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Pour les quelques lecteurs qui se sont aventurés sur cette page, nous allons aborder un album intéressant dans sa structure et sa composition. En effet, les américains d’Halcyon Way qui s’illustrent dans un style à la frontière du heavy et du thrash métal et aux influences clairement progressives, nous proposent, en cette fin d’année, un deuxième opus employé dans les plus beaux des coffrages. Pourquoi est-ce que je souligne donc ce fait ? Parce que les productions américaines (à quelques exceptions près) ont la réputation d’être assez brouillon au niveau du mixage et les formations se singularisent particulièrement en cherchant à faire du nouveau et à s’inspirer des nouveautés. Mais que nenni cette fois-ci, il n’en est rien, Building The Towers pourrait sortir du pays de Goethe sans que cela se remarque...

Il est vrai que d’emblée Building The Towers éclabousse avec son échantillonnage parfaitement calé, ses sonorités très allemandes et un esprit assez old school. Halcyon Way enfonce la porte un grand coup avec ses premiers titres qui retiendront l’attention avec “ Rise To Revise” ou encore avec “Death Of A Dream” parfaitement maîtrisés au niveau vocal et instrumental. Le combo annonce la couleur immédiatement, on est positionné dans un univers torturé mis en lumière par un genre progressif clairement mélodique et aux facettes machiavéliques où bien et mal s’affrontent. Le côté sombre s’incarne par le biais de vocaux dissonnants (Kris Maltenieks) du bassiste, la dimension thrashisante ou par des accélérations rythmiques qui feront hocher la tête sur des chansons comme “Icon Of Resolution”.

Au niveau musical, le groupe se tient grâce à des riffs ensorcellants et des envolées assourdissantes de guitares. Par moment, ça fait l’effet d’un coup de massue tellement le tissu mélodique prend du relief. Ensuite, il faut aussi saluer au passage, les multiples variations orchestrées et s’imbriquant de manière limpide. Les chansons brillent et éclatent par ces angles d’attaque qui façonnent un album que l’on pourrait qualifier au final d’éclectique (“Inside Looking Out (The Icon & The Ghost)”).  Les passages au clavier soutiennent et amplifient ces moments intenses dans le coeur de la chanson et ça en devient beau. Il n’est pas rare de se trouver à taper du pied, se faire basculer les cervicales ou frapper sont petits frère sous les impulsions des musiciens. Je vous le dis les Américains se démarquent admirablement avec leur songwritting ostensiblement varié, posé et parfaitement dominé.

Avec Building The Towers, on se rend compte des qualités intrinsèques qui caractérisent notre formation. Mais, aussi des points noirs sont remarquables. Il faudra pour ça, s’attarder sur le chant de Steve Braun... Plus criard, tu meurs! Il n’y a pas de mots pour définir la peine que le personnage nous fait subir. Son timbre fluet est systématiquement irritant, et bien qu’il soit d’une justesse évidente, on s’arrête à son medium qui pour ma part, ne m’a absolument pas convaincu. “Desecretion Day” et son refrain qui part dans les aigus illustrera parfaitement ce que j’étaye ici. Le format du chanteur s’intègre mal à l’univers et à l’assemblée instrumentale créée jusqu’à présent. Mais encore une fois faut-il le souligner, nous parlons d’un détail. C’est sûrement le détail qui fait la différence, car certes, la production est boostée dans les basses, le rendu et le travail d’Halcyon Way est remarquable mais je ne sais pas. Il y a ce petit truc qui gâche, on se traîne un chant strident qui annule l’effet. C’est peut-être pourquoi les morceaux comme “Death Of A Dream” rayonnent un peu plus car ils arrivent à gommer légèrement cet handicap qui pénalise sévèrement un album pourtant bien ficelé.

Il est évident que pour certaines personnes, ce défaut, n’en est pas un, et que justement le coté progressiste de cet opus demande énormément de versatilité de la part du chanteur et donc que finalement l’interprétation s’ajuste petit à petit avec “Mouth Without A Head”. Et là, j’aurai envie de dire oui, c’est vrai, on passe au-delà de cet écueil... Jusqu’à ce que l’irritabilité revienne titiller nos oreilles sur “Icon Of Resolution”! Très sincérement, Building The Towers est remarquable et j’espère que vous l’écouterez pour me dire ce que vous en avez pensé.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 25 novembre 2010
Whysy

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