Kivimetsän Druidi (traduction : le druide de la forêt de pierre) est un groupe finlandais naît en 2002 comme projet à deux des frères Joni Koskinen – (Guitar, harsh vocals) et Antti Koskinen – Keyboards. Au départ les deux compères sont très inspiré par MOONSORROW et au fil du temps leurs influences évoluent ainsi que leur formation qui s'agrandit et compte parmi ses rangs la chanteuse Leeni-Maria Hovila, Antti Rinkinen (guitar), Simo Lehtonen – Bass et Atte Marttinen (Drums). Il faut signaler aussi que depuis 2004 trois chanteuses se sont alternées : Annika Laaksonen (2004-2006), Jenni Onishko (2006-2008) et depuis 2008 Leeni-Maria Hovila.

Pour planter le décor il faut souligner aussi que le combo a à son actif 3 démos, 2 EP et 1 Full-lengh (SHADOWHEART) sorti en 2008 et au fur et mesure que les albums se succèdent à coté de titres chantés en finlandais, l’anglais fait son apparition.

Concrètement ce cru 2010 Betrayal, Justice, Revenge est un disque bien sympa à se mettre sous la dent. L’album se décline en « Symphonic Folk Metal » et l’alternance de voix claire féminine et de voie grunt masculine est bien réussie. On n’est pas vraiment dans l’opposition typique du style la Belle est la Bête ou opposition d’un coté sombre et d’un autre solaire mais l’impression reçue est celle d’une fresque où les deux voix se complètent et atteignent une texture très large.  

Lament for the fallen ouvre le bal et force est de constater qu’on évolue dans un registre très calme et mélodieux comme Mellon Collie and the Infinite Sadness de The Smashing Pumpinks ot de La Valse de Loiuse Attaque. Eh oui l’attaque n’est pas vraiment metal mais Aesis Lim reprend le même thème doublé de grosses guitares. Deux bémols néanmoins sont à signaler : écouter le même « leit motiv » pendant 8 minutes sans variations peut en lasser plus d’un ; deuxième hic : la voix de Leeni-Maria Hovila n’est vraiment pas incisive et apparaît un peu en marge de l’ensemble. Seawitch and the sorcerer essai de relever le ton avec son gros riff porteur qu’un Destruction ne refuserait pas mais le titre tourne en rond : les riffs se suivent mais sans vraiment trop d’inspiration. The visitor souffre du même symptôme avec un chant féminin toujours pas vraiment porteur et – avuons -le - ennuyeux.  

Voici donc que l’on est presque sur le point de mettre de coté cet opus « Symphonic Folk Metal » quand l’album prend une deuxième vie : Manalan vartija offre une jolie alternance voix grunt et claire, et enfin Leeni-Maria Hovila montre sa voie. On souligne aussi le break tiré de By demons be driven de Pantera : du pur bonheur !

Tuoppein'nostelulaulu est un titre de metal festif avec de chœurs de buveurs qui ne tombe pas dans deux pièges : on n’a pas à faire avec du houmpa-metal à la Finntroll et le titre ne reste pas folk jusqu’au bout : il s’ancre dans un style et rythmique vraiment metal et très lourde. Titre imparable. Ainsi que le triplet final est vraiment bon : Chant of the Winged One rappelle la structure de the clansman de MAIDEN avec des solos rapides, mélodieux, qui font mouche.

Of betrayal et Desolation: White Wolf achèvent d’une façon Black metal absolument réussie cet album. Joni Koskinen assure le chant grunt sur le titre Of betrayal qui sans aucune voix féminine fait figure d’ovni sur l’album et en ressort encore plus aguerri.  

En conclusions nous tenons un album à deux vitesses : après un début qui tourne en rond et ne frappe pas comme il faudrait à partir du 5ème titre Manalan vartija les compositions sont plus abouties, peaufinées, et surtout la prestation de Leeni-Maria Hovila est mise en valeur. S’agit-il d’un album écrit à la va vite ? Ou d’un album où d’ancien titres (plus black metal oriented) se sont trouvés à coté de nouveaux morceaux moins inspirés ? je ne saurais pas le dire.

En tout cas cinq morceaux bien fichus sur huit, ceci donne une bonne moyenne. On conseillera par contre d’acheter la version en digipack avec deux titres bonus : Veljet (un ancien titre du groupe re-enregistré) et surtout Where Hope And Daylight Die cover de SUMMONING très inspirée.