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Jon Schaffer est un homme qui a toujours dédié sa vie au service du Heavy Metal et sa carrière au sein d'Iced Earth ne peut en aucun cas démontrer signe de fatigue. Cependant, cet homme est aussi un fervent défenseur des valeurs américaines et ne se cache pas d'être surtout fier de sa patrie. Mais quel est le lien entre la musique et ses croyances me direz-vous? Tout simplement, parce que le compositeur décide d'étaler ses convictions sur un album side-project. Vous noterez que pour donner un sentiment de pluralité, Jon mets ses compositions sous le nom de Sons Of Liberty. En utilisant ce subterfuge il désire montrer qu'il n'est pas tout seul et le choix de cet emblème de la contestation américaine semble parfaitement correspondre à son sujet. Nous reviendrons sur celui-ci un peu plus tard, mais pour l'heure il faut déjà comprendre pourquoi le musicien a choisi Sons Of Liberty comme nom de la formation... Et non ce n'est pas parce qu'il est fan d'Hideo Kojima ou de son jeu (Metal Gear Solid), mais bien parce que cette confrérie secrète a marqué l'histoire en livrant de nombreux combats et ne se refusant aucune révolte pour démontrer sa contestation. Le "Boston Tea Party" fut notamment un exemple des actions menées par l'organisation.

Mais ne nous laissons pas berner, Jon est bel et bien seul et mène sa musique au travers d'un prisme. L'homme vomit ses idioties tel le prophète et centre son album autour de la conspiration. Sa nation est en danger et quoi de mieux que faire un album pour répandre sa bonne parole? Bon, vous me direz qu'il ne fait pas de mal et que chacun à le droit d'exposer ses idées tant qu'elles restent correctes en évitant d'être ni révisionnistes ou haineuses... Le debut album défraye donc les événements d'une manière peu commune : pour résumer et faire simple, le monde s'attaque à ce qu'il affectionne le plus et ceci n'est pas acceptable. Il faut faire quelque chose contre les conspirateurs que diable! Sons Of Liberty s'introduit dans un univers musical très politisé, teinté de Heavy qui se veut efficace et fédérateur. « Jekyll Island » pour commencer, prendra des riffs accérés, scandés bien caractéristique de notre musicien et un refrain plus ouvert pour étendre son champs. Il faut reconnaitre que la musique saura faire hocher des têtes sans mal et « Don't Tread On Me » qui signifie "Ne Me Marche Pas Dessus" (à ne pas confondre avec « Dont Thread On Me » = "Ne M'enfile Pas") reprend cette structure en incorporant un solo efficace au milieu du morceau et de ce fait allège la chanson. « False Flag » commence à lasser puisque rien n'évolue d'un iota...

L'album commence à se montrer asphyxiant tout comme les idées de Schaffer. Et même si le guitariste émérite chante plutôt bien, son medium clair est agréable et il s'essaie tant bien que mal à de légères variations en forçant le ton, hélas rien n'y fait. La ballade de l'album « Our Dying Republic » reste un poil trop homogène malgré le renfort de Jim Morris sur les lignes de chants. Le reste se suit et se ressemble, c'est bien là le point faible de nombreux album lorsqu'ils traitent d'un sujet unique. Ici, pas la moindre innovation, la batterie (ou presque) n'a aucun poids, les envolées trop rares pour rendre l'album intéressant (« Tree Of liberty »). Musicalement, Sons Of Liberty n'a pas fait l'effort d'inventivité, et c'est bien dommage surtout lorsqu'on veut passer des messages ou des idées aussi ancrées par le biais de la musique. Pour les adeptes de Jon et de guitares cinglantes, Brush-Fires Of The Mind pourrait bien suffire et récolter le suffrage nécessaire mais on ne criera pas au génie avec une structure musicale aussi peu élaborée (couplet, refrain, solo...).

Cet opus, vous l'aurez compris, ne renferme pas de spécificité particulière et sonne irrémédiablement creux, ce n'est pas dans le débordement technique ou les effusions de notes en tout genre que nous trouverons nos réponses à notre soif musicale. C'est bel et bien dans le cadre apocalyptique posé, et pour parfaire cet univers se dirigeant dans le chaos, que la carte est jouée. Jon Schaffer met en scène différents monologues, ou déclarations à la fin de ses morceaux pour appuyer la nécessité d'écouter son opinion. Moi, je trouve ça ridicule, et il va jusqu'à endosser le rôle de la pythie et parle en tant que visionnaire. Il décrit les événements et donne des causes et conséquences à ce qu'il entrevoit... (No Comment)
L'album s'étiole au fur et à mesure que le temps passe, la vigueur employée dans le premier titre, ne se retrouve pas dans la fin. Et le compositeur finit par abandonner ses extraits à caractère subversif et sa propagande perd en intensité tout comme ses arrangements. Les marches martiales sur « We The People » n'ont aucun effet si ce n'est enrichir la collection de samples de l'album.

En définitive, Brush-Fires Of The Mind est un album d'une platitude sans pareil, et pathétique sur le développement logique. Les idées sont particulièrement ridicules, la pauvreté des mélodies et le sujet font qu'on tourne vite en rond. Le dégout pour ce genre d'album guette, il ne sera pas rare de passer les chansons tant elles sont perfectibles. « Jekyll Island » est la plus appréciable de toutes et fait la démonstration de tout ce qui sera de mieux dans cet opus. Le reste est superflu et les paroles forment ce qu'on appelle un tissu de mensonges d'un homme effrayé et se positionnant dans la situation de victime d'un complot international. Ce genre de discours pourrait parfaitement convaincre Tom Cruise et toute sa bande de scientologues mais moi quant à choisir je préfère me remettre sur le jeu video plus riche en émotion et en revirement de situation.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 04 août 2010
Whysy

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