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La mémoire des anciens est quelque chose qui tend à se perdre dans ce petit microcosme qu'est le monde du Metal. Rares sont aujourd'hui les jeunes gens bardés de chaînes chromées et de lanières de cuir qui ont encore le soucis du respect pour les grands évènements qui ont contribué à bâtir le monde faste et pétillant qui fait aujourd'hui leur bonheur.  Ainsi vous, pauvres jeunes gens sans conscience, pensiez peut-être que l'on pouvait écouter du Metal sans jamais avoir une pensée émue pour ses héros de l'ombre, ces albums des temps reculés qui contribuèrent jadis à façonner le Metal d'aujourd'hui : multiple, grouillant, en perpétuelle évolution et toujours à la pointe de son art et de sa créativité. Cette période glorieuse que nous connaissons aujourd'hui n'a pas toujours été, elle résulte d'un combat éprouvant mené depuis toujours par le Metal contre ses clichés, son élitisme et les défauts inhérents à sa scène et à ses labels.  Sachez misérables pécheurs qu'ils sont nombreux les groupes et les albums partis au front plein de bravoure et la fleur au manche de la guitare, pour se battre à la gloire du Heavy et de ses valeurs (bon d'accord j'en fais beaucoup, mais je cherche à faire vibrer la veine patriotique qu'il palpite en chacun de nous). Aujourd'hui que reste-t-il de ses années dorées ? A part quelques monuments poussiéreux sur les places publiques, commémorant au passant transi par l'hiver, les noms des quelques gloires d'un temps ancien dont personne ne se souvient.  Cette période de conquête est d'ores et déjà tombée dans les limbes de l'histoire, en effet si je demande aujourd'hui à l'assistance qui connaît «Branded And Exiled», le deuxième album de Running Wild paru en 1985 ils seront bien peu à opiner du chef. Et cela n'est pas étonnant, l'album en lui-même n'a rien d'exceptionnel. Il présente un Heavy Metal classique, très moyennement produit et fortement influencé par Motley Crüe, Motörhead ou Accept. Rien dans ce disque n'incite franchement à aller faire la fête devant l'épicerie du village pour commémorer sa sortie, ses vingt ans ou encore son bi-centenaire...  Il serait pourtant bien présomptueux de ne pas reconnaître à «Branded Exiled» la seule qualité dont il pourra jamais espérer se targuer : celle d'être un véritable pionner ! Et d'avoir contribué, en compagnie de tant d'autres disques à construire la musique que l'on affectionne tant aujourd'hui. C'est en apprenant de ses erreurs que l'on devient meilleur, et pour la plupart des grands groupes du genre les premiers pas furent loin d'être faciles. Un album comme celui-ci témoigne bien de la longue et difficile maturation qui fut celle de Running Wild, pour passer du statut de groupe de seconde zone sans talent particulier à celui d'une formation influente et respectée de la scène allemande.  Quelques écoutes suffisent pour cerner ce «Branded And Exiled» qui avouons-le est tout sauf subtil. Point de pirates encore à l'époque, mais du pentacle et du satanisme par tous les sabords, preuve s'il en fallait que Running Wild cherche encore son style et son orientation musicale. Les titres de cet album empruntent sans vergogne ni originalité à tout ce qui se fait dans le genre à l'époque, je ne vous resservirai pas une nouvelle fois la liste de tous les groupes de légende qui inspirèrent la jeune formation de Rock'N'Rolf, une rapide écoute du disque vous permettra vite de comprendre ce que je veux dire. Néanmoins, et malgré des défauts très préjudiciables, «Branded And Exiled» recèle un certain nombre de titres appréciables : «Chains And Leather» est très plaisant pour son côté «ambiance 80's», «Branded And Exiled» et «Fight The Oppression» posent ici et là les bases de ce qui fera un jour le style Running Wild.  Pour le reste rien de très intéressant à noter... le deuxième album des teutons n'est pas une acquisition que je conseille, il n'y a rien sur cette galette que vous ne trouverez en mille fois mieux sur un autre des albums de Running Wild. Cependant il convient de ne pas oublier l'importance d'un disque comme celui-ci dans l'histoire de notre belle musique... car c'est en oubliant ses racines que l'on se trompe de chemin (je sais plus quel chinois a dit cette phrase, mais ça fait une très belle conclusion) !  SMAUG...

0 Comments 29 janvier 2007
Whysy

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