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Après un premier album enthousiasmant, je me hâtais de découvrir le reste de la discographie de Menhir. Et que vois-je ? Le successeur du glorieux « Die Ewingen Steine » n’est qu’un petit EP du doux nom de « Buchonia » ? Mmh, je ne suis pas très amateur de ces formats réduits…Au pire, inintéressants, au mieux, frustrants par leur courte durée ! Passer directement à l’album suivant, fût, je l’avoue, ma première idée… Cependant, dans le souci de bien m’imprégner de toute l’œuvre du groupe, j’acceptais de donner sa chance à cet EP…


Et cela me ralentit considérablement dans ma démarche visant à découvrir toute la discographie du groupe. Car comment aurais-je pu m’attendre à une telle surprise ? Ce parfait concentré de beauté païenne… Menhir a pour un temps renoncé à sa puissance viking pour devenir folklorique !! Comment décrocher alors d’une aussi belle musique ? Comment échapper à cette douceur champêtre, à cette apaisante beauté, à ces 21 minutes de bonheur auditif ? Les mots me manquent pour décrire cette œuvre, simple et dépouillée, pas exempte de défauts… Mais, à l’évidence, touchée par la grâce. En quelques secondes, nous voici tantôt transportés autour d’un feu de camp, à savourer un moment d’intimité, d’insouciance avec des proches, tantôt dans un cadre plus médiéval tout aussi merveilleux.

Cela ne fait aucun doute, cet EP est à part de la discographie du groupe à plus d’un titre. Les influences black y sont totalement proscrites, et même l’électrique recule d’un pas, pour mieux laisser les éléments folk s’épanouir. Alors qu’ils manquaient cruellement sur le premier opus, ils s’expriment ici à loisir, la douce flûte et le superbe violon, la harpe, la guitare acoustique, et même la guimbarde qui vient délicatement s’incruster sur le final de « Sonnenwende ». Pour ce qui est du chant, Heiko, leader de la formation, se concentre ici sur un chant clair relativement grave, plus affirmé qu’il ne l’était sur le premier opus, bien qu’encore un peu maladroit. Il est accompagné pour l’occasion par une certaine Nadja Risko, qui, si elle n’a rien d’une grande cantatrice, sait parfaitement nous séduire, nous détendre et nous faire rêver grâce à son timbre chaleureux et délicat. On imagine fort bien une petite fée échappée d’une forêt lointaine venant nous susurrer quelque ancienne légende à l’oreille…

A l’évidence, « Buchonia » n’est absolument pas représentatif de l’œuvre générale du groupe. Mais bien que cet EP ne soit pas parfait, il se classe sans aucun doute parmi leurs plus belles réalisations. Malgré sa production, claire quoique encore un peu timide, il respire la sincérité, la sérénité. C’est un vrai bonheur que de se laisser emporter… On ne peut alors plus rien reprocher à cette musique purement folklorique, rehaussée d’une touche de Metal par instants (« Germanenkunst », « Falkenburgstein »). Duos magiques (« Sonnenwende »), nappes de claviers atmosphériques et mélodies pleines de nostalgie (l’instrumentale « Buchonia »), tout ici est propice à la rêverie, au songe, à l’évasion…Chaque mélodie est bien pensée, chaque titre possède un charme, une atmosphère qui lui est propre. Un exemple ? Le final de « Germanenkunst », qui évoque les meilleurs moments du premier album des poètes finlandais de Tenhi


Je suis séduit, bien plus que je n’osais l’imaginer, par cette escapade en pleine nature, par ce recueil d’innocence à l’indescriptible saveur païenne, ces légendes comptées autour d’un feu de bois, par ce superbe apanage traditionnel, bref par ce Metal folklorique si personnel et enchanteur… On pardonnera aisément, et on oubliera même très vite les approximations des vocalistes, les narrations un peu longuettes, les bruitages pas forcément nécessaires, tous ces petits défauts qui font légèrement baisser la note…Et l’on se replongera avidement dans ce magnifique petit EP. Preuve évidente que même les emballages les plus simples peuvent parfois receler de purs trésors.


Gounouman

0 Comments 30 septembre 2007
Whysy

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