometteur mais qui ne révolutionnera rien, du moins, pas cette fois-ci. Les six membres veulent bien faire et cela se sent, Pythia est capable de livrer une musique débordante d'énergie et de puissance. Une voix de grande beauté, une musique enjouée, il ne manque plus qu'à trouver quelque chose de vraiment original pour devenir référence. Mais on comptera toujours sur ce «son Pythia», si reconnaissable. Le power metal n'est pas chamboulé mais une petite brise vient de souffler. Le nouvel album, «The Serpent Curse», devrait voir le jour cette année. Espérons une suite digne.

0 Comments 09 juillet 2011
Whysy

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