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Voici encore une chronique qui va déchainer les foules et faire le sujet du site pendant cinq mois ! La note élevée et la célébrité du groupe sont telles que les lecteurs vont se jeter comme des loups affamés sur cette prose qui éclairera leur futur musical jusqu’à la fin de leurs vies. Oui, toi qui t’es aventuré ici très certainement par hasard, il se peut que tu ne sois même pas arrivé à ces mots, et si tu l’as fait c’est parce que tu aimes lire ! Ce n’est pas possible autrement ! La cover de la formation n’est pas séduisante pour un sou, car clichée et monochrome. On se croirait plutôt sur un registre black métal de seconde zone alors que les Suédois arbitrent leurs compositions sur le domaine du death mélodique. Hé oui, je suis comme toi, je me demande comment un groupe souhaite se faire un nom en se plantant d’emblée sur l’image. Pourtant le premier essai avait été attractif avec cette cover plus ancrée dans l’esprit du genre :




Si cette pochette te parle, c’est que tu as des notions assez solides en death mélodique. En fait, avec In Shadows Lies Utopia nous avions eu déjà été déçus... Or, le combo se remet en route pour un nouvel opus plus sobre et qui semble miser sur le minimalisme. Maintenant à nous de voir si ce n’est pas une preuve flagrante d’oisiveté qu’autre chose. En effet, l’album démarre sur des arpèges au piano avec « Burning Bridges » qui teintent l’ambiance de façon spatiale pendant quinze grosses secondes avant d’entendre s’écraser naïvement l’arsenal à la batterie. Vous l’aurez compris, l’incidence est interminable et la déliquescence des notes subtiles par le viol brutal de la rythmique d’une part, couplée par l’arrivée des guitares qui assaillent nos oreilles d’autre part définiront l’issue fermement et définitivement sur cette idée pourtant bien partie. Faithful Darkness ne marque pas de point pour le coup, néanmoins, nous retrouverons les claviers de manière spasmodique tout le long de l’album (« When Emotions Fall Part I », « Destroy »). Cependant les mélodies créées sont tellement ridicules qu’elles ne retiendront pas notre attention.

Black Mirror’s Reflection est en fait un florilège de tout ce qu’il ne faut pas faire dans le death métal mélodique. Le groupe se laisse aller à quelques facilités avec un manque ostensible d’inventivité et reprenant les stéréotypes. Nous aurons donc les survenances de chants clairs en fond de jardin sur « When Emotions Fall Part II », des vocodeurs qui tentent d’instaurer une dimension impériale, des samples grotesques dont la laideur et la bêtise provoquent le rire sur « Hate Injection ». C’est principalement l’apparition du bruitage d’alarme sur cette chanson qui est à l’origine de cette sanction verbale. Bref, l’énumération est longue et les lieux communs sont multiples, chercher l’exhaustivité n’aurait que pour effet de rendre le sujet fastidieux. En outre, la fadeur des mélodies empoisonne l’album et ne fait que mettre en évidence le fait que les titres présents sont convenus et stériles.

Le syndrome du remplissage estampille la galette de manière disparate, erratique et récursive. La succession des morceaux est à l’image de la cover : dupliquée et monochrome. Aucun relief ne permet de soulever un quelconque intérêt et les ambiances sont bien trop peu fouillées pour susciter le moindre engouement.
Mais alors que reste-t-il si c’est le désert artistique et que la création de chaque note est dictée par un esprit poncif ? Le chant a-t-il son lot de consolation ?
Pour étayer le point, il faudra distinguer deux chants, je vous le donne en mille ! Le chant typé grunt et le chant... ? Clair ! Évidemment !
Les chants raillés d’Érik Nilsson approximatifs, et pauvrement imprégnés de puissance manquent de conviction. Quant aux tirades nasillardes et gnian-gnian de Jimmy Persson sont par contre un peu plus justes. Hélas, le mal est fait et la conjugaison des deux voix fait l’effet d’une tache de vin sur la robe de la mariée. Ça gâche la fête ! Bon, il faudrait peut-être plus employer le terme de « parcours de santé » concernant Black Mirror’s Reflection, mais l’idée est là.

C’est une véritable hécatombe, les talents ne sont pas au rendez-vous, les conceptions font défaut et les banalités affligeantes. Cependant, à ma plus grande surprise, certains pourraient être d’un avis contraire. Le flow est sympathique et si on écoute l’album d’une manière distraite, on pourrait bien se laisser transporter. Ce n’est pas non plus le voyage intersidéral avec l’orgasme auditif à la clé, mais reconnaissons qu’en fond sonore Black Mirror’s Reflection pourrait accomplir son devoir. « Remember This Fight » affiche une structure qui groove, certains riffs de guitares sont frappés par un génie éphémère comme sur « Blessing Ignorance » ou « Answer For Your Sins », « A Cursed Redemption » développe un solo remarquable et l’intro du titre éponyme est un poil épique. N’éclaircissons pas non plus le tableau, une oreille avertie ne sera pas dupe et se montrera moins tolérante vis-à-vis de la globalité de cette sortie.

0 Comments 19 octobre 2012
Whysy

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