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She caught your mind in an endless game
She spun her trace around your head
She ruled her web around your arms
She drank your blood and venomed your soul




Whyzdom, groupe français qui avait frappé fort en 2008 avec un EP solide : Daughter of the Night, avait ensuite donné naissance à un petit frère, l'album From the Brink of Infinity, qui leur avait tout aussi bien réussi. Et puis patatras, le début des emmerdes : le départ de Telya, l'intérim de Lisa Middelhauve, la renaissance avec Clémentine Delauney, puis la chute avec son départ.

Les épreuves commençaient à s'accumuler. Mais comme Whyzdom l'avait annoncé, la motivation étant toujours au rendez-vous, on continue ! Et c'est tambour battant que dès l'arrivée d'Elvyne Lorient le groupe a lancé l'enregistrement de Blind?, prêt depuis déjà quelque temps. Autant dire qu'on l'aura attendu cet album.

Le premier extrait dévoilé, The Lighthouse, qui est aussi la piste d'ouverture de ce Blind? avait laissé des impressions mitigées. D'abord, et c'est plutôt positif, on reconnaît assez l'identité de Whyzdom. Les orchestrations puissantes, les dissonances, l'univers ... Tout ça se rapproche assez du précédent album. Côté surprises, le chant d'Elvyne se positionne très différemment de celui de Telya. Une voix plus grave, peut-être moins sophistiquée. Ca rend l'écoute plus facile .... Mais en contrepartie, on perd l'une des grandes rugosités de Whyzdom, qui en était devenu une force. C'est plus easy listening. Conséquence désagréable : le morceau est presque commun, déjà entendu. Reste à savoir si ces impressions se confirmeront sur les morceaux suivants.

Un mot d'ailleurs sur les différentes pistes de l'album : elles sont au nombre de onze, toutes dépassant les cinq minutes. Toutes sont supposées aborder une thématique de l'aveuglement. Concept pas nécessairement très clair (haha) mais intéressant, et développé suivant plusieurs axes : l'aveuglement dans une relation, la tromperie, le phare qui révèle la voie, l'opposition entre la connaissance et l'ignorance, ou l'ombre et la lumière ... On regrettera que ça ne transpire pas autrement que par les textes qui, s'ils sont souvent bien écrits, ne parleront pas aux moins anglophones d'entre nous !

Tous ces morceaux retrouvent les éléments caractéristiques de la musique de Whyzdom : de longs passages instrumentaux et purement symphoniques, des riffs acérés, des choeurs, des passages plus surprenants. L'introduction de On the Road to Babylon par exemple s'étend sur trois minutes, et développe toute la palette de l'orchestre, soulignée par des choeurs très émouvants. Et puis la guitare et la batterie reprennent le premier plan pour redonner un coup de fouet au morceau. Celui-ci reprend une teneur plus symphonique sur le refrain où Elvyne, tout en douceur, est accompagnée des cuivres et cordes, pour un passage moins énervé que les couplets.

Si ce morceau présente un très bon équilibre, et dégage une vraie puissance, ça n'est pas le cas de tous : The Wolves ne décolle jamais vraiment, les breaks sont attendus, et les influences trop marquées. Quand Elvyne arrive, le mal est déjà fait, et malgré une prestation honorable, elle ne parvient pas à sauver le morceau. En revanche, un joli passage au clavier un peu avant les 6 minutes (oui, le morceau est long en plus) est agréable. Marc utilise d'ailleurs intelligemment son instrument, plutôt que de le servir à toutes les sauces.
La ballade Paper Princess en est l'exemple le plus flagrant. D'abord calme, le clavier s'énerve ensuite pour donner beaucoup plus d'intensité, accompagnant les envolées d'Elvyne. Contrairement à The Old Man in the Park, et malgré une structure similaire, Paper Princess est vivante.

On comprend dès les premières écoutes que certains morceaux se démarquent. C'est le cas de The Spider, qui commence sur un riff énervé de Vynce, et ne laisse jamais retomber la pression. Choeurs plus obscurs, chant sombre et orchestrations angoissantes. On avait déjà pu sentir le potentiel de cette chanson lors des quelques dates du groupe avec Clémentine.

C'est aussi le cas de The Foreseer, torturée et presque avant-gardiste par certains aspects. Les lignes de chant elles aussi se font moins lisses. Le rythme en mid-tempo permet d'imposer une atmosphère différente, sombre et pourtant optimiste. Dancing with Lucifer permet une entrée en la matière plus percutante que The Lighthouse, avec des choeurs convaincants et des instruments plus variés.

C'est sur ce type de morceaux qu'on voit qu'Elvyne aussi est capable de prendre des risques, et d'intégrer l'univers si particulier du groupe. Cassandra's Mirror montre également sur le refrain qu'elle sait sortir de ses zones de confort. Aucun doute que de tels passages diviseront les auditeurs.

Cathedral of the Damned enfin, avec ses choeurs presque Therioniens, les nombreux changements de rythme, les parties presque narrées, les montées en puissance pour un refrain particulièrement entraînant et les nombreux passages instrumentaux conclut l'album en beauté après un petit fade-out. Whyzdom réussit l'exercice de style imposé de la piste fleuve avec brio.

Malheureusement, là où From the Brink of Infinity apportait un vrai souffle d'air frais sur la sphère du metal sympho, Blind? a le défaut de ne pas renouveler l'exploit. Cassandra's Mirror par exemple est un peu trop piratesque, sans que ça apporte une vraie valeur ajoutée. Lonely Roads (qui évoquera peut-être Edge of Night chantée par Pippin dans Le Seigneur des Anneaux) est trop commune, The Lighthouse sonne parfois déjà entendue. Venom and Frustration manque un peu d'agressivité, et souffre d'un refrain presque quelconque, ou en tout cas facilement oubliable.

Dommage aussi que la basse de Xavier soit tant sous-mixée.

Pourtant, aucun doute, les français de Whyzdom en ont encore sous le coude. Des morceaux comme The Spider ou Cathedral of the Damned le montrent clairement. Mais difficile de satisfaire aux exigences d'un public déjà comblé par le passé, et dans l'expectative ... Reste maintenant à rassurer en tournée, Elvyne ayant tout à prouver sur scène, avant de bouleverser à nouveau notre monde !

0 Comments 23 octobre 2012
Whysy

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