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Après une année 2010 époustouflante, le métal néo classique s’est fait plus discret cette année à l’exception du dernier Golden Resurrection. Ce genre sélectif et maniéré peut cependant se prévaloir d’une nouvelle recrue, le virtuose polonais Boguslaw Balcerak, guitariste émérite qui s’est lancé dans un projet ambitieux, le Boguslaw Balcerak’s Crylord après plusieurs expériences métalliques locales à Varsovie. Blood of the Prophets est ainsi le premier album et la première publication connue de ce talentueux musicien et l’ introduction grandiloquente (Ante bellum overture) et les premières montées d’arpèges laissent espérer une compilation de fulgurances ultra-mélodiques.

Or, très vite, l’auditeur s’aperçoit que Blood of the  Prophets ne contient pas à proprement parler de hit néo classiques mais des mid tempi Hard  fm où prédominent les nappes de claviers, des chœurs (Bard’s tales) et les cavalcades vertigineuses sont réduites à des introductions (Bard’tales) ou des instrumentaux (le malmsteenien The Heretic).Sur certains titres, on a même l’impression de titres préparés pour des superproductions américaines comme des comédies musicales si on excepte des chœurs majestueux ou des mélodies d‘orgue (Angel of Divine, Face Of Destiny). Le problème de ces compositions est qu’elle ne supporte pas de baisse de régime dans la qualité d’écriture sous peine de s’éteindre sans gloire (Valley of the dead) comme une passe en retrait au moment de conclure.  La fin d’album est ainsi moins heureuse que son entame, le format est usé, on reprendrait bien une musique plus musclée plus rythmée mais jusqu’au bout les tempi moyennement relevés prédominent (When the time has come) désespérant l’auditeur qui attend en vain un second souffle, une accélération, un changement, une aération.

Et tout doucement un défaut s’affirme dans cette démarche, cet album tente trop de ressembler à une image stéréotypée du néo-classique alors que le genre repose sur la fougue, la flamme, l’audace et la complexité. Les voix Hard Us typé 1980 utilidées (Schutz d’Angel of Eden) favorisent le conformisme car si les chanteurs retenus sont de tout premier ordre (les ex Malmsteen Mark Boals et Goran Edman), ils ne permettent pas de dégager une identité propre et singulière à l’album. La volonté de coller à une certaine vision figée du néo classique dessert grandement le résultat final comme la pochette de fort belle facture au demeurant mais qui épouse trop les codes baroques d’une illustration pompeuse. Et pourtant le talent est grand et s’accomplit dans des titres prenants et riches comme Blood of The Prophets ou Bard’s Tales.

La qualité est indéniable et prometteuse, on sent que les compositions sont travaillées et Boguslaw Balcerak s’épanouit véritablement dans un genre exigeant qui est loin d’être à la portée du premier venu. Sans se cacher sous un déluge de notes, il développe des titres classieux et ouvragés mais où le potentiel semble  sous exploité tant dans les instrumentaux que dans les titres chantés. J’ai hâte d’écouter la suite.

0 Comments 16 octobre 2011
Whysy

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