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Bien le bonjour Mesdames et Messieurs, c’est le retour de Dreamer, vous savez, le chroniqueur dont l’activité se résumait, depuis deux mois, à de fugaces apparitions sur cet auguste site.
Si je vous reviens avec une telle emphase mesdames et messieurs, c’est pour vous parler de LA REVELATION FRANCAISE DE L’ANNEE, j’ai nommé Demians.
Quoi le groupe du multi-instrumentiste, le discret Nicolas Chapel ?
Celui-là même messieurs, c’est bien lui le coupable. M’accaparer l’esprit pendant deux mois, diable s’en devient criminel. Mais je l’avoue je vous ai également fait quelques infidélités, me laissant aller à quelques plaisirs littéraires, et ce davantage qu’à me divertir au gré des envoutantes compositions de ce nouveau prodige de la scène française qu’est Nicolas Chapel.

1. Demians sous le feu des projecteurs :

Cette introduction est aussi inattendue que la manière dont cet OVNI s’est vu propulser du statut d’inconnu à celui de groupe de prog signé chez l’éminent label allemand Inside Out Music régnant presque sans partage sur le monde du Prog Metal et Neo Prog Rock.
En effet, imaginez-vous que Nicolas a vu les projecteurs de la presse prog se tourner tout à coup vers lui, grâce à l’intervention du célèbre Steven Wilson, qui, ayant posé l’oreille sur ce disque, s’est empressé d’en dresser un portrait louangeur.
Que demander de plus pour Nicolas Chapel, que de recevoir la reconnaissance de Steven Wilson, personnage éminent mais aussi très apprécié par le créateur de Demians. Ces louanges ont trouvé un écho lorsque j’ai lu une interview de MusicWaves où N.Chapel parle avec abondance de la genèse de cet album et du projet Demians ainsi que de sa conception de la musique. A la lecture de cette dernière, on comprend à qui l’on a affaire. Le personnage possède une vision artistique tout à fait touchante et la personnalité suffisante pour réaliser des merveilles. Introverti, il déclare parvenir à s’exprimer plus facilement en musique qu’en mots, pourtant déjà abondants.
Cela suffit pour mettre le feu aux poudres. Vous l’aurez compris on est devant une musique profonde, vécue. (Je vous conseille vivement d’aller voir cette interview..

2. Building An Empire :

« Construire un empire avec les moyens du bord. Comme quand on est gosse et qu'on n'a rien à notre disposition, on a quand même envie de faire ces choses là, et vous vous retrouvez vingt ans après à être interviewé, à vous demander comment vous avez réalisé ça. » Nicolas Chapel

Vous venez de pénétrer l’univers de Demians, un univers intimiste baigné d’un flot mélancolique basé sur des ambiances légères mettant en avant la douce voix de N.Chapel venant donner du cœur et du corps à chacun des mots qu’il prononce. Si les accointances avec Porcupine Tree sautent aux yeux, on ne peut pas lui faire l’injure de le qualifier de Porcupine Tree bis. En effet, cette musique possède une identité affirmée. Si le rapprochement avec Porcupine Tree est possible il faut souligner que la majorité des compositions ont été composées avant même qu’In Absentia ne sorte, soit un grand tournant dans l’histoire du groupe. Mais l’esprit Wilsonien semble rencontrer celui de Nicolas Chapel, si bien que leurs musiques respectives se répondent et dialoguent à merveille.
C’est pourquoi celui qui apprécie Porcupine Tree, ou même les derniers Opeth, pourra se retrouver dans ce premier essai du français. Cela dit, l’orientation métal ici connait un recul considérable en regard aux derniers Porcupine Tree et Opeth. On reste dans un registre majoritairement prog rock atmosphérique, envahissant la tête de son auditeur de nappes de claviers et d’éléments électroniques, ou encore utilisant de discrets violons accentuant ainsi l’aspect mélancolique inhérent à la musique de Demians. Intimiste, mélancolique et d’un onirisme certain, Building An Empire est maitrisé d’un bout à l’autre par son créateur. C’est sans doute en cela que réside la force des multi-instrumentistes, ils parviennent à transmettre de manière cohérente et complète leurs idées. Composition, orchestration, production, c’est véritablement un tout que nous livre Nicolas Chapel.
L’analyse de chacune des chansons reste complexe, car l’on ressent la musique de Demians comme un ensemble et l’on a véritablement du mal à disséquer chacun des éléments, ceci témoignant de l’harmonie qui peut se dégager de cet album. La guitare électrique est utilisée avec parcimonie, et le son du médiator sur les cordes de la guitare acoustique se mue en un nouvel instrument rythmique, s’ajoutant au jeu tout en finesse de la batterie.
Les parties les plus atmosphériques et intimistes comme les plus nerveuses atteignent un niveau de sensibilité et de réussite tout simplement excellent. Le terme d’offrande pour cet album n’est donc en aucune manière usurpé. Il reste assez homogène mais très varié dans le détail, on aura donc peur aux premières écoutes de sombrer un peu dans la redite. Mais à vrai dire, les compositions sont tellement attachantes que l’on s’en accommode tout à fait.

Là où certains albums sont descriptibles en un minimum de lignes, d’autres, à l’instar de Demians, nous confrontent à la difficulté de trouver le vocabulaire approprié, de manière à ne pas tenir un propos trop éloigné de notre ressenti. Vous l’aurez compris, gros coup de cœur, LA REVELATION FRANCAISE DE L’ANNEE. Jetez-vous sur ce condensé d’émotions et de sincérité.

0 Comments 08 juillet 2008
Whysy

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