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Avec « Blind From Birth », les Français issus de la banlieue parisienne s’étaient faits remarqués par leur écriture influencée et leur sens peu commun des arrangements maitrisés. Cette année, Lyr Drowning atterrit fin 2011 pour présenter leur nouvelle offrande qui semble afficher une richesse et un tour d’horizon plus vaste que sur le premier opus. Avec « Beyond The Borders », on sent une formation débordante de volonté qui souhaite décupler son emprise sur un environnement compartimenté et capricieux comme peut l’être l’auditorat. Pour arriver à son but, le combo va pousser les limites de notre hexagone en terme de sonorité et nous prend par la main pour parcourir les contrées voisines ou lointaines afin de nous emporter dans une exquise odyssée colorée et remplie de surprises.

C’est donc sur le thème du voyage que le groupe propose de nous emmener, et cette exploration est paramétrée par deux dimensions : les origines et les influences. Si la propension musicale semble s’étirer sur un domaine death progressif, il ne sera pas exclu de traverser différents horizons couvrant les sphères métalliques. Ainsi le Heavy Metal remanié par nos Français pourra se métamorphoser en Métal ambiant ou se travestir sous une effigie plus épique. Mais ceci n’est qu’un bref aperçu des capacités des Franciliens, car le spectre musical s’étend au-delà des limites comme le nom de l’album l’indique ! Nous aurons des emprunts divers et très hétéroclites, car avec « Once It’s Once », nous pourrons facilement admettre une approche suédoise à la In Flames, « To Faraway Coast » affiche un adroit mixage entre métal nerveux et mélodies byzantines, une sorte de rencontre entre Arkan, Septic Flesh et Orphaned Land. La présence de Seth, y est surement pour quelque chose... « Heart/Body » quant à lui m’a plus laissé pensé à un genre townsendien avec ses mélodies éthérées sur fond de sérénité et concernant « 57°24’ North - 6°11’ West » même si je n’ai pas totalement percé le mystère se cachant derrière cette adresse (pour info j’ai abouti quelque part en Écosse) évoque plus leurs analogues marseillais à savoir Dagoba, mais reflète l’art opethien à l’instar de « A Giant Wave Falls » death progressif oblige.

Il est vrai que les Spinassiens montent tout un stratagème mélodique assez déroutant. La trame de fond reste sur une verve exaltée et donc les morceaux s’accompagnent le plus souvent d’une rythmique syncopée avec des chants très sombres et interprétés sur un médium caverneux. Les titres tels que « Beyond The Borders » sauront donner la tendance nerveuse à la direction générale de l’album en fixant des poids violents sur la structure musicale. Dans un premier temps, les musiciens recherchent à être directs et passent sans détour sur la veine musicale, ainsi la batterie ne ramollit pas sur la rythmique frappée à la double caisse, les guitaristes font vibrer leurs cordes avec une célérité bien logée et au coeur de tout ça, Geoffroy qui vocifère ses paroles tel le loup prédateur qui se jète sur sa proie.

Revenons sur les caractéristiques de « Beyond The Borders », en effet, nous sommes en présence d’un album qui se classe dans un style violent, mais pas seulement, car les initiateurs ont permis des variations en incluant des aspérités progressives sur le flot musical. De ce fait, les chansons évoluent et notamment « A Giant Wave Falls » contient un break instrumental intersidéral qui termine le titre sur un ton plus posé et réfléchi. Par ailleurs, les intermèdes « Slack Tide » et « Oceanic (Time travel) » percent l’intensité musicale et rompent l’entrain diluvien par leur simple présence. Ces instrumentales  octroient une dose nécessaire de quiétude. Cette dimension sereine permet de repartir sur les chapeaux de roues et bien évidemment de ne pas abrutir l’auditeur avec tout un arsenal assourdissant.

Cependant, on ne pourra pas s’extasier sur tous les morceaux de « Beyond The Borders ». Pour ma part, j’ai eu l’impression de m’être fait perdre sur des passages plus basiques et moins surprenants. Par exemple, « Mad Crowds » démontre un aspect plus routinier et convenu de la musique de Lyr Drowning. Et le titre clôturant l’album en demi-teinte n’arrive pas à impulser autant de surprises qu’au début de cette exploration pleine de promesse. Les pérégrinations offertes par nos musiciens semblent toucher à leurs fins et c’est sans compter sur une note moins étoffée et une apparence qui commençait à prendre la poussière qu’elle s’éteint. Ceci dit, Lyr Drowning est parvenu à nous faire traverser d'innombrables univers avec plus ou moins de style et de classe, certes l’avis dépend de chacun... Mais reconnaissons une chose, c’est que les Français auront réussi à enfoncer le clou quant à leur renommée et persuadé que cet opus jouera un rôle conséquent sur leur avenir, j’attendrais avec impatience la suite des aventures de nos confrères.

0 Comments 15 novembre 2011
Whysy

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