Vous recherchez quelque chose ?

Encore un album de progressif classique me disais-je en jetant un coup d’œil sur cet album !! Il y a parfois des fois où se tromper peut se révéler intéressant, et Characters m’en a convaincu. Alors évidemment, difficile de décrire ce Freak Neil Inc. sans parler de progressif, mais plusieurs écoutes de la galette révèlent que le groupe va chercher beaucoup plus loin que cela.

Et cette richesse qui caractérise Characters peut être expliquée par un point évident : en jetant un coup d’œil au line up, on voit que les guests sont nombreux et plutôt prestigieux. Voyez donc par vous-même : le gourou du rock progressif Arjen Lucassen vient poser quelques lignes vocales, Steve Digorgio à la basse ou encore Irene Jansen au chant également. Tout ce beau monde est sous la houlette de Rob Van Der Loo, le compositeur principal de l’album.

Après une courte intro, on entre rapidement dans le vif du sujet avec le riff très lourd et très imposant de Talking Chair, aux accents presque néo avec cette lourdeur saccadée caractéristique du genre, puis l’électronique vient faire son apparition avec les nappes de claviers, discrètes mais efficaces, ainsi que les vocaux divergents, d’une voix presque thrashisante à une autre plus calme, plus posée. Musicalement, c’est assez complexe, on change souvent de rythme, ce qui est au final assez déstabilisant. On reste donc un peu sonné après ce premier titre.

Les musiciens remettent le couvert sur I’m The Hero qui mêle à nouveau gros riffs tranchants et passages plus jazzy (surtout la basse qui ronronne d’une manière étonnante), plus atmosphériques même. Le solo n’est pas en reste, complètement déluré et éclaté. L’association de plusieurs lignes vocales est intéressante ici car elle donne incontestablement plus de relief à la chanson. L’électronique vient transfigurer complètement I Understand à coups de boîte à rythme et autres filtres vocaux qui donnent un côté complètement aérien et hilarant au titre.

Alors qu’on commence petit à petit à se faire au style peu conventionnel de l’album, l’instrumentale Downtown vient chambouler nos repères déjà précoces, avec des touches orientales et des passages narratifs qui viennent ajouter à l’aspect théâtral de l’ensemble, guidée par la basse qui remplit parfaitement son rôle de chef d’orchestre. Beyond The Garden, la ballade de l’album, est superbe, inspirée et interprétée par une Irene Jansen bouleversante. Puis les riffs saignants font leur réapparition accompagnés d’un vocal thrash qui vient contraster avec la douceur du chant féminin. Absence et ses 13 minutes vient clore l’album, en proposant en quelque sorte la synthèse de ce qui a été fait auparavant, alternant parties calmes ou atmosphériques, électronique omniprésent et parties plus sombres et rythmées.

Vous l’aurez compris, Characters est un album qui peut sembler décousu lors des premières écoutes, mais il prend tout son sens à long terme. Un album d’une maturité surprenante musicalement parlant (enfin pas si surprenante quand on connaît le talent et l’expérience des musiciens présents), d’une richesse incontestable mais qui nécessite une temps d’adaptation plus ou moins long aux structures rythmiques en constante évolution. Un album qui comblera les amateurs de progressif divergeant vers quelque chose de plus expérimental.

0 Comments 14 janvier 2006
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus