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Empires of Eden, c'est le projet de Stu Marshall, compositeur, producteur, guitariste et bassiste sur tous les titres. Pour le chant, ce stakhanoviste fait appel a des pointures du métal, et notamment sur cet album, Chanelling the Infinite, UDO (Hammer Down), Rob Rock (Cry Out), Steve Grimmett (This Time), …
Comme dans toute œuvre ambitieuse hétérogène, certains titres sont plus faibles que d'autres. Qu'en est-il exactement de ce disque ? Nos stars sont-elles à la hauteur des attentes que leur nom invoque ?

L'album s'ouvre sur Cry Out, chanté par Rob Rock, dont la voix descend facilement dans les aigus, la guitare s'épanche avec verve, la batterie roule, on s'attend à du très bon, la liste des invités ayant de quoi faire saliver.
Et il est vrai que le virtuose australien a su adapter ses morceaux aux styles préférés de ses vocalistes, du coup chaque chanson semble avoir été tirée de la discographie de chacun de ces messieurs. C'est un tour de force remarquable, et aussi la faiblesse du projet. Car, si chaque titre fait corps avec son chanteur, et que l'on se retrouve en terrain familier avec chacun d'eux, la prise de risques est absente, et le projet manque d'identité ; ce n'est qu'un assemblage de titres disparates sans réelle cohérence, sans fil conducteur. Plus qu'un album, c'est une playlist de chansons faite par un amateur de métal qui aime les grosses guitares tranchantes et qui s'est fait plaisir en rassemblant sur un même CD 13 plages de ses artistes favoris.
La variété des titres rend inutile l'établissement d'un ordre de lecture. Les chansons peuvent être lues dans n'importe quel ordre sans que cela affecte en quoi que soit la compréhension du concept concocté par le maître d’œuvre de Sydney. Concept fort simple au demeurant, car virtuellement inexistant.

Les morceaux eux-mêmes sont bons, les compositions honnêtes, même si les riffs de guitares ont déjà été entendus maintes fois ailleurs, et si la batterie cogne toujours de manière répétitive et avec peu de subtilité (« Chanelling this Infinite » , « White Wings »).
Leur trouver un point commun, justifier le fait qu'elles soient réunies sur un même album est par contre beaucoup plus difficile.
On retiendra principalement Hammer Down, avec UDO, ancien chanteur d'Accept, dont la voix reconnaissable entre mille retentit allègrement, ou encore This time, chanté par Steve Grimett dont le timbre particulier a quelque chose d'hypnotique, ainsi que la presque ballade « Your Eyes » au tempo plus lent.

« Hammer Down » All Star version, le bonus track sur lequel tous les chanteurs de l'album pousse la chansonnette est franchement dispensable. Elle n'apporte rien à l'original, je dirais même qu'elle la dénature, lui faisant perdre sa force et son intérêt qui étaient le chant puissant, gouailleur de notre cher UDO, dont l'intervention est noyée dans la masse des contributions des autres chanteurs. Alors, certes, on peut apprécier le melting-pot pour lui-même, et si on aime plusieurs de ces artistes, se réjouir de les entendre tous ensemble sur une même piste ; mais les morceaux de cet album sont faits sur mesure pour ces messieurs, par conséquent, ils supportent mal un changement d'interprète et a fortiori un mélange de tant de voix différentes. D'où un résultat médiocre.

Conclusion :
un parterre de stars, en musique comme en sport, ne suffit pas pour créer une grande œuvre. Quand les talents sont réunis autour d'un concept fort, de mélodies brillantes, d'un disque qui par lui-même et en lui-même serait auto-suffisant et déjà remarquable, alors, oui, ces vedettes rehaussent d'autant le niveau d'excellence de l’œuvre à laquelle ils participent. Quand il s'agit de masquer les insuffisances d'un concept creux, au souffle anémique, on ne peut s'attendre à un miracle.
Bref, un album quelconque, vite oublié, comme il y en a tant.

0 Comments 17 septembre 2012
Whysy

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