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Aujourd'hui dans la catégorie des nouveaux arrivages en provenance d'Europe du nord je vous parlerai de Mehida, un jeune groupe de Metal Mélodique qui sort en 2007 son tout premier album  Blood & Water. Signé chez Napalm Records ce combo dispose déjà en Finlande d'une notoriété appréciable et sa présence dans ce label majeur en est la preuve. Reste à justifier cette signature en se démarquant par rapport aux autres, et rien n'est plus ardu quand on est issu d'une scène aussi fournie que la scène Finlandaise...

Loin d'être de jeunes apprentis au menton duveteux, les membres de Mehida sont d'ores et déjà des musiciens accomplis. Et pour cause le groupe fut fondé en 2006 par le claviériste Mikko Harkin bien connu pour avoir officié chez Sonata Arctica entre 2000 et 2002, mais aussi comme fondateur (et casseur) de Wingdom il y a deux ans. Il est entouré au chant de Thomas Vikström (ancien chanteur chez Therion et Candlemass), à la guitare de Jani Stefanovic (vu chez Divine Fire et Essence Of Sorrow) et enfin à la session rythmique de deux de ses potes : Jarno Raitio et Markus Niemispelto... Bref quand on voit ce line-up on se dit que le monde est petit et que tous les musiciens de Metal en Finlande semblent être originaires du même village !

Pourtant ce tableau séduisant n'est pas une fin en soi, et l'histoire du Metal est pleine à craquer de «star-band» qui n'ont jamais réussi à percer faute d'une réelle personnalité. Mehida souffre d'ailleurs de ce problème, car malgré des qualités certaines Blood & Water se perd dans ses influences sans trop savoir où se situe son style. Coller une étiquette sur Mehida est difficile, je situerai le groupe entre un Sentenced en fin de carrière et un Sonata Arctica période Unia ! A savoir un Metal Mélodique au rythme lancinant, préférant jouer sur les ambiances que sur la vitesse. Un style exigeant qui demande un vrai talent de composition au risque de perdre en cohérence au fur et à mesure que l'album avance. On ne sait pas toujours où Mikko veut en venir et certaines de ses idées interpellent comme ces vocaux hurlés qui déboulent comme un cheveu sur la soupe sur «Multitude» ou le chant très (trop ?) pop de Thomas Vikström sur «A Letter From Home» qui reste selon moi l'un des moins bon titre de l'album.

Pour le reste, Mehida ne manque pas de qualités et dispose en particulier d'un son excellent, on sait que les Finlandais savent s'y prendre dans ce domaine mais il est tout de même bon de le rappeler. Quand le groupe décide de troquer les somnifères pour les amphétamines il peut se montrer carrément excellent : comme sur la puissante «Dry Bones» (malgré un refrain un peu moyen), la mélodique «Guilty» qui est l'un de mes titres préférés ou encore la power balade «Grace» et ses superbes parties de claviers. Je pourrais également citer «Wings Of Dove» ou «Burning Earth» qui voient Thomas Vikström rafraîchir la mémoire à ceux qui avaient oublié qu'il était un grand chanteur.

Il ne faut toutefois pas se leurrer, car si Blood & Water dispose de suffisamment d'arguments pour faire passer un bon moment, il lui manque cette dimension supplémentaire qui fait les très bons albums. La plupart des titres manquent de profondeur et l'ensemble paraît peu ambitieux, on s'ennuie ferme sur «Lost Ones» et «Unchanging», «Multitude» est un merveilleux foutoir et «A Letter From Home» sonne beaucoup trop variétoche à mon goût. Bref vous l'aurez compris, il manque encore beaucoup à Mehida pour espérer sortir de la masse. Mais en attendant on peut se contenter d'un album finalement assez bon, et qui recèle quelques bonnes surprises pour l'auditeur attentif.

SMAUG...

0 Comments 08 novembre 2007
Whysy

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