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Leviathan est un jeune groupe originaire de Bonn en Allemagne de l’Ouest. Suite à une première démo From the desolate inside réalisée en 2011 et une prestation remarquée au Summer Breeze Open Air toujours en 2011 Leviathan a pu et su décrocher un deal avec le label Breth Hard Records. Dans les bacs on peut retrouver le premier album Beyond the gates of imagination Pt I qui a été masterisé par Waldemar Sorychta (Therion, Moonspell, Grip Inc). Le groupe évolue dans un registre death metal qui flirte avec le progressive et des solos extrêmement riches et mélodiques à la Iron Maiden (Where Light and death unite).

Plusieurs choses frappent l’auditeur : une très bonne maitrise vocale (le chant grunt de Jonas Reisenauer est très plaisant, articulé, convaincant). Un bon dosage des parties instrumentales (Reaper’s Edict ou le Prologue) : sans en faire des tonnes les orchestrations donnent une profondeur et un bon relief aux compositions. Une très bonne performance du groupe, car une bonne alchimie se manifeste et sur les titres plus agressifs et sur les compositions un poil plus introspectives.

Le projet de Leviathan est ambitieux : au départ le groupe souhaitait publier un double cd mais faute de moyens il a préfère en sortir un seul estampillé « Pt. I ». Deuxièmement l’album est structuré en trois parties ou trois actes :

1. Prologue
Act I - Conduct
2. Beneath A Blackened Sky
3. Where Light And Death Unite
4. Reaper’s Edict
Act II - Essence
5. Servants Of The Nonexistent
6. The Scourge We Wield
Act III - Ambition
7. About Fangs And Feathers
8. Sway Of The Stars

Le premier acte répond à la question « Que faisons-nous ? », le deuxième à la question « Qui sommes nous ? » et le troisième « Que faisons-nous du temps ?». Vous voyez qu’on retrouve de l’ambition dans la structure même du disque et dans les sujets « philosophiques » abordés. Mais Leviathan pousse le bouchon encore plus loin car si le titre de l'labum Beyond the gates of imagination laisse présager une attention particulière vers la rêverie ou le lointain, au contraire l’inspiration de Leviathan est bien réelle. Elle part du concret, du détail pour questionner tout et chacun. Par exemple le titre Beneath A Blackened Sky s’inspire de la pollution au pétrole du Golfe de Mexique et le titre se propose d’élargir la réflexion. Ce que l’on a un peu moins aimé (mais il s’agit de goûts personnels) c’est la pochette. La photo du chanteur Jonas et cette sorte de spirale, fenêtre, montée d’escalier qui semble l’appeler ne colle pas vraiment à un imaginaire metal.

Musicalement le groupe est étiqueté « death metal symphonique ». Détrompez vous car il y a de ceci mais pas trop. Leviathan joue avec les styles et les registres. Il brouille les pistes et il surprend. On pourrait définir le groupe comme à la croisée de Dark Tranquillity période The gallery ou The mind’s I, pour la vitesse, les claviers en arrières, de Dragonforce pour l’accélération de certains solos et de Folklodia ou Folkearth pour certains passages acoustiques. Servants Of The Nonexistent étonne pour son approche et sa rythmique folk greffée à un tempo death et le solo qui clôt le titre est jouissif.  Sur le titre The Scourge We Wield un chant féminin apparaît. Dans l’économie de l’album ce titre fait signe de nouveauté, capture bien l’attention. Le titre  About Fangs And Feathers est notre coup de cœur : une intro avec blast beat, clavier en toile de fond, et mid tempo ravageur. On commence le pogo et les cervicales ne vont pas vraiment aimer. Et puis à nouveau une coupure folk qui casse le rythme pour une parenthèse plutôt féerique avant l’assaut final.

C’est qui frappe après plusieurs écoutes est la présence du premier titre instrumental : Prologue. Il s’agit d’un morceau qui s’articule en trois mouvements qui n’ont aucun lien entre eux et qui apparaissent complètement décousus. Ce titre apparait d’autan plus « inutile » car le suivant Beneath A Blackened Sky s’ouvre lui aussi avec une intro « symphonique » qui lasse éclater la colère des musiciens. Peut être alors que ce Prologue en trois mouvements anticipe la structure en trois parties de l’album ?

Pour terminer cet album surprend agréablement pour plusieurs raisons : une production en béton armé, une fusion de styles très bien maitrisé alors que plusieurs groupes se contentent de tomber dans la virtuosité ou le copie collé et la succession de styles sans les avoir vraiment appropriés. Leviathan compte parmi ses atouts du savoir faire à revendre et ce dès son premier album. Alors oui, peut être que ici et là il a y quelques longueurs (Sway Of The Stars) et quelques petits défaut (voix féminine un poil trop en arrière The Scourge We Wield) mais Beyond the gates of imagination dévoile un groupe en très bon état de santé et de forme. Vivement le deuxième volet !



Ps. On peut télécharger la première démo du groupe gratuitement depuis le myspace.


wanderer




0 Comments 03 octobre 2011
Whysy

Whysy

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