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Qu’il aura été long à chroniquer cet album. Non pas qu’il soit foncièrement mauvais ou ridicule, mais il fait tout simplement partie de ces disques à l’inspiration absente ne proposant qu’une resucée assez grossière de ce qui a été fait plus tôt. Il est un peu à l’image de la scène musicale actuelle, très difficile à faire évoluer et sclérosée de toute part par un manque flagrant d’identité artistique. Le combo suisse Cataract propose avec ce 5e album une succession de chansons fades et stéréotypées dont les seules qualités s’avèrent être une bonne énergie globale ainsi qu’une interprétation professionnelle. Que dire sur ce type d’album ? Rien de bien passionnant je le conçois et le fond de ma pensée se résume en cette simple exclamation : quel ennui !

Il ne se passe absolument rien tout au long des 46 minutes que dure cet album. Les riffs puissants et les mélodies quelconques se suivent et se ressemblent pour former un magma musical dense sans qu’aucun élément ne parvienne à véritablement éveiller l’attention. Il faut avouer que d’une oreille distraite « Cataract » bastonne : cavalcade de double pédale, riff et mosh parts s’alignant avec vigueur et non sans une certaine énergie. Il arrive parfois que l’on bouge la tête ou que l’on tape du pied, mais cela reste discret. Aucune chanson n’arrive réellement à tirer son épingle du jeu ; l’ouverture « The Separation Of Life and Time » est anecdotique, l’instrumental « Tonight We Dine In Hell » est le comble de l’inutilité et il n’y a finalement que le second titre « Blackest Hour » qui présente un semblant d’intérêt.

Voilà qui est bien maigre. Bien heureusement la production à la fois ample et puissante permet à l’album de jouir d’une certaine puissance sonore. Cela est bien entendu insuffisant pour contrebalancer l’extrême pauvreté musicale. Qu’il s’agisse des mélodies pas inspirées, des riffs rythmiques sans aucune personnalité et d’un chant basique mais néanmoins puissant, il n’y a rien à sauver sur ce disque. Sachant qu’il s’agit déjà du 5e album des Suisses, on est en droit d’en attendre un peu plus qu’une succession de clichés nauséabonds. Prenez du Slayer par ci, de l’Hatebreed par là voire du Machine Head pour les finitions et vous obtenez un trashcore  enrhumé à l’intérêt proche du néant. Malgré des structures basiques et prévisibles, on sent chez Cataract le désir de bien faire et d’offrir différentes lectures à son œuvre. Ainsi, des chansons longues et plutôt construites comme « Blackest Hour » emboitent le pas à d’autres plus directes, énervées, et taillées pour le live comme « Snake Skin ».

Malheureusement ces quelques efforts restent vains, et même si les Suisses font preuve d’une excellente maîtrise de leurs instruments et d’une grande rigueur, on ne peut s’empêcher de bailler aux corneilles tout au long de ces 10 compositions vides d’intérêt. Dommage car le potentiel technique est indéniablement présent (c’est d’ailleurs pour cette unique raison que j’ai été clément sur la note), il ne leur manque plus que la volonté de composer de vraies chansons de qualité au lieu de pomper bêtement à droite et à gauche, ce qui commence véritablement à exaspérer une bonne partie des métalleux. J’espère que vous vous serez au moins autant ennuyés à la lecture de cette chronique, que moi à l’écoute de ce disque.

…TeRyX…

0 Comments 02 décembre 2008
Whysy

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