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Deux ans après l’extraordinaire « Pile of skulls », qui voyait (selon moi) le fier équipage des pirates allemands atteindre une véritable apogée créatrice et signer son meilleur opus, Running wild repart à l’abordage !!   Fortifié par l’expérience de l’album précédent, le groupe se permet à présent de varier davantage sa musique. Et si les innovations chez Running wild ont toujours eu lieu au compte goutte (le groupe est souvent critiqué, à l’instar d’AC/DC par exemple, pour la très forte homogénéité de sa discographie), cet album, conceptuel, marque un pas en avant par rapport au passé des années 80. Il sonne un peu plus « moderne » et propose des titres plus variés, aux structures légèrement plus complexes… Quand on y pense, on ne peut qu’admirer le courage et la ténacité du capitaine Rolf Kasparek, chanteur et guitariste devant l’éternel, pour n’avoir jamais dévié de son style d’origine, d’être resté sincère, et de n’avoir jamais fait de compromis, alors qu’en 1994, l’avènement du néo-Metal et le développement du Metal extrême faisaient beaucoup de tort au heavy traditionnel.  Oui, bien loin de ses considérations, Rock n’Rolf nous propose ici un concept soigné abordant comme toujours ses thèmes préférés : la dénonciation de l’inquisition, du pouvoir de l’argent, et bien sûr les épopées pirates ! Dès l’introduction, qui s’ouvre sur un long et inquiétant dialogue, nous voici plongés dans l’ambiance de la magnifique illustration de couverture… Un jeune homme est accusé par l’inquisition d’avoir accompli des rituels païens : avant d’être condamné au bûcher, il promet que son esprit survivra, et que d’autres après lui viendront révéler quel est le vrai visage du « mal »… Mais après l’exécution, est retrouvée dans les cendres une main noire... Qui donnera son nom à la colline de cette tragique mise à mort… Où tout commença !  1994 marque l’arrivée au sein du combo allemand d’un prestigieux batteur : Jorg Michael ! Et oui, avant d’officier chez Stratovarius, et après être passé par Grave Digger, l’ami Jorg à la poigne d’acier avait aussi accompli quelques pillages avec nos chers pirates ! La force et la dextérité de son jeu apportent d’ailleurs beaucoup à cet album, qui est d’ailleurs resté célèbre pour la très grande qualité et la variété de ses rythmiques.  Malgré toutes ces qualités, l’album m’a un peu déçu aux premières écoutes. Car le constat est sans appel : moins d’hymnes ici que sur « Pile of skulls », c’est indéniable. Cependant, on retrouve toujours nombre d’introductions très accrocheuses et de refrains fédérateurs qui entrent dans votre tête pour ne plus en sortir !  « Black Hand Inn » se caractérise au final par une plus grande maturité, et un plaisir continu d’écoute… Et comme pour l’album précédent, la conclusion est un titre épique et complexe s’étendant sur pas moins de 15 minutes. Bien moins beau et magique que l’extraordinaire « Treasure Island » de l’album précédent, il n’en est pas moins prenant, proposant une ambiance assez étrange, peu coutumière chez Running Wild. On l’eut cependant préféré plus court…  A cause de sa longue durée, l’album n’est pas évident à digérer d’une seule traite, c’est un fait. Mais bien desservi par une bonne production et un concept intéressant, « Black Hand Inn » n’en reste pas moins l’un des meilleurs de Running Wild, à ranger aux côtés de « Pile of Skulls », « Port Royal », « The Brotherhood» ou encore du cultissime « Under Jolly Roger » parmi les plus belles réalisations de cet excellent combo allemand.   Et je me permets de dédicacer cette chronique au Bar Metal de Marseille portant ce même nom… Un lieu lui aussi culte et incontournable, où la décoration et l’ambiance font honneur à cet album de Running Wild…Si vous passez par là, n’hésitez pas, l’accueil est chaleureux et la musique et la bière, vraiment excellentes !   Gounouman

0 Comments 20 mai 2007
Whysy

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