Blood Stain Child est la nouvelle révélation musicale arrivée du Japon. Un groupe qui a su, au fil des années, se construire une personnalité originale et un univers musical inédit à la croisé des musiques extrêmes et des sons technos et éléctros. Le groupe ayant signé depuis peu un accord de distribution avec Dockyard1, je me suis empressé de m'entretenir, par mail, avec la tête pensante de la formation: Ryu !

TeRyX : Nous allons commencer par une présentation du groupe et de toi-même.

Ryu : Je suis Ryu de Blood Stain Child, un groupe de 5 personnes : Moi, Aki, Ryo, Violator et Shiromasa. Ryo est également mon frère ! Aki fait partie de mes meilleurs amis depuis nos études, de même pour Shiromasa et Violator qui est un ami de mon frère. Nous vivons tous à Osaka. Finalement nous sommes comme une grande famille.

Peux – tu nous rappeler comment est né le groupe ?

Le groupe s’est formé aux alentours de l’an 2000 à Osaka. Au départ nous reprenions des classiques de Stratovarius ainsi que d’autres groupes. C’est seulement après avoir commencé à écrire nos propres chansons que nous avons renommé le groupe Blood Stain Child. Actuellement je suis le guitariste du groupe et le principal compositeur ! Je tiens également à dire qu’il s’agit de mon premier groupe professionnel !

Quelles pourraient être vos influences principales ?

Notre musique regroupe de très nombreux éléments empruntant à divers courants musicaux. Bien évidemment notre musique s’articule autour d’un noyau très métal, mais nous tentons d’y incorporer des sonorités appartenant à la trance et aux musiques du monde. Si je devais te faire une liste concrète des artistes qui m’inspirent ce serait : Funeral For a Friend, Bullet For My Valentine, In Flames, Slipknot, Linkin Park etc…

Votre premier album « Silence Of Northern Hell » date de 2002 ! Qu’en penses – tu 5 années plus tard?

Nous étions encore très jeunes... Cet album fût produit par un groupe encore inexpérimenté et sans réelles capacités. Le son en lui-même ne peut pas être comparé au dernier disque « Idolator ». Mais ce que je peux te dire, c’est que s’il n’y avait jamais eu cet album, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui ! Et si je devais changer quelque chose sur ce premier disque, ce serait assurément la production ! Il y a pleins de très bonnes chansons et je me demande ce que ça donnerait avec une production digne et actuelle !

Quelles furent les réactions concernant ce 1e disque ?

Nous avons obtenu de très bonnes critiques de la part de la presse et de nos fans ! A l’heure d’aujourd’hui, et dans ce style, nous étions le 1e groupe japonais à jouir d’une distribution sur un major dans notre pays ! Nous étions comme le fer de lance du métal japonais. Nous ne nous y attendions vraiment pas !

Quelles sont les différences majeures entre « Silence Of Northern Hell » et votre second album « Mystic Your Heart » ?

Tout d’abord, pour notre premier disque « Silence … » les claviers étaient basés sur des orchestrations symphoniques tandis que pour le second album ils étaient plus orientés vers des sonorités modernes et électroniques. Des sonorités qui nous menaient au son particulier d’ « Idolator » !
La seconde différence concerne le type des chansons ! Pour notre premier album nous n’avions pas d’univers particulier et mon écriture était balbutiante. Pour le second disque nous avions trouvé une voix musicale que nous apprécions et que nous continuons à développer encore aujourd’hui.

Ces 1e albums sonnent très européens ! Est – ce une manière de faciliter votre exportation ?

Je ne sais pas pourquoi, mais l’Europe représente pour moi un lieu idéal depuis très longtemps. J’ai appris la culture européenne au Lycée et j’ai déjà voyagé en Finlande ! Ce fût une excellente expérience d’où je tire une certaine influence pour ma musique. En tout cas il m’a très vite semblé naturel de posséder un son très européen.

Que s’est – il passé entre l’écriture de « Mystic Your Heart » et « Idolator » ? Comment expliquer une telle métamorphose musicale ?

Nous voulions un son qui soit révolutionnaire, parvenir à une fusion musicale que personne n’avait expérimenté avant nous ! Nous avons abandonné une base trop métal pour s’étendre à la trance, voire à la pop. Ce qui nous a semblé important fût la manière d’organiser ce mélange d’influences. C’est un processus compliqué et qui demande beaucoup de temps. Nous ne voulions pas tomber dans le stéréotype. Je pense qu’avec « Idolator » nous sommes parvenus au son que nous recherchions. Si je devais tenter de le décrire j’en dirais : un cyber métal rapide et extrême, voire futuristique !

Peux – tu nous résumer l’évolution musicale du groupe ?

Au départ nous n’avions pas de vision globale de la musique que nous voulions jouer. Je pense que le son de notre premier album le démontre assez clairement, tout comme le bouleversement musical avec les albums suivants. Avec la production de nos 2 derniers albums nous avons pu grandir en tant que compositeur et musiciens ainsi qu’améliorer nos techniques de jeu. Actuellement nous produisons notre 4e album, un disque qui se veut comme la continuité de « Idolator ». Toutefois on vous concocte de jolies surprises, mais je garde cela secret pour le moment !

Sur la version japonaise d’ « Idolator » on remarque un instrumental « Nuclear Transe » très original. Pour moi il s’agit d’une fusion entre métal et techno/trance !

Tout à fait ! J’adore la musique trance et techno. J’ai toujours rêvé de composer une chanson très industrielle, mélange comme tu l’as dit de trance et de métal ! Même si « Nuclear Transe » présente des cotés expérimentaux, c’est une voix que l’on désire suivre dans le futur !

« Idolator » propose une reprise du groupe Luna Sea ! Est – ce qu’une reprise des légendaires X-Japan est prévue ?

J’ai repris de nombreuses chansons de Luna Sea quand j’ai commencé la guitare, tout comme les autres membres du groupe. Nous avons décidé de reprendre la chanson « True Blue » avec le sentiment de rendre un hommage ! Nous avons également prévu de reprendre une chanson de X-Japan car nous les aimons tous. Malheureusement de nombreux autres groupes en ont déjà et nous aimerions reprendre une chanson qui n’ait jamais été reprise ! Si je devais en choisir une ou deux ce serait « Kurenai » et « Blue Blood » !

Comment se comporte l’industrie des musiques extrêmes au Japon ?

Les musiques extrêmes sont encore très underground. Nous avons des groupes splendides mais ils ne parviennent pas à se faire connaître et s’embourbent dans une scène qui a du mal à décoller. Nous aimerions casser ces barrières pour en faire une scène populaire ! Nous avons toutefois réussi à exporter notre dernier album grâce à Dockyard1.

Vos photos promos montrent des styles extravagants ! Etes – vous par hasard liés au mouvement visual kei ?

Le Visual Kei est un mouvement très populaire au Japon. Ici le visuel l’emporte sur la musique. Les gens, surtout les jeunes filles, s’intéressent d’abord aux styles vestimentaires et ne se soucient de la musique qu’ensuite. Malgré nos looks, nous ne sommes pas familiers au mouvement ! Pour nous le plus important c’est tout d’abord la musique et le son, mais l’image est également prise en compte. Nous sommes des artistes donc notre création passe autant par la musique que par le visuel, voilà la raison de looks extravagants !

Comment est le public japonais en concert ?

Ici le public est très calme durant les concerts par rapport aux foules en délire européenne. Ils écoutent la musique très sérieusement. J’ai très rarement vu une foule saoule et désordonnée ! Et je dois dire qu’en tant que spectateur mon meilleur souvenir fût la performance de Cradle Of Filth pendant leur tournée pour l’album « Middian ». C’est très impressionnant de voir la manière dont ils jouent et occupent la scène ! Occuper la scène est vraiment important, et j’espère arriver un jour à ce niveau de professionnalisme !

Merci beaucoup Ryu, je te laisse conclure cette interview !

Il faut absolument que l’on vienne faire une tournée en Europe dès que possible pour vous montrer notre manière de concevoir les concerts ! Merci du support !