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Vous serez d’accord avec moi chers amateurs de Folk Metal, la décennie en cours est décidément bien prolifique. Les albums passent par dizaines, coulent dans un fleuve musical ininterrompu, constamment alimenté par des groupes inspirés ou insipides. Au travers de ce paysage souvent intéressant évolue des artistes inspirés par la terre de leurs ancêtres, par leurs traditions et leurs langues et ce, qu’ils intègrent à leur musique des instruments Folkloriques ou non, et qu’ils viennent d’Arabie ou de Scandinavie. Presque chaque culture est en effet représentée, jusqu’à celle des ïles Féroés, sans doute la plus petite. Situées à mi-chemin entre l’Écosse, la Scandinavie et l’Islande, les Féroés gardent le souvenir des vikings mais aussi des Saxons. C’est de cette culture particulière que s’inspire TYR. L’identité du groupe réside dans des pièces progressives au tempo plus lent qu’à ce que le genre nous a habitués, empreintes de fortes influences folkloriques locales (The Wild Rover et Regin Smiður sur Eric The Red) et garnies des ces harmonies vocales dont le rythme chevauche les contre temps de la musique. TYR s’avérait, à mon humble avis, un des groupes de Viking Metal les plus recherchés et les plus originaux.  Cette année 2009 voit la sortie du cinquième album des Féringiens, By the Light of the Northern Star. Alors que respectivement 3 et 2 ans avaient séparé la sortie des albums précédents, c’est tout juste un an qui sépare celui-ci de son excellent prédécesseur, Land. Inspiration soudainement galopante ou nouvelle habitude Korpiklaanienne ? Qu’a donc à nous offrir le groupe avec cet album précipité?  La première minute de Hold the Heathen Hammer High ne surprend guère : Le tempo identitaire du groupe, assez lent sans tomber dans le mid-tempo, guide la guitare mélodique. Assez subitement ce rythme s’accélère, le chant embarque, la pièce se développe autour de cette rapidité plus classique. Simple moyen plus direct d’ouvrir l’album ou indice précurseur d’un changement de direction musicale ? Pièce après pièce, il faut bien se l’avouer, la musique de TYR est devenue plus rapide. Rien ne vient tempérer cette surprise initiale, le rythme restera rapide tout au long de l’album, entraînant, voir entêtant. Sur ces énergiques pièces se greffe la voix de Heri Joensen, chaude et puissante. Les hymnes se succèdent : Trondur I Gotu, Into the Storm, Ride … By the light of the Northern Star s’avère une succession de pieces épiques, entraînantes et accrocheuses. Le travail de Joensen et de Terji Skibenæs aux guitares est toujours aussi intéressant. Les mélodies, mises en plan par ces guitares, sonnent définitivement comme du TYR. Les solos se marient toujours aussi bien au style particulier (Turið Torkilsdóttir)  Pourtant, au travers de l’énergie dégagée par l’album, un doute réside et persiste. Ou est passé la vraie identité de TYR, au travers de ces pièces faciles? Premièrement, l'attachement musical aux rythmes et airs ancestraux semble s'étioler. L'album ne contient plus que 2 chansons chantées en Féringiens, langue locale des Iles, alors que les albums précédents en contenaient une plus grande proportion. Ces pièces, souvent des adaptations de chansons folkloriques, manquent à l'album, à l'exception de Turið Torkilsdóttir dont l'harmonie vocale en introduction est bien intéressante. Ensuite, l'accélération du tempo mentionnée plus haut s'accompagne malheureusement d'une diminution du potentiel progressif de l'album et d'une standardisation de la structure des pièces, qui en deviennent à la longue moins particulières. L'album s'écoute donc d'une traite sans vraiment de changements remarquables. Le dépaysement n'est plus aussi présent, au profit d'un air global plus direct, accrocheur, appréciable au premier degré.  Malgré tous ces points négatifs que je soulève, je me doute bien que plusieurs seront emballés par l'album. Après tout, TYR est un groupe de qualité, et la nouvelle (et je l'espère temporaire) orientation plus agressive s'avérera sûrement efficace pour conquérir les oreilles des néophytes, en plus de l'énorme potentiel live qu'elle propose. Un album à découvrir pour les fans de Pagan en particulier, mais pour ceux qui rechercheraient les qualités propres à TYR et qui manquent à cet album, je conseillerai tout de même le retour en arrière: Eric the red, Ragnarok, et l'apothéose avouée de la carrière du groupe: Land.  J'irai donc pour un 6.5 ...

0 Comments 25 juin 2009
Whysy

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