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«Joyeux 20e album Saxon !»

Ce soir, vous êtes conviés à la «private party» des britanniques. C'est leur anniversaire de 20e album, alors forcément, une fête s'impose, sauf que là, c'est vous qui êtes invités à goûter un gâteau. Original, n'est-ce pas ?

Saxon ne se prend pas la tête et compose un opus 100% heavy. Entendez par là que vous ne trouverez aucune originalité, pas la peine de chercher un passage «prog», têêêêêchnique comme disent nos ancêtres. Les anglais restent dans le pur «easy-listening» avec un brin franchement AOR, un petit côté calibré. Et alors ? Certains prendront déjà ce prétexte pour cracher sur ces vétérans-là, comme ils le font, dans un autre registre, pour Amaranthe. Est-ce un mal de composer du refrain tout de suite preneur ? Faudrait-il encore que nos britanniques ajoutent du grooooowl pour paraître «so evil» ?

Rassurez-vous, ou fuyez, pas de ça ici, ils ne sont pas fous la bande à Byford.
Tout comme cette chronique ne sera pas très longue, ce «Call to Arms» est très facilement assimilable, le rendant encore meilleur que son prédécesseur, et se hissant au rang de «Lionheart», l'un des meilleurs du groupe.

C'est bien simple, il n'y a aucun mauvais morceau, que du contraire, en fait ils sont tous bons. Oui oui, vous avez bien vus, tous, car le groupe joue toujours avec passion et conviction, ce qui est une caractéristique des plus grands, rang auquel Saxon s'est hissé depuis déjà belle lurette.
Soutenus par une production excellente, «Hammer of the Gods» est aussi efficace que «Ballad of the Working Man» va réveiller vos plus vieux souvenirs, ou ceux d'une vie antérieure, à un autre siècle du Royaume-Uni, à l'époque du développement de l'ère industrielle. On imagine bien sur ce titre le mineur, couvert de charbon, avec sa pioche, revenant du travail. Une madeleine de Proust, en somme.
Saxon sait aussi faire des ballades, la preuve avec le morceau éponyme, rendu encore meilleur par sa version orchestrale, dommage que ce soit un bonus, après tout, pourquoi chacun n'aurait pas le droit d'en profiter ? «Mists of Avalon» a quelque chose qui prend aux tripes, pleine d'émotions, vraiment chargé en honnêteté et en beauté.
Le morceau le plus marquant, c'est «No Rest for the Wicked» qui lance la cavalcade, l'assaut des riffs dévastateurs, avec la voix de Biff, toujours aussi bon.
Oui car Biff vieillit bien et si certains n'apprécieront pas son timbre, tous se doivent de reconnaître sa qualité de chanteur vétéran. Vraisemblablement l'un des meilleurs dans le monde heavy.

Pas la peine d'épiloguer longuement sur toutes les pistes, une bonne écoute est meilleure que n'importe quelle prescription. Saxon est, avec «Call to Arms», un groupe intemporel, à la fois anachronique et pourtant de son temps, qui vieillit, mais qui s'embellit avec les cheveux gris, ne perdant pas de sa technique, surtout avec de bons solos d'enfer, pas pour rien que «Surviving Against the Odds» sera la piste favorite de beaucoup de monde, surtout des guitaristes.

Encore une preuve d'excellence pour Saxon qui se hisse, comme à son habitude, parmi les meilleurs. Oui, ce groupe mérite vraiment plus de reconnaissance, car proportionnellement à la qualité des opus, il manque encore un peu de ferveur pour les anglais. «Call to Arms» est un bon cru, enfin, on est en 2011, et il y a eu tellement de bons albums que, de toute façon, c'était joué d'avance que ce nouvel album serait bon. Et c'est pas n'importe qui, qui le fait ! Cependant, reproche malgré tout : c'est certain, ils étaient capables de faire mieux, c'est sûr. C'est pour ça qu'on va attendre avec patience le nouveau, qui, espérons-le, ne tardera pas trop.

0 Comments 24 mai 2011
Whysy

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