Vous recherchez quelque chose ?

Annoncé et attendu depuis longtemps, ce nouvel album d’Iron Mask aura créé, tout le long de l’année 2011, le buzz sur Heavylaw et ailleurs. Ce bourdonnement (merci au passage à la Commission Générale de Terminologie et de Néologie pour cette traduction des plus appropriées) a été entretenu par le maître à penser d’Iron Mask, le guitariste virtuose Dushan Petrossi, qui divulguait régulièrement les noms des musiciens avec lesquels il comptait collaborer. Il faut croire que les vicissitudes du destin en auront décidé autrement, alors essayons d’y voir plus clair dans ce lot de vraies-fausses informations. Des grands noms annoncés pour ce Black As Death, point de Carsten "Lizard" Schulz au chant, pas plus que de Steve Wiliams ou de Richard Andersson aux claviers. Le chanteur du précédent opus, Valhala Jr, n’apparaît quant à lui sur un seul titre (pour ceux qui ont la chance de posséder la version avec le titre bonus), même tarif même punition pour Göran Edman ; ils se font finalement voler la vedette par un Mark Boals en super forme. Mats Olausson de son côté assure finalement tous les claviers, ce gars là doit approcher la centaine d’albums c’est fou. Enfin, les brèves interventions de voix extrême sont assurées par Roma Siadletski.

Je vais être direct en vous avouant que j’ai trouvé Black As Death très bon. Les morceaux déménagent, ont beaucoup d’impact, et jouissent d’une inspiration perchée à un niveau plus qu’honorable, en tout cas suffisant pour conférer à chaque titre la personnalité qui fait fuir l’impression d’écouter la même soupe du début à la fin. Si l’ombre d’Yngwie Malmsteen plane indubitablement sur Black As Death, Dushan Petrossi réussit à offrir bien autre chose qu’un hommage sans âme à son mentor, il y impose sa noble empreinte. Incrusté de morceaux épiques, Black As Death pourrait être perçu comme une croisade, qui s’ouvrirait à l’auditeur tantôt par la force tantôt par le recueillement.

La force c’est celle des riffs très imposants (celui de Black As Death pourrait être du Iced Earth), c’est celle du refrain de God Punishes I Kill à la puissance de persuasion évidente, c’est aussi celle de la voix black sur Nosferatu, titre très rhapsodien, c’est enfin l’empreinte barbare de Blizzard Of Doom. Le recueillement nous vient de l’introduction de Genghis Khan jouée avec un instrument à cordes asiatique, ou encore du chant grégorien de God Punishes I Kill, pour sûr le morceau inévitable de l’album. Entre ces pièces héroïques, d’autres titres sont plus dans un esprit Power speed mélodique sans prise de tête, ainsi les refrains de The Absence et Rebel Kid (mon Dieu celui-ci rappelle trop Phoenix de Stratovarius) seront chantés dans plus d’une voiture aux heures de pointe sur le périphérique parisien.

L’album est donc assez varié, d’ailleurs pas si facile d’y trouver un dénominateur commun. On pourrait penser que l’aspect néoclassique pourrait en être un, mais ce n'est pas si évident que cela à affirmer, car Monsieur Petrossi amène sa touche néoclassique avec grande parcimonie, comme pour introduire les morceaux Feel The Fire et Nosferatu, ou lors du solo de Blizzard Of Doom, qui dénote par un pré-refrain carrément construit comme une gamme néoclassique. La touche néoclassique est donc légère, de façon à ce que l’adepte ait sa dose juste avant que l’effet de manque se fasse sentir, pour que ça fasse du bien par où ça shrede.

Côté clavier, rien d’envahissant non plus, quelques envolées emboîtent le pas des solos de guitare mais c’est très loin d’être une règle générale, certains s’en réjouiront, d’autre pas. Par contre tout le monde risque d’être d’accord sur la performance de Marc Boals. Franchement il est au top sur cet album, il ne s’enferme pas en mode aigu mais se lâche à merveille en s’adaptant à l’esprit de chaque morceau, aussi bien sur les tempos rapides ou plus posés. Il permet ainsi à des titres moins riches comme When All Braves Fall ou The Absence de ne pas sombrer dans l’indifférence.

Tout est donc réuni pour faire de Black As Death un très bon album, Dushan Petrossi n’est pas en mode roue-libre mais s’est vraiment arraché pour donner le meilleur, sans trop en faire pour autant. Exempt de remplissage inutile (sauf peut-être pour la ballade Magic Sky Requiem), voici un album qui m’a énormément plu et qui fait du bien, en cette fin d’année, à un style assez moribond en 2011.
[right]Chris[/right]

0 Comments 01 janvier 2012
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus