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Je ne pense pas être particulièrement misogyne en disant que le Metal est encore aujourd'hui une musique essentiellement masculine. En effet malgré l'infiltration de plus en plus massive de présence féminine dans la forteresse inexpugnable depuis quelques années, l'auditoire reste encore essentiellement constitué d'hommes, de même que les salles de concerts que ce soit sur scène ou dans la fosse. Cependant nous sommes de plus en plus nombreux parmi les barbus métalleux à reconnaître une évolution toute sauf minime et à rendre à Cléopatre ce qui lui appartient : Le Metal n'est plus le même depuis quelques années, et en tout bien toute honneur c'est en grande partie aux femmes qu'on le doit.

Quel que soit le genre musical, les minettes se sont faites de plus en plus nombreuses au point de faire désormais partie du paysage métallique partout dans le monde : dans le Thrash avec Holy Moses, dans le Death Mélodique avec Arch Enemy, bien évidemment dans le symphonique où ces dames s'imposent de manière admirable (je ne vous ferai pas l'affront de vous citer les groupes concernés) et même un peu dans un Heavy Metal pourtant fortement réputé pour son faux machisme burné... En général les groupes mixtes florissent pour notre plus grand bonheur et malgré quelques ratés tout cela semble bien prometteur pour l'avenir de notre belle musique.

Malheureusement il existe encore une espèce d'hommes des cavernes  particulièrement arriérés, quelque part dans un beau pays de l'autre côté de l'atlantique, qui semble n'avoir pas tout à fait compris cette évolution salvatrice. En effet, parmi les abrutis finis qui tapissent sans vergogne les réunions marketing des grands labels américains, il s'en est trouvé pour proposer avec pertinence de lancer dans l'arène la resucée d'une vieille recette des années 80 : la « Bimbo Rock Band ». Le concept est simple : trouver une poupée aux formes voluptueuses, l'habiller de façon avantageuse et la mettre sur la pochette, ensuite il suffit de trouver un groupe pas trop moche pour aller avec la Bimbo, une musique typiquement calibrée pour plaire au marché américain et vous obtenez la nouvelle bombe qui fera exploser le marché du disque et générera des millions de dollars. Si vous ajoutez en plus un producteur ultra connu en la personne de Michael Wagener (Ozzy Osbourne, Skid Row, Alice Cooper) vous avez un tsunami en puissance...

Il n'y a rien de surprenant à voir ce genre de groupes sortir d'une « industrie » du disque qui porte finalement très bien son nom. Ce qui me frappe le plus c'est cette incroyable méconnaissance du public métalleux et cette tendance dégoûtante au mépris des gens. En effet sommes nous primaires au point de nous jeter sur un album à la seule vue d'une pochette engageante, surtout quand elle atteint les mêmes sommets de vulgarité de ce Bombshell ? En tout cas il y en a qui le pense... et ce qui m'a le plus attristé c'est de voir autant de mes confrères chroniqueurs souvent dans des magazines spécialisés et respectables encenser, les yeux exorbités et la langue pendante, cette mauvaise blague. Un peu comme dans le cas similaire des Crucified Barbara l'année dernière, Hydrogyn se retrouve avec des critiques qui n'auraient sûrement pas été les mêmes si son leader avait été un Lemmy Kelminster lépreux.

Attention ne vous méprenez pas, musicalement Hydrogyn est un groupe potable proposant un Hard FM lessivé de toute trace d'originalité (Michael Wagener lave plus blanc que le blanc) et ultra classique. Si l'on arrive à faire abstraction du timbre agressant de Julie (qui n'est pas aussi généreusement pourvue au niveau des cordes vocales qu'au niveau des...), certains morceaux Hard s'écoutent plutôt bien. Les singles «Whisper», «I've Been Waiting» et «The Sand» sont calibrés pour plaire et remplissent plutôt bien leur office, le reste du disque oscille régulièrement entre le médiocre et le carrément mauvais, seul «You're Breaking Me Down» tire un peu son épingle du jeu.

Je sais, cette chronique n'est sans doute pas la plus directement objective que j'ai écrite. Mais bon, considérez plus cela comme un devoir citoyen contre un énorme foutage de gueule tendant à faire passer les métalleux pour des « gros mâles bandants à la première vision d'une nénette voluptueuse », et ça j'ai du mal à l'accepter, surtout en pensant à mes innombrables consoeurs fans de la même musique que moi et qui ont sans doute mille fois plus de goût que la belle plante qui pose sur la pochette. Oublions la vulgarité infinie de cette triste expérience et revenons-en voulez-vous à la vraie musique.

SMAUG...

0 Comments 09 janvier 2007
Whysy

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