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Face à la tendance qui pousse les groupes naissants à se ranger dans la vague d’un style encore plus énervé, il reste les formations plus ou moins connues qui continuent à composer dans leur registre initial. Les Portugais de The Ransack ne se sont pas laissés allé dans le metalcore et leur troisième opus intitulé Bloodline s’adosse au registre du death métal. C’est vrai que le titre n’est pas très original, et il m’a rappelé lorsque j’étais en train de faire la chronique de Perzonal War... Mais la ressemblance avec les Allemands s’arrête ici puisque l’influence des portugais s’apparente beaucoup plus à Soilwork.

En effet, le combo envoie des titres sur des braises. Le déploiement de la panoplie du parfait petit groupe de death mélodique s’effectue en un instant. Nous aurons le droit et dès la première seconde à des chants criés, un rythme saccadé scandant l’enfer, des guitares qui tranchent dans le vif. “Missing” s’annonce être une parfaite mise en bouche pour ce qui risque de venir par la suite. Le groupe ne lésine pas sur les moyens utilisés. L’apparition d’un break ingénieux pointe son nez et permet de ne pas se sentir engourdi par tant d’éloquence musicale. Le chanteur tient littéralement la baraque avec ses harsh vocaux qui fusent dans tous les sens. Son intervention reste un des piliers de la structure musicale et son intégrité ne s’effrite à aucun moment.

Musicalement, les Portugais mettent les bouchées doubles avec des riffs et soli de guitares qui s'amoncellent tout le long de la tracklist. “Vicodin” illustre parfaitement cette direction prise par les musiciens. Cependant, je ne suis pas allé plus loin, car tout comme les nouveaux albums de Soilwork, les mélodies sont étouffées sous les rythmes syncopées. Et c’est là que l’architecture musicale vacille. Les mélodies manquent et l’intérêt laisse place à l’ennui très rapidement dans l’album. Je pense que ceux qui resterons concentrés après “Zenith” ne seront pas nombreux. En fait, la pauvreté des arrangements donne envie d’abandonner l’album sans aucun remord. Ca peut paraître assez direct mais hélas c’est bien le cas. Les titres qui suivent n’ont pas plus d’utilité qu’une clé à molette sur la planète Mars.

Vous l’aurez donc compris, si cet opus était un EP il aurait fait mouche. Sauf que le groupe s’écroule dans la longueur et ne tient pas la distance. Ne réussissant pas à libérer les mélodies et à se réinventer, les chansons tournent rapidement en rond du coup on en a marre. La formation n’arrive pas à surprendre, ou à étonner (si ce n’est par cette envie de s’obstiner à dérouler de la musique sans âme). Les titres n’éveillent que le désir de couper le son. Les instrumentistes laissent place à une technique annihilant les bienfaits de la mélodie. La batterie s’abat de manière mécanique sans un souffle de feeling. Les grattes donnent tout au début et finissent par s’oublier.

Ainsi il n’y a plus grand chose à dire, le groupe a essayé mais s’est lamentablement suicidé en plein vol. Les retombées sont agressives et ennuyantes, il n’y aura pas matière à prendre son pied avec Bloodline. Je vous conseille donc plutôt d’écouter la version de Perzonal War plus ancienne mais qui reste plus fraîche que ce fétide amas musical qui bénéficie d’une volonté de fer. Pour conclure je dirais que selon la Loi de Lavoisier, propulser des étrons à toute allure vous n’obtiendrez rien de plus que de la merde.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 28 juin 2011
Whysy

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