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Isole…Derrière ce simple nom fleurant bon la tristesse et l’abandon se cache en réalité un groupe moins jeune que ne le laisserait paraître sa timide discographie. Car le combo suédois est en fait né des cendres de Forlorn, nom sous lequel il a sévi pendant de nombreuses années. Vieux routards de la scène doom scandinave, nos talentueux musiciens ont décidé voici 4 ans de prendre un nouveau départ, et les voici qui nous présentent cette année leur troisième opus, « Bliss of Solitude », le premier chez Napalm Records, a donc bénéficié d’une promotion et d’une distribution plus conséquente. Et comme vous pourrez le voir en lisant les lignes qui vont suivre, le label a vraiment eu le nez fin en offrant cette chance au groupe, qui dispose maintenant de tous les atouts nécessaires pour nous emporter avec lui dans sa si belle mélancolie.   « Bliss of Solitude » est un album qui, en dépit d’une faible originalité, s’inscrit sur un créneau assez peu prisé, celui du doom Metal au sens le plus traditionnel du terme. Bien sûr, les finlandais de Reverend Bizarre ont largement exploité le filon ces dernières années, ainsi que les anglais de Warning (qui ont également sorti un très bel album récemment), mais au final, peu de groupes ont vraiment réussi à assurer la relève de Solitude Aeturnus et de Candlemass, et à attirer l’attention sur eux en ce début de millénaire, la tendance étant plutôt au doom mâtiné de chant death, à chant féminin, au funeral, bref… au métissage. Bien loin de toutes ces considérations, Isole trace son chemin avec brio, sans se soucier de ce qui se passe autour de lui.  Attention, n’en déduisez point pour autant que le groupe est resté coincé dans les années 80. Il bénéficie au contraire d’un son superbe, d’une production claire et puissante, et s’il ne brille pas par son originalité, c’est qu’il a conscience de pouvoir faire mouche sans utiliser d’artifices, mais plutôt en exploitant ses atouts. Et en parlant d’atouts, impossible de ne pas mentionner la voix sublime du chanteur, Daniel Bryntse. A qui pourrait-on comparer ce fabuleux vocaliste, qui porte véritablement la musique et transmet (sans jamais surjouer) autant d’émotions ? Il me rappelle par instants Robert Lowe de Solitude Aeturnus, Mikael Akerfeldt d’Opeth ou encore Tomi Joutsen d’Amorphis… Tout en ayant bien sûr sa propre personnalité.  Rythmiquement parlant, si le groupe reste profondément ancré dans le doom, il se permet par instants de salvatrices accélérations, qui ravivent l’attention et procurent un plaisir non dissimulé à l’auditeur. « By Blood » par exemple : très belle pièce d’ouverture, personnelle et particulièrement soignée, nous présente à merveille le style du groupe : la beauté du chant, les rythmiques efficaces et prenantes, les soli mélancoliques, et une vision du doom finalement assez personnelle. Du tout bon ! Et l’album se poursuit en variant les plaisirs, entre passages terriblement lourds, breaks acoustiques, soli inspirés, et lignes de chant toujours irréprochables.  Et bien que les morceaux soient longs, rien n’y semble superflu, reproche que j’ai parfois pu adresser à d’autres groupes du genre. En revanche, l’album a les défauts de ses qualités : ce choix d’une certaine simplicité entraîne une certaine lassitude, et la difficulté d’écouter l’opus d’une traite du début à la fin… C’est quand même du bon doom bien plombé, ne l’oublions pas ! Mais la beauté du chant et la relative accessibilité des leads de guitare rendent cependant cet album accessible à un grand nombre de métalleux… Dommage qu’Isole n’ait pas exploité les pistes du chant death et du chant féminin, qui effectuent de très rares interventions sur l’album, toujours bienvenues…   En bref, un troisième album dans la continuité du précédent (également recommandable, surtout la chanson « Autumn Leaves »), pas surprenant du tout, mais d’une très belle qualité. Un ouvrage parfaitement recommandable à tous les fans du style bien sûr, mais aussi aux curieux qui veulent s'initier au genre, l'album étant relativement accessible et toujours mélodique !   Un bon 7,5 arrondi au 8, pour vous inciter, chers lecteurs, à leur donner la chance qu'ils méritent amplement.   Gounouman

0 Comments 03 octobre 2008
Whysy

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