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Hourra, Hourra trois fois hourra !!!!!!!!Sortez vos habits de lumière, amis lecteurs, je vous présente l’éclosion d’un futur grand du speed métal !!!  C’est immédiatement ce que je me suis dis en découvrant le premier album de Cruentuz, jeune groupe mexicain originaire de la ville de Chihuahua. Nom d’un Benny Hill du Chiappas, Cruentuz est la plus grande claque mexicaine depuis l’introduction en France des pépitos. Mais hélas, trois fois hélas, le ramage n’égale pas le plumage et ce speed percutant de haute volée souffre de maux assez importants qui altèrent le résultat final.
Ô rage, ô désespoir, quel gâchis, amis lecteurs car nous passons tout près d’une formation cultissime dès son premier effort !

Ce disque n’est en effet pas avare de qualité : Trois points forts individuels se combinent avec grâce pour proposer une musique ambitieuse et, par dessus tout, très efficace.
Les orchestrations néo-classiques de l’introduction "Power of blood" sont relayées par une claviériste  exceptionnelle par ses variations dans les sonorités et les mélodies. La prestation de la charmante Flo  est en effet aussi bluffante que la vision débonnaire d’un Chris chevauchant Bandit (vous savez le chien de Punky Bruster ;) ) pour aller chercher son chabichou matinal ! Installez-vous confortablement, amis lecteurs, car la diversité proposée  est littéralement ahurissante nom d’un Richard Lederman sous acide : On passe successivement d'une mélodie de carillon pour l’introduction à un tempo illustrant les dernières pulsations d’un encéphalogramme agonisant sur la conclusion d’un merveilleux titre Destino incertio, sans oublier les introductions speed à la Jens Johannsson de Stratovarius sur   "Honored man"  aux solo néo classique (et au clavecin!!!) sur "Legacy" et "Regression to childhood" et...et la liste continue:
Le morceau majestueux de piano sur "Obsession", composition très subtile et lancinante où l’émotion se renforce grâce au mariage de la voix à fleur de peau de la chanteuse et d’une ligne de violon nostalgique et épurée, et le break classique à la Frédéric Chopin au début de "The Shadow" repris en flot atmosphérique sur le final du titre, sont des tueries absolument indispensables. Quelle joie, quel bonheur, encore une fois pour un premier album, on tient véritablement une musicienne d’exception !

Les deux guitaristes sont aussi un autre point fort du groupe. La qualité de leur jeu vaut la note maximale, on atteint véritablement la quintessence absolue pour une aussi jeune formation. Les riffs introductifs sont assez soignés et d’une pluralité très étoffée, ils permettent de distinguer agréablement les titres, que dis-je, les joyaux de six cordistes qui composent cet album tant ce sont des réussites : qu’elles soient massives et rythmées ("beyond freedom", "corpse of war"), relevées et  virevoltantes ("Legacy", "Regression to childhood")   ou bien  acoustiques ("Rising darkness"), les entrées en matières sont toutes excellentes !
Et les soli, les enfants, on pense la concision d’un Timo Tolki pour le régal Beyond freedom, à Henrik Fleeman pour les dimensions théâtrales et folk de "Magical encouter" et "Legacy" et quelle fluidité sur "Honored man" !! Définitivement ce duo est latin, mélodique et efficace, mais oui, je ne vois qu’un mot pour décrire ces mélodies,c’est tout simplement Rhapsodien !!!

Enfin la diversité des voix est très appréciable (enfin jusqu’à certain point) : le chant se partage entre une magnifique chanteuse prénommée Aida qui présente des vocaux très dynamiques, dans une veine assez classique mais sans lourdeur patissière lyrique et un chant masculin chevrotant qui ravirait Daniel Reda de Pandaemonium :). Ces deux tonalités sont exploitées dans toute leur ampleur pour créer des dialogues vocaux intéressants qui sont encore complétés par des juxtapositions de voix en canon qui densifient grandement les ambiances de l’album.

Mais il est temps de parler des écueils terribles auxquels l’auditeur est confronté en écoutant ce disque… Tout d’abord, le duo vocal cité plus haut est accompagné de voix death….Mais pourquoiiiii ??? Je ne veux pas critiquer la démarche artistique du groupe mais selon ma subjectivité toute personnelle, ces grognements de goules décérébrés cassent littéralement le charme des compositions et surtout, dénaturent selon moi l’esprit de cette musique. Le groupe avait suffisamment de personnalité pour se passer de duo voix féminine/chant death qui sont depuis Theater of Tragedy d’une désespérante banalité. C’est la grande déception de cet album car peu de titres sont préservés de ces beuglements death.

Enfin, je ne suis pas tatillon en terme de production et les sonorités aseptisées, froides et cliniques ne m’impressionnent guère mais là les sympathiques Mexicains poussent le bouchon un peu loin, sûrement hélas par manque de moyens financiers. Les sons des guitares sont souvent étouffés, brouillons et ne permettent pas à l’auditeur de profiter pleinement des merveilles que la musique de Cruentuz propose. La batterie est ainsi massacrée sur les titres Legacy et Thunder strike à en devenir horripilants, ça sonne creux et c’est assez désagréable.

Bref, cet album est très prometteur : si vous supportez les voix death et les productions très artisanales, rajoutez deux points de plus..Mais personnellement ces deux points négatifs me laissent assez déçu de l’ensemble, parce que diantre, que cela aurait été sensationnel sans cela.

0 Comments 16 décembre 2007
Whysy

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