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L'excellente surprise de ce début d'année 2014 dans le domaine du prog nous vient d'Italie et se nomme Astra ! Et pourtant, discret comme souvent le sont leurs compatriotes (hum), les transalpins ne laissent guère plus de trace sur la toile que leur musique, ce qui est le plus important vous allez me dire. Pour les chroniqueurs des sites de metal essayant de pêcher quelques informations pour garnir un article c'est un peu difficile mais du point de vue du public, Astra, ce n'est carrément pas le buzz du moment, essayons donc d'y remédier quelque peu.

Il est exact que les apparences ne plaident pas vraiment en leur faveur : power prog italien, nom évoquant un clone pisseux d'Asia, et pochette hideuse. Mais dès les premières secondes du premier morceau de ce Broken Balance, les doutes s'effacent : les mecs ont mis tout leur talent et leur créativité au service de leur musique ! C'est, vous l'aurez compris, une très bonne nouvelle. Pour leur troisième album, la team est constituée d'Andrea Casali (No Gravity) à la basse et au chant, Filippo Berlini à la batterie, Silvio D'Onorio De Meo aux guitares et le génie de la bande, Emanuele Casali (DGM) aux claviers. Tiens DGM, autre excellente formation prog italienne, je ne suis guère surpris que ces deux soient liés.

Dès Loosing My Ego, le groupe nous expose sa formule, et va développer sur tout son album cette recette somme toute assez simple, mais extrêmement efficace : ce sont surtout les guitares qui mènent la danse, elle sont très puissantes et soutenues par une rythmique power-speed mais qui sait, fait très important, ralentir les tempos quand les morceaux l'exigent. C'est l'écueil de ce genre de musique, que l'on retrouve souvent chez les groupes allemands à mon goût, ce côté bourrin et speed, et qu'Astra a intelligemment su éviter. Complétée par les deux très grands talents que sont Emanuele et Andrea Casali, le troupe nous propose un début d'album tout à fait réjouissant et entraînant, mais qui manque sans doute d'un petit supplément d'âme. C'est chose réglée avec le riff de Too Late, et voici enfin que l'album décolle. Le superbe Broken Balance en est l'apogée, et elle arrive très vite donc soyez prêts : toujours assez peu d'ambiances et de textures, Emanuele se contentant principalement de soutenir un peu les riffs et de délivrer des solos ahurissants. Très bon refrain, au final magistral, cette fois le groupe lorgne avec plus d'insistance vers des structures et mélodies prog metal, s'inspirant du Dream Theater des débuts, pour notre plus grand plaisir.

Les excellents morceaux s'enchaînent : Faithless (toujours dans cette excellente veine rétro 80) ou le plus heavy Risk & Dare, aux vocaux presque grunge ! A noter une seule faute de goût, le slow aux choeurs mercuriens Mirrors of Your Soul, qui n'est pas non plus inécoutable mais c'est dommage, on était pas loin du sans-faute.

Parfois puissant, parfois rapide, et souvent les deux, il est bien sûr délicat de qualifier Astra de prog, on y distingue plutôt des références à de grands groupes, ou quelques passages construits et cassures rythmiques parfois succinctes, mais il s'agit surtout d'un bon groupe de heavy mélodique, qui brille principalement par la qualité de ses morceaux. Des morceaux courts et efficaces, aux lignes mélodiques et riffs aisément identifiables, vous admettrez qu'on est loin d'un epic de 25 minutes en mode Petrucci-Rudess. Et à vrai dire j'en suis plutôt heureux, car j'ai eu ma dose de ces élucubrations, il est temps de revenir à un prog plus simple et puissant, quitte à perdre quelques ambiances pour gagner en efficacité. Astra, pour son troisième album, a eu l'intelligence de faire simple, et c'est une grande réussite.

0 Comments 30 mars 2014
Whysy

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