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Vous n'avez pas pu passer à côté. Blues Pills est en effet LA sensation du moment ! Formé fin 2011 par deux américains et une suédoise âgés d'à peine vingt ans, rejoints rapidement par un jeune guitariste français de seize ans (à l'époque), Blues Pills est l'incarnation actuelle du Rock des 60/70's : libre, aventureux, inspiré et humaniste.


A peine monté, le groupe compose un album qui, momentanément, restera dans les tiroirs, cédant sa place à un premier EP intitulé « Bliss » paru en 2012. Les concerts qui en découlent verront la popularité du groupe croître de façon exponentielle, boostée par un bouche-à-oreille élogieux. Il n'en faudra pas plus pour créer le « buzz ». Buzz qui se soldera par une signature sur le label allemand Nuclear Blast, d’ordinaire plus enclin à signer de jeunes groupes de Metal extrême et qui n'a pas pour habitude de prendre des risques en soutenant le premier venu. Dès lors, autant dire que le premier album de Blues Pills était attendu. Très attendu même.

Ce premier LP ne surprendra pas ceux qui ont suivi les débuts du combo avec attention. Et pour cause, il comporte les titres composés il y a deux ans (non publiés à l’époque) et dont certains ont préalablement filtrés sur les premiers EP (« Devil Man », « Astralplane », « Little Sun »). Pour autant, il ne s'agit pas de réchauffé, puisque les morceaux se voient réarrangés et supervisés par le producteur Don Alsterberg (Graveyard). Ils se présentent donc sous un jour nouveau, différent de leur première incarnation (l'intro plus directe de « Devil Man » par ex.). Le son parait également plus "lourd", peut-être pour coller un peu plus à l'esprit Metal du label qui les soutient. D'autres se voient même transfigurés (« Jupiter » anciennement connu sous le patronyme « Bliss »).


Blues Pills réussi la synthèse idéale du Rock, à savoir une cohésion parfaite entre les trois points clés de cette musique : le rythme, la mélodie et le chant.

La section rythmique se montre impeccable, faisant preuve d'un groove absolument incroyable ! Impossible de ne pas se laisser emporter par le rythme imprimé par Cory Berry (batterie), de ne pas taper du pied ou secouer la tête (« Ain't No Change », « Black Smoke »...). Il est d'ailleurs parfaitement secondé par Zak Anderson qui délivre un jeu de basse groovy à souhait et judicieusement mis en avant (« High Class Woman »). Cet instrument étant trop souvent sous-mixé, quel plaisir de l'entendre vrombir avec autant de volubilité !

Derrière la guitare, le français Dorian Sorriaux délivre un jeu étincelant, tout en feeling et en justesse (« Jupiter » parmi tant d'autres...). Rappelant les grandes heures du Rock bluesy (bottleneck en prime sur la reprise de Chubby Checker « Gypsy »), il se place en héritier de Jimmy Page (Led Zeppelin) pour ses envolées stratosphériques et de Jimi Hendrix pour son psychédélisme délirant. Rarement une six-cordes aura transpiré autant d'émotions et de sincérité. Car oui, il est bien question de sincérité ici. Blues Pills ne triche pas sur ses inspirations et peut se définir comme l'antonyme parfait de l'opportunisme musical.

Autre atout majeur du groupe et véritable icône en devenir, Elin Larsson possède une voix extraordinaire. Et sitôt qu'elle apparaît, elle confère à la musique de Blues Pills un supplément d'âme, le groupe basculant alors dans une autre dimension sous l'influence de son timbre hypnotique, tantôt chaleureux (« River », « Little Sun »), tantôt possédé (« Devil Man »). Elle est un peu la fille spirituelle de Janis Joplin et Aretha Franklin tant elle impressionne par son charisme. Et pour ceux qui en douteraient, posez seulement une oreille sur cet opus... Rarement une voix de velours aura possédé une telle puissance et une telle charge émotionnelle. Frissons garantis !


Le talent de Blues Pills est de permettre à ceux qui n'ont pas vécu dans les années 60 et 70 de revivre par procuration l'une des plus belles pages de l'histoire du Rock. Comme si nous y étions. Il nous replonge à une époque où la musique n'avait pas de barrière artificielle, où les musiciens n'étaient pas enfermés dans un carcan idéologique, se forçant de composer ce qu'on attend d'eux. Ici, tout est liberté. La musique est l'expression directe des ses géniteurs, sans intermédiaire ni entremetteur. A ce titre, la personnalité et la musicalité du groupe sont en accord parfait avec le visuel de Marijke Koger-Dunham, artiste néerlandaise dont le style a façonné les années de cette période bénite. Peace & love.

Bien plus qu'un épiphénomène voué à disparaître aussi vite qu'il est apparu, Blues Pills est en passe de marquer durablement les esprits. Vous assistez là probablement à la naissance d'un futur « grand » du Rock, chose assez rare en ces temps où tout semble éphémère et formaté. Avouez qu'il serait bien dommage (et pour le moins idiot) de passer à côté. Non ?

0 Comments 14 septembre 2014
Whysy

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