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Garwall… Voilà un nom qui n’évoque rien de connu. C’est après quelques recherches que j’appris que ce mot signifiait tout simplement « Loup Garou » en ancien Français. Un terme utilisé au 16eme siècle notamment, pour qualifier la redoutable bête qui terrifia naguère le Gévaudan (pour de plus amples informations n'hésitez pas a consulter votre arrière grand père stagnant dans son chalet de montagne depuis des lustres). Un rapide coup d’oeil sur la pochette de l’album, représentant un magnifique loup-garou pulvérisant d’un coup de patte la croix d’ornement d’une tombe, confirma mes premières spéculations… J’avais vraisemblablement affaire à un groupe de Black Metal.

La performance d’un jeune groupe de métal français est toujours appréciable, d’autant plus que j’avais entendu beaucoup de bien de ces jeunes loups dans les critiques métalliques françaises, notamment au niveau de leur prestations live. C’est donc dévoré (au sens propre comme au figuré) de curiosité que je me jetais sur cet album lugubrement intitulé Black Beast. Il est d’abord plaisant de constater que c’est pour une fois dans le folklore national, et pas dans les légendes paganistes, que prend racine l’inspiration de Garwall. Pour une fois que l’exception ne confirme pas la règle, je n’allais pas faire ma fine bouche en demandant des paroles inspirées. Le thème de l’album reste quand même fortement ancré sur le meurtre, le combat et les massacres, on ne change pas une recette éprouvée! Et pour brisé les clichés on repassera un autre jour...

Une première écoute succincte m’a rapidement permit de mesurer le talent des quatre musiciens de la formation, les deux guitaristes Balrog et Christophe Cervo affichent une aisance dans la composition de riffs black destructeurs qui force littéralement le respect (les deux hommes s’étant déjà fait un nom dans la scène extrême underground ce n’est qu’une demi surprise). Le batteur Sammy Hemila loin de se limiter au registre en vigueur chez les ténors du genre, affiche une puissance technique dévastatrice dont beaucoup de jeunes batteurs de Heavy (et même de vieux) feraient bien de s’inspirer. En usant avec brio de son jeu rapide et varié, il est parti prenante du côté entraînant des compositions. La meilleure surprise venant sans doute de la virtuose Olivia Scemama, déjà vu chez Misanthrope, cette bassiste au jeu jazzy est sans doute la plus douée des instrumentistes féminines du métal Français. Une merveille a suivre de prés.

Avec une telle brochette de talents, adeptes de promenades dans la campagne les nuits de pleine lune, il aurait était surprenant que ce Black Beast soit un mauvais disque. Tous les connaisseurs du genre spéculaient sans hésiter sur un excellent album de Black, sans qu’aucun n’envisage une révolution du style.
Effectivement, il apparaît bien vite au fil des écoutes que les tueries dévastatrices comme «Garwall», «Pride» ou «Abyssus Abyssum Invocat» sont empreintes d'un grand classicisme, elles n'en apportent pas moins un subtil mélange de black et de Heavy péchu des années quatre vingt qui décoiffe et qui intrigue. Grâce notamment à des soli et des rythmiques guitares toutes plus entraînantes les unes que les autres.  Délivrant une capacité d'accroche qui n'a rien a envié aux grands tubes de l'époque Judas Priest...

L'association de ce grand nom du Heavy à un album de black métal fortement doté en blast beats pourrai surprendre, mais ce serai compter sans le talent de composition de nos poulains gaulois. Ce Black Beast affiche une régularité exemplaire, et une source inépuisable de headbangs frénétiques. Autant par son côté black oppressant («Seventh Seals Of Consequences», «Les Ecorchés») que par son côté Power/Heavy, terriblement efficace et entraînant.

Alors certes Garwall n'apporte pas vraiment de nouveautés à un genre déjà bien fourni. Mais il a le mérite de jouer à la perfection et avec talent une recette pas si courante, et une façon de concevoir le black métal plutôt intéressante. Malheureusement cette alliance subtile de black et de Heavy n'allait pas durer très longtemps... et comme si les deux métaux ne pouvaient décidément pas cohabiter, Garwall splittait l'année suivante, perdant du même coup son contrat chez Holy Records, et remettant tout en cause! Avec désormais un groupe Black (Balrog), et un groupe Heavy à chant clair, bien malin sera le prophète qui pourra présager de l'avenir.

SMAUG...

0 Comments 16 septembre 2006
Whysy

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