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Un de plus ! La grande vague des reformations de vieux groupes français n'en finit plus. Après Adx, Still Square ou encore Witches, voilà que Blasphème a refait surface à l'occasion du Paris Metal France Festival en 2008, festival ayant par ailleurs œuvré à grand nombre de ces retours. Il y a donc 3 ans de cela, Blasphème remontait sur les planches avec ses membres d'origine, à l'exception du batteur de l'époque, remplacé par le fils du bassiste, après 23 ans de silence discographique.

Et pour prouver que tout cela n'est pas un feu de paille, voilà qu'un album vient pointer le bout de son nez dans le courant de l'année 2010, au nom ô combien pertinent de "Briser le Silence", affublé d'une couverture des plus réussies, signée JP Fournier, que l'on ne présente plus.

Alors bon, premier album en 25 ans, à quoi s'attendre ? Ben à du heavy pardi ! Trois quarts d'heure de bon heavy metal français nous sont offerts, et ce, porté par un son très moderne et puissant, qui pourtant ne dénature pas l'identité du groupe en restant porteur d'un message musical assez traditionnel.
Comprenez par là que Blasphème applique la formule "Faire du neuf avec des vieux" et nous sort là un album intègre et fidèle à ses origines, mais avec les moyens actuels, histoire ne pas faire les choses à moitié et de proposer un retour en bonne et due forme.

Preuve que le groupe a de l'énergie à revendre, l'opener The Crow démarre sans préavis sur un riff rapide et incisif qui est immédiatement rejoint par la section rythmique, et tournez manège, les chevaux sont lâchés sur une speederie typique de l'époque, rappelant fortement le Maiden du XXe siècle, de part son rythme et le son de basse galopant. Ce morceau est aussi l'occasion pour Marc Fery de montrer qu'il est toujours dans le coup vocalement, même si son chant est bien moins haut perché que sur leurs précédents albums, ce qui n'est pas complètement un mal. Ici, il dévoile une voix puissante, possédant un sacré coffre, et en fait l'étalage sur tous les morceaux jalonnant cet album qui "brise le silence" avec un vacarme de circonstance, véritable ode au heavy metal traditionnel, même si une ballade longue de 7 minutes vient se glisser et en profite pour confirmer la capacité de Marc à ne pas se cantonner au même style.

Mais bon, à part ce morceau, traitant des ravages de l'alcool, l'heure est au décibels, aux riffs ravageurs et aux cavalcades diverses. Prenez Carpe Diem par exemple, ça va à toutes berzingues, la basse fait "kling klang klong", la guitare abat le boulot de 2, la batterie impressionne par son jeu caméléon, multipliant les plans différents, Marc Fery impose sa voix puissante et perçante sur un refrain des plus réussis. Nous tenons ici la démonstration parfaite que le retour de Blasphème se veut sincère et opéré par des amoureux de la musique qui ont saisi l'opportunité d'un concert de reformation pour réactiver une machine qui ne méritait pas sa remise au grenier.
Et si un titre comme Qui Suis-je ? s'avèrera moins marquant que ses congénères, il ne faudra pas se formaliser et plutôt aller piocher du côté de Cœur d'enfant qui séduit avec son tempo ralenti et ses harmonies vocales, ou encore L'homme Éternel, autre morceau filant à toutes vitesses et portant une fois de plus en son sein lots de riffs acérés et efficaces, ce qui semble être un vilain défaut sur ce disque. C'est vrai quoi, ça suffit à la longue les bons riffs là ! C'est tellement petit et facile de faire des albums sans défauts, franchement !

Enfin bref, Blasphème brise le silence, nos tympans et rassure le peuple de France quant à sa résurrection avec cet album solide et réussi qui clôt les hostilités sur le semi-aérien et instrumental Memories en contraste avec le reste de la galette mais apaisant nos esgourdes de la plus belle des manières.
Donc, anciens fans de Blasphème, réjouissez-vous, ils sont bien de retour ! Et pour les néophytes, jetez vous sur "Briser le Silence" !

0 Comments 11 janvier 2011
Whysy

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