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Amis motards, cette chronique est pour vous ! Et oui, qui mieux que vous, sympathiques chevaliers des macadams, peut comprendre l’importance du hard rock sévèrement bitumé et franchement très viril qui caractérise Chrome Division, le groupe formé par deux des ténors de la scène black symphonique (Shagrath de Dimmu Borgir et Tony White des Old Man’s Child).  Et votre modeste serviteur se doit de se mettre en condition pour être à la hauteur de ces bikers qui nous présentent cette année leur deuxième effort, Booze, Broads and Beelzebub. ( :p)      

Quelques taches de bières sur mon t-shirt dédié au 24h du Mans et zou je suis fin prêt à arpenter les avenues rectilignes des jungles urbaines pour une road chronique épique et houblonnée. Bon alors, je n’ai pas de Harley, mais à Paris, on a les vélibs, et trois bornes vides plus tard, je trouve enfin ma monture-développement durable de bon ton aujourd’hui prêt à vous emmener, cheveux au vent (enfin au moins en descente, amis lecteurs ;) ) dans un monde de cuir et de poils. Le groupe me montre  lui-même la voie avec des moteurs de moto vrombrissants sur le tonitruant Hate this town.

Le hard rock bien exécuté de Chrome Division balance littéralement la purée sur chaque titre avec un son gras impeccable qui évoque bien sûr Motorhead (Mitchou l’avait signalé dans sa chronique du premier album, l’hommage au groupe anglais est réitéré ici jusqu’à la pochette, une fois encore en forme de blason noir et blanc) on se secoue la crinière et on tape du pied, ce qui dans mon vagabondage cycliste aide bien ! Les titres font penser vaillamment au Hard Rock sudiste (Wine of sin), à AC/DC (Hate this town) et ou à un ZZ top boosté aux hormones de croissances (Black Raven Cadillac et sur la reprise des barbus immortels, Sharp Dresser Man), c’est direct, carré et sans fioritures. L’album défile comme le paysage autour de moi, sans aspérités particulières mais avec une constance peut-être trop uniforme dans la construction des morceaux. En effet, comme les reliefs à Paris, il y a très peu de variations dans ce deuxième opus, ce qui le rend très dense mais aussi un petit peu stéréotypé. Mais nom d’un couloir de bus en zigzag,  c’est tout de même très bien fait (Raise your flag est la bande son parfaite pour toute chevauchée motocycliste!) surtout au niveau des guitares qui présentent une section rythmique super efficace. Et les soli ne sont pas en reste !!

Le solo épique de Doomsday riders est particulièrment intense dans une veine plus heavy ou les mouvements plus mélodiques de  Life of a fighter (mon préféré !!) et de Wine of sin qui dénotent de l’atmosphère générale. Cette dimension heavy-evil ( :p)aurait pu être exploitée  davantage car l’introduction ambiancée (ponctuée d’un magnifique « rock’n roll is the devil’s music » !!)et le magnifique titre The Devils walks proud sont les seules incartades dans un autre domaine si l’on excepte le titre légèrement  country rock The boys From the East. Néanmoins ces subtilités ne s’éloignent guère du schéma directeur global de l’album, à savoir, droit au but, on balance les moules à gaufres, et ça fait du bien  !!

Un 4x4 noir conduit par un sympathique cadre dynamique me fait une tête à queue… Un trottoir pris de plein fouet en plus et une testicule en moins plus tard, je me dis que je vais avoir du mal à fredonner les paroles communicatives d’ Eddie Guz. Le gaillard a en effet une voix très éraillée qui ressemble énormément à celle du leader de Motorhead, le cultissime Lemmy Tuemonsieur ! C’est une voix rock, faite d’une présence très intéressante d’un homme qui en a vu, celle d’un mec qui boit de l’eau que quand il met des glaçons dans son whisky. Ce timbre  est littéralement parfait pour ce genre de musique qui parle de beuveries, de chevauchées, de bières, de femmes, de rock et de bières !!! Je me console en reposant ma machine pour aller m’affaler dans un bar. Enfin réhydraté, je ne peux que repenser au bilan de ce deuxième album.

Si vous avez aimé le premier album Doomsday Rock’n Roll, procurez-vous ce Booze, Broads and Beelzebub   de toute urgence, amis lecteurs, vous ne pourrez pas être déçu !! Par contre, après deux albums sympathiques, il va peut-être falloir trouver quelque chose de neuf pour le prochain.

0 Comments 07 juillet 2008
Whysy

Whysy

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