Vous recherchez quelque chose ?

Deux ans après un “Takasago Army” flamboyant et quasiment sans faute, le groupe toujours emmené par Doris Yeh revient dans les bacs. L’album avait séduit les auditeurs par son côté extrême et mélodique sur fond d’histoire de la Taiwan et d’utilisation d’instruments ethniques. Beaucoup d’attente et d’appréhension de la part des fans : le groupe arrivera-t-il à se re hisser au niveau d’un Takasago Army ou Seediq Bale ? Hélas au fur et à mesure des écoutes de Bú-Tik, il faut se rendre à l’évidence ça ne sera pas le cas, mais nous verrons ça plus tard.

Takasago Army clôturait la trilogie initiée par Seediq Bale sur une partie de l’histoire de la Taiwan. Le groupe n’a pas pour autant abandonné ce côté historique sur ce nouvel album. En effet Bú-Tik, raconte à nouveau la violente histoire de Taiwan. De manière générale, les thèmes sont l’auto-défense, la violence et l’esprit. La pochette illustre ces trois thèmes en montrant ce que l’on imagine être un esprit armé. Cette trame historique est très visible sur la piste “Sail Into The Sunset’s Fire”, qui parle du départ de nombreux Chinois qui partirent sur les côtes de Taiwan pour monter une flotte pirate. Je ne vais pas décrypter toutes les paroles, ceux que ça intéressent pourront les consulter.

Tout comme l’album précédent l’enregistrement a été fait au Sweetspot Studio et mixé par Richard Bengtsson. La production est bien massive et met bien en avant la partie rythmique et le chant de Freddy Lim. Jusqu’ici tout va bien, là ou le bat blesse c’est au niveau des compositions. Dans un style aussi encombré que l’extrême symphonique le groupe tirait son épingle du jeu en ne chantant pas uniquement en anglais et en utilisant énormément d’instruments traditionnels comme l’ehru. De part ces particularités les compositions restaient dans l’esprit de l’auditeur. Et c’est bien là le gros point noir de ce Bú-Tik qui est bien trop banal dans sa globalité. L’ehru se fraie difficilement une place à part sur la piste single “Sail Into The Sunset’s Fire”.

Je vais m’attarder sur deux pistes, Between Silence And Death et Defenders Of Bu-Tik Palace. Ce sont les deux seules pistes qui sortent du lot pour moi et réunissent tous les ingrédients qui font que Chthonic se différencie des autres groupes. On retrouve ce qui faisait de Southern Cross, Oceanquake et Quell The Soul In Sing Ling Temple de Takasago Army des pistes mémorables. Les côtés extrême et mélodique s’y côtoient harmonieusement sans interférer ou prendre le pas sur l’une ou l’autre. Les autres pistes ne sont pas mauvaises pour autant, le single “Sail Into The Sunset’s Fire” fait son boulot avec son côté easy listening et une structure simple. D’un point de vue générale aucune piste n’est mauvaise, juste trop homogène et “banale” pour les standards du groupe.



En conclusion Bu-Tik n’est pas un mauvais album en soi mais reste en dessous d’un Takasago Army ou Seediq Bale. Le manque de chanson marquante ayant une forte personnalité ne fait pas sortir l’album de la mêlée. C’est fort dommage, les Taiwanais ont montré qu’ils étaient capables de sortir des albums quasiment sans faute en proposant un extrême mélodique racé et original.

Note réelle : 6.5/10

0 Comments 04 juin 2013
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus