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Nous sommes des loups-garous, créatures d’outre-tombe. Nous avançons dans la nuit et semons la mort De ceux qui accomplissent notre destin de leurs sorts. Nous embrassons notre existence fantastique et sombre.  Nous affectionnons à nous attaquer aux pieux individus. Nous nous délectons de leur sang fade et écarlate D’une vie de complaisance dans l’ignorance béate, En riant de ces pauvres mortels soudain éperdus.  Nous choisissons ces humains, à leur tour l’abattoir, Qui incarnent par leurs actes de véritables génies, Du mal. Vivant de leur sang transpirant la perfidie, Nous nous abreuvons de leur soif absolue de pouvoir.  Plus que les proies des Loups et de leur instinct, Ils sont notre offrande au tout puissant de cette Terre, Agneaux de Dieu sacrifiés en gloire à Satan notre père. Ainsi buvons nous Le Sang Des Saints.  Après le fascinant « Bible Of The Beast » nous reviennent en cette lune nouvelle les initiateurs de la confrérie des Loups, Powerwolf. Encore plus puissants et plus démoniaques, ses membres s’apprêtent avec « Blood Of The Saints » à faire parmi vous de nouvelles victimes sacrificielles. Parce qu’il n’est pas convenable, pour Powerwolf, de dénaturer un rituel religieux, « Blood Of The Saints » a été enfanté tout comme l’avait été le précédent album, sous la divine forme d’un message religieux, parce que le Metal est leur Religion. Le chanteur Attila Dorn, par ses paroles et surtout sa manière de les aborder qui lui sont propres, délivre encore et toujours des sermons, pour que « Blood Of The Saints » soit une véritable encyclique musicale destinée à tous les fidèles des Loups.  Pour que sa bonne parole soit entendue, il sait qu’elle doit être sans détour. C’est pourquoi les lignes de chant sont directes et incroyablement jouissives, au point que des titres tout entier en deviennent de perpétuels refrains (Sanctified By Dynamite). Par ce stratagème à la fois grossier et diabolique d’efficacité, l’auditeur captivé est capturé, prêt alors à croire n’importe quoi, pourvu que cela sorte de la bouche d’Attila Dorn. Ce dernier pourrait alors affirmer, sur fond d’orgue et de chœurs, qu’en 2012 un éléphant rose va aspirer la planète avec sa trompe qu’on y croirait ! Tout comme sur « Bible Of The Beast », les messages prennent particulièrement aux tripes quand les guitares cessent pour laisser place à une atmosphère de cathédrale voyant notre chanteur prendre sa voix de ténor. C’est ténor et c’est énorme, dans tous les sens du terme, car à la longue la ficelle peut paraître énorme aussi. En effet chaque titre comprend sa petite interlude de prédication, souvent en milieu de morceau mais parfois en introduction (Son Of A Wolf), qui finalement s’avère interchangeable avec n’importe quelle autre.  Est-ce pour atténuer ce sentiment de redite que certains titres sont moins religieux ? Sans doute car Phantom Of The Funeral, Night Of The Werewolves, Murder At Midnight se détachent clairement du reste de l’album, lorgnant vers un Iron Maiden powerisé. J’ai même l’impression que sur tout l’ensemble de l’œuvre, le grand orgue et les chœurs (que ce soit les chœurs purs de la gentille chorale d’enfants ou les chœurs guerriers vociférés) sont bien moins présents qu’auparavant. Il faut dire que notre chanteur n’a pas forcément besoin d’aide car il se suffit à lui-même pour varier les plaisirs : voix éraillée, voix de méchant, voix plus cristalline ou timbre de ténor, il excelle.  Je finirai en évoquant 2 titres diamétralement opposés. Dead Boys Don’t Cry (mon Dieu quel horreur) est le plus rapide et le plus Power Metal, ne laissant le temps de se reposer à personne sitôt l’intro consommée ; voilà une chanson qui en crucifiera plus d’un avec son refrain quasi-pop. Ira Sancti (when the saints are going wild) est quant-à lui le plus lyrique et le plus lent, un moment sacré de recueillement prenant la forme d’un psaume sur fond de guitare et d’orgue.  Même moins grandiloquent, Powerwolf reste Powerwolf, avec sa toute puissance qui est d’être reconnaissable entre mille sans pour autant révolutionner quoi que ce soit. C’est, quoi qu’on en dise, la marque d’un grand groupe. 10/10 pour les pratiquants (du culte des Loups), 9/10 pour les croyants, 8/10 pour les autres.

0 Comments 08 septembre 2011
Whysy

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