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L’homme veut construire toujours plus haut, toujours plus loin. Cette volonté de toucher le ciel et de s’étendre, de s’installer à travers le monde se fait, le plus souvent, au détriment de nos forêts, de nos champs, de notre nature.
Rassurez-vous, je ne vais en aucun cas vous proposer un pacte écologique ou autres solutions pour sauver notre planète. Je vais juste vous présenter un groupe qui à travers ses textes nous parle de ces problèmes environnementaux.

Silent Voices est le second projet de Henrik Klingenberg, le claviériste de Sonata Arctica. Henrik est ici loin de l’univers de ces derniers puisque les Finlandais nous offrent une musique plutôt heavy et progressive. « Building Up the Apathy » (« Continuer de construire l’indifférence »), leur troisième album, orne justement un nom assez significatif au sujet du problème cité au-dessus.

Cette allusion continue même avec le nom du premier titre : « World’s End ». Un nom percutant pour une musique qui l’est autant. Riffs puissants, bon rythme heavy, refrain entraînant et mélodique, breaks inspirés. Certes, voici la marque des plus grands mais le problème est que le groupe a du mal à se détacher de ces élites. L’influence de Dream Theater se fait énormément sentir ainsi que celle de Vanden Plas. Vu l'importance des parties vocales au niveau personnalité d'un groupe, pas facile de s'en créer une quand le chanteur possède une voix quasi similaire à Andy Kuntz (Vanden Plas). Sa voix est tout de même plus intéressante que ce dernier car il peut exercer dans plus de registres : tantôt aigu, tantôt grave sa voix est hallucinante. Rajoutez à cette similitude, des mélodies très inspirées Dream Theater : « Hollowed » et sa mélodie guitare à la « Pull me Under » ou encore « Blood of Eden » et sa mélodie piano à la « Sacrificed Sons » pour ne citer que ces deux exemples et vous obtenez un album aux prises de risques rares avec une personnalité qui a du mal à s’affirmer.

A côté de cette difficulté à se différencier, l’album est de bonne qualité et propose de très bonnes compositions. Les refrains sont tous soignés : « Corridors » et son refrain speed imparable, « Once Lost Life » et ses chœurs avantasiesques. Cette faculté, de la part de Silent Voices, à nous pondre des refrains facilement mémorisables fait de cet album une œuvre accessible pour un style qui ne l’est moins. Cette accessibilité provient également du fait que, même s'il reste dans l’ensemble prog, l’album sonne souvent heavy au niveau du rythme.
Au niveau instrumental c’est irréprochable. Certes il y a un manque de prise de risques comme je l’ai souligné au-dessus mais la qualité des musiciens est certaine. La guitare, le plus souvent lourde, joue plus un rôle rythmique qu’un rôle dans les breaks, mais ses apparitions dans les solos restent intenses. Je (re)découvre Henrik Klingenberg avec ce second projet. Il est plus inspiré et tente de nouvelles sonorités au cours de ses apparitions (« Once Lost Life », « Corridors », Into the Flow »). Il est également plus présent, l’atmosphère sombre qui plane un peu partout sur l’album est principalement due à ses nombreuses nappes de claviers.
Pour marier tout ça, nous avons le droit à une production plus que satisfaisante.
Uniquement huit compositions sur cet album, mais la longueur de celles-ci (en moyenne 7 minutes) nous offre une heure de musique où le rythme ne faiblit jamais. A part, peut-être, sur la ballade « Hollowed » qui casse ce rythme et ennuie un peu.

Au final, Silent Voices nous propose ici un album très bien construit, aux belles mélodies, aux refrains entraînants. Un bien bel album donc. On leur reprochera tout de même un manque de personnalité flagrante qu’on ne peut laisser échapper au bout d’un troisième album. Si ce brin de folie qui leur manque, venait à venir dans le futur, je prédis à ce groupe une très grande carrière. Cela aurait été leur premier essai, la note aurait été de 8/10 mais dans le cas présent ce sera 7/10. Quelle sévérité !

Bref, chers lecteurs, si vous êtes allergiques aux longs débats de nos politiques au sujet de l’environnement (surtout en ce moment), je vous conseille cet album de notre groupe finlandais et vous vous réconcilierez peut-être avec ce problème mondial.

Doryan.

0 Comments 16 mars 2007
Whysy

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