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Les revoilà, ils reviennent ! Avec autant de furtivité qu’un caméléon et avec la vitesse d’une panthère, nos musiciens ouvrent l’année 2013 avec un album qui s’inscrit dans une nouvelle lignée esquissée par « The Redshift », puis renforcée avec « New World Shadows ». « Beyond » est apparu comme ça sans prévenir gare, lancé tel un pavé dans la mare. Les Finlandais nous dévoilent une tracklist et une cover qui reste très aérienne tout comme la musique. Qu’à cela ne tienne, nous nous retrouvons à nouveau face à cet opus tout comme le précédent avec l’idée qu’Omnium Gatherum est un groupe qui est parti très bas. Il faut avouer que les trois premiers opus étaient bien infâmes, et puis le virage salvateur avec une partie musicale plus complexe et astringente qui prend possession de la structure pour donner un peu plus de caractère qu’une soupe sans classe de riffs servis froidement.

Cet effet a vraiment pris une dimension sur « New World Shadows », une espèce d’électrochoc se serait emparé de la composition et celle-ci a accouché subitement de mélodies qui ont toutes eu la révérence d’hymnes et la puissance d’une locomotive. Je pense que l’image est juste, un gros wagon lancé à pleine allure dans sa direction pour emporter les voyageurs dans un univers musical particulièrement enchanteur. Rassurez-vous « Beyond » reprend là où les musiciens avaient stoppé la marche. Avec « LuoTo » on appréhende une fois encore cette facilité que possède le groupe pour tracer un premier sillon avec une instrumentale à la fois douce et remplie de feeling qui nous fait adhérer sans se poser de questions. Le reste ne sera que pure formalité, un adroit mixage de chansons tantôt survoltées affublées d’un groove hyper prenant, des riffs incisifs, de breaks pharaoniques, des guitares parfaitement mélodiques et des refrains ô combien entêtants.

Les Finlandais parviennent à se recréer une atmosphère particulièrement plaisante et dépeignent un tableau musical sans défaut. Les titres tels que « The Sonic Sign » libèrent un aspect assez viril contrairement à la balade « Who Could Say » toute transfigurée dans une émotion palpable voire une mélancolie laconique. Cependant la globalité de l’album s’arme dans un death mélodique particulièrement versatile et intelligemment possédé. Les instrumentistes offrent de nombreuses raisons d’accrocher sur « Beyond » avec notamment le travail soigné apporté sur les lignes des cordes, la force d’exécution et la dimension de vitesse avec laquelle s’écoulent les notes. Ce qui est frappant c’est qu’épisodiquement, on a la sensation de passer en hyperespace (« The Unknowing »), cette accélération induite par les instruments reste maitrisée car les musiciens ne mettent pas de côté cet apport intuitif et avoué de mélodies structurant toute l’ossature de l’album. N’oublions pas de souligner la présence des claviers servant parfois de véritable clé de voute aux moments forts d’un morceau. Sur « The New Dynamic » ou « In the Rim » par exemple, les nappes au synthé tissent un lien étroit entre le déluge de notes et l’érotisme musical.

Par ailleurs, on découvrira des parties de chants caverneux omniprésents de Jukka, mais l’oscillation est permise avec des passages plus doux, on aura un chant plus clair voire sirupeux sur la fin de l’album mais tout de même ceci est très rare, puisque dans un death mélodique on ne s’abandonne pas non plus dans une sensualité vocale. Le growl est de circonstance et si je dois admettre qu’il peut paraitre parfois surjoué, on ne peut pas non plus réfuter le fait que ces lignes de chants sont maintenant une marque de fabrique propre à Omnium Gatherum. Le frontman envoie la sauce avec ardeur, violence, autorité et ce en forçant l’attention. De toute manière, les titres sont parfaitement calibrés pour déployer toute une panoplie musicale que ça se cristallise par le biais des riffs de guitares ou par une structure qui a une légère tendance à revêtir une caractéristique progressive. Il est clair que le combo commence à séduire avec ses chansons depuis plus de quatre ans et il semble évident que les Finlandais souhaitent continuer ainsi. Avec la beauté des morceaux comme « White Palace », « The New Dynamic » ou « Formidable » on ne pourra qu’arriver à cette conclusion.

Vous l’aurez compris, l’étoffe dans laquelle a été brodé cet opus est de qualité. Inévitablement, on pourra se délecter de toutes les aspérités proposées pour passer un moment agréable qui évoluera entre violence marquée par des blast beats, tristesse insufflée par une guitare sèche, fraicheur provoquée par des claviers de renfort... Tout est réuni ici pour appâter le chaland. Encore s’il s’agissait d’une arnaque je vous aurais mis en garde, mais les ambiances sont tellement fouillées et différentes qu’on ne peut que saluer ce travail si bien exécuté. « Nightwalkers » démarre par exemple sur un domaine plus inquiétant grâce à ses riffs ésotériques, le refrain prend une tournure un peu plus épique et on repasse immédiatement dans un métal plus combattif avec un son plus lourd limite étouffant. Alors s’il est vrai que « Beyond » est moins direct que « New World Shadows », il faudra un peu plus se familiariser avec les chansons pour rentrer dans la direction artistique d’Omnium Gatherum. Néanmoins, le résultat est impeccable et sans anicroche. Moi j’adhère totalement et je recommande tout comme le précédent.

0 Comments 28 décembre 2012
Whysy

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