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Avant de commencer cette chronique, il est nécessaire de revenir un petit moment sur Qui est X Japan ? C’est un groupe de heavy japonais qui fît fureur au pays du soleil levant dans les années 90, plus précisément entre 1988 et 1997. Le groupe montre sa différence avec un look provocateur -qui influencera plus tard le mouvement Visual Kei- et des compos heavy imprégnées de parties symphoniques. Cela est dû principalement au fait que Yoshiki, le fondateur du groupe qui n’est autre que le principal compositeur, batteur et pianiste a toujours rêvé d’être chef d’orchestre. Un rêve sublimé dans les compositions de X Japan, puisqu'il y insère des parties orchestrales sublimes et prend par exemple des mélodies de Verdi en guise de solo de guitare. Après le départ du chanteur en 1997, et la mort du guitariste très charismatique Hide qui était et est toujours considéré comme un idole, le groupe a toujours gardé cette aura mythique, et s’est affirmé comme le digne représentant de cette force créatrice made in Japan. Ils ont entre autre collaboré avec des grands comme Malmsteen ou Dream Theater pour la chanson-album Art of life, et influence encore des jeunes groupes de notre génération dans le Visual Kei ou dans le heavy comme chez Galneryus.  Passons maintenant à Blueblood, l’album de la consécration pour X Japan dont la force réside dans le fait qu’une grande partie des hymnes du groupe y sont présents (même avec les albums suivants). L’album commence avec l’intro nommée « Prologue:World anthem”, une intro mélangeant l’énergie du heavy et de l’orchestre. Il n’est pas surprenant de constater que l’air symphonique est de Marino, un compositeur classique italien. La partie metal et symphonique fusionnent parfaitement, Yoshiki pose d’emblée ces deux influences amenées qui se développeront et se peaufineront au fil des albums. La fin de cette intro est marquée par une voix rauque, contrastant beaucoup avec le reste qui était énergique voir épique. On peut dire que cette voix annonce clairement le côté plus mélancolique et/ou haineux des compos du groupe. Au vue du premier morceau « Blueblood », on ne s’y est pas trompé ! On accède directement à une rythmique très puissante, très rentre-dedans. Cela sera le maître-mot de ce morceau, puisqu’il ne redescendra jamais jusqu’à la fin. Ce n’est certes pas le meilleur morceau du groupe, mais il montre les points forts du groupe, à savoir une rythmique et des riffs efficaces, ainsi qu’une voix unique, celle de Toshi. Passons ensuite à l’un des hymnes du groupe qui est « Weekend » un morceau plus mid tempo, mais tout aussi entrainant. Le thème de la chanson peut paraître joyeux, mais c’est justement le contraire ! (tout rapprochement à une superbe chanson d’une certaine chanteuse française vous causerait la tombée -accidentelle bien sûr- d’une poutre dans le cervelet). On retrouve des mélodies de guitare ingénieusement placées, qui donnent toute l’efficacité de ce morceau. Toujours dans la diversité, arrive ensuite « Easy fight rambling », qui montre dès le début son originalité par la batterie très prononcée. Il est vrai qu’elle ne passe déjà pas inaperçue dans les précédents morceaux, mais nous dirons qu'elle est encore plus proéminente ici. Peut-être pour rappeler l’idée de baston dans le titre et les paroles. La voix est plus hargneuse, et l’on retrouve comme depuis le début de l’album un chœur d’homme qui crie plus qu’il ne chante. Je reviens un peu plus dessus ici car il est très bien utilisé et donne l’énergie conductrice à ce morceau. C’est le tour de « X », un autre hymne du groupe. Pour l’anecdote, ce titre est le premier nom du groupe, mais il était déjà pris ; ils ont donc rajouté Japan derrière. Tout comme Blueblood, il est très rapide, nous dévoilant l’endurance et la puissance de frappe de Yoshiki que l’on ne soupçonnerait pas pour un sou d’être batteur. Le groupe nous sert encore une fois un refrain imparable, avec ce fameux chœur qui scande ce grand « X ! » on serait prêt à copier les petits japonais qui en live sautent en l’air en faisant un grand X avec leurs bras (héhé). Le morceau est énergique de bout en bout, avec un solo de guitare tout aussi rapide juste après le premier refrain. Vient le tour de « Endless rain », LA ballade mythique du groupe. Après avoir montré une voix hargneuse et puissante, Toshi nous dévoile ici une voix plus posée, plus mélancolique. Il se perfectionnera dans la variété des émotions dans les albums suivants d’ailleurs. La mélodie de piano est sublime, et est encore plus mise en valeur par les autres instruments. Il faut une descente en crescendo pour que cette chanson « sans-fin » s’arrête. C’est une chanson encore plus impressionnante en live, car le public chante le refrain sans jamais s’arrêter ; un moment émouvant qui au fil du temps est devenu une tradition à chaque concert. Place ensuite à « Kurenai », une autre chanson phare du groupe. Le début est amené avec un air orchestral, à la fois posé et très mélancolique. Il pose de suite l’atmosphère de la chanson. Cette ambiance mélancolique est soutenue par l’air de guitare clair qui suit, assisté par le chant de Toshi en anglais. Puis tout s’emporte avec un roulement de cymbales, et tout s’accélère. Hide et Pata nous montrent leur talent de gratteux dans leurs solos rapides et toujours aussi sombres, et vient le refrain phare chanté à pleine voix par Toshi et si amoureusement repris par toute la foule lors des concerts. « Xclamation » est une instrumentale aux ambiances psychédéliques obtenues par la mélodie de guitare, et un peu arabisantes surtout au niveau des percussions. Puis surgit brutalement une rupture avec la basse rapide de Pata. Il s’opère ensuite un jeu entre la mélodie de guitare, la basse et les breaks de batterie assez amusants. Ce genre de rupture net sera redondant dans les albums suivants, et on retrouvera cette ambiance psychédélique et délirante dans le fabuleux one man show de Hide de 30 minutes pendant leurs concerts. Un morceau au titre évocateur s’ensuit : « Orgasm ». On tend l’oreille pour entendre quelques bruits tendancieux au début, puis la rythmique rapide prend le dessus. Une autre chanson démente du groupe, que l’on écoute sans jamais se lasser de l’énergie incroyable qui s’en dégage (et pas forcément à cause du thème ! Je sens déjà les jugements autour ! non je ne suis pas perverse). Cette chanson sera d’ailleurs utilisée en live pour introduire un gros délire avec le public. « Celebration » est une chanson composée par Hide, et cela se voit vite puisque la structure est menée par les mélodies de grattes. On sent les influences du metal des années 80. Hide a bien évidemment la part belle dans ce morceau. Arrive ensuite «Rose of pain», une magnifique compo du groupe, avec une sublime intro à l’orgue. Accompagnée ensuite par des notes à la guitare qui participent à l’ambiance mélancolique et déchirante de la chanson. Le tout est accompagné ensuite par l’orchestre. La suite est plus énergique grâce aux tonalités basses des grands airs épiques et dramatiques qui parsèment le morceau. Cette énergie est toujours présente, même lorsque Yoshiki pose un solo de piano magnifique comme il sait les faire. On peut donc dire que le morceau est une suite de parties heavy, et de duels entre la guitare et l’orchestre. Une compo magique, qui montre toute la diversité du groupe, et le talent de compositeur de son leader. L’album se finit avec « Unfinished », un morceau qui débute avec seulement Toshi, mais c’est ensuite la mélodie au piano qui rythme l’ensemble. On peut dire que c’est la ballade-type du groupe (sans donner un côté péjoratif) dans sa simplicité et sa beauté, de quoi finir l’album en beauté.  Pour conclure, cet album tient sa force dans la diversité de ses morceaux, et donne ses lettres de noblesse au groupe. On passe de la hargne et de la violence à la tristesse et la mélancolie sans s’apercevoir que l’on arrive déjà au bout. Un album qui ne présageait que du bon pour l’avenir du groupe !   -Siraxta-

0 Comments 16 février 2007
Whysy

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