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Loin sommes-nous des années 80 ou même des 90, ou le nombre d’acteurs sur la scène métal mondiale était relativement restreint. De nos jours, les groupes se comptent par milliers, à un tel point que s’y retrouver demande un travail assez considérable (une chance que vous avez la très dévouée équipe d’HL pour vous guider !) Dans cette vague musicale se cachent bien des perles, mais aussi forcément des groupes moins… dignes de mention. Forcément, il faut qu’on en chronique quelques-uns ! Puisque j’ai déjà annoncé la couleur (et la note) laissez-moi tout de même vous retenir avant qu’en quête de découvertes, vous ne délaissiez cette page. On a affaire ici à un cas assez spécial d’inégalité de talent. Je vous explique :

Crown the Lost nous présentent une sorte de Trash Métal tout de même assez technique, s’aventurant parfois dans des registres rythmiques Death tout en restant dans les limites du chant clair. L’alliage musical est d’emblée plaisant à l’écoute : 2 guitares s’échangeant le rythme et la mélodie sur une structure rythmique non linéaire. Bien qu’elle n’ait rien de bien originale, la trame musicale reste convaincante à premier abord. C’est lorsque le chant se mêle de la partie que le château dégringole. Ce Chris Renaldi semble tenter d’ajouter un certain lyrisme dans son chant. Malheureusement, lorsque la voix n’y est pas, même un semblant de technique ne peut parvenir à rendre le produit agréable à l’oreille. La voix de ce monsieur Renaldi devient vide fade et absente d’empreinte distincte faute à un registre vocal très restreint, et le résultat devient vite lassant. Comme si ce n’était pas assez, le gugusse tentera quelques fois de pousser la note plus (trop) haut, dans une vilaine imitation des envolées aiguës de bien meilleurs vocalistes que lui. À ce point, on en vient même à désirer le retour des quelques grunts poussés par le guitariste, bien qu’étant eux-mêmes vides et manquants de puissance. Le meilleur exemple de cet échec vocal reste la pièce Bound to Wrath, ou ces chants trop hauts et ces grunts manqués s’alternent pour un produit final qu’on préfère oublier.

Pourtant, au travers de ce bouillon, on surprend parfois de bons passages. Le début Gojiresque de Finality, l’énergie de l’intro de Defame the Hypocrites, la puissante mélodicité du combo trash / picking mélodique. C’est le cas de le dire, on est ici en présence d’un groupe qui, si ce n’était de cette faille au chant, a beaucoup de potentiel. En plus de l’excellent travail des guitaristes aux riffs et à la mélodie, ces derniers ont su pimenter les pièces de solos/duos de prime abord sans grande originalité mais contenant tout de même très convaincant, nous faisant temporairement oublier le chant. Si la basse se contente de suivre en gros la ligne de guitare, le mixage lui fait tout de même une juste place. Le batteur s’avère aussi très convaincant par sa technique tout de même bien orientée sur les cymbales et les fréquents changements de lignes rythmiques.

Alors donc, nous avons un fond musical prometteur et un chant qui lui est tout le contraire. À ce moment-ci, Crown the Lost se retrouve sur la corde raide : C’est bon ou ça ne l’est pas ? Qui sait, si on avait eu à faire à une composition variée tout au long de l’album, peut-être que la musique aurait pu s’affranchir de ses liens. Ce n’est malheureusement pas le cas. On a tout au long du disque affaire au même son, aux mêmes genres de riffs, à des compositions se rapprochant toutes l’une de l’autre au point ou aucune n’est vraiment la meilleure et aucune la pire. C’est énergique et mélodique certes, mais après 3 ou 4 pièces ça devient du pareil au même. Peut-être pourrons-nous espérer une maturation de l’écriture, mais avec le tout récent départ du batteur, ce n’est pas gagné…

0 Comments 11 septembre 2009
Whysy

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