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Souvenez-vous, il y a 2 semaines de cela, était chroniqué dans ces pages Get Ready, premier album d'Oliver Weers. Quel rapport direz-vous ? Et bien, le rapport il est que l'album d'aujourd'hui est un autre album "Je chante, je donne mon nom au groupe et je suis le plus fort". Bon, en fait, c'est vraiment le seul rapport entre les deux albums, mais il y a toujours moyen de faire des comparaisons ( si si, vous verrez).
Tout d'abord, si ce cher Oliver semblait être le produit d'une matérialisation spontanée tant personne ne semblait savoir d'où il venait, Shortino (Paul de son prénom) n'est pas de la dernière pluie. En effet, le bonhomme possède un background un peu plus conséquent et peut se targuer d'avoir eu son heure de gloire dans les années 80 avec Rough Cutt, mais surtout Quiet Riot, même si son passage dans le groupe fut assez rapide (un seul album), la faute à un split suivi d'une reformation avec leur ancien chanteur.
En fin bref, on tient là un disque à la démarche un peu moins commerciale que Get Ready, de part la stature de ce Shortino. Il est aussi intéressant de noter que ses mercenaires ne sont pas forcément les cachetonneurs que l'on a l'habitude de retrouver sur la plupart des albums solos, tribute,...

Mais bon, ce qui compte, c'est ce qu'il y a dans la boîte, donc il vaut quoi le père Shortino en solo ? Et bien, à l'inverse d'Oliver Weers, Paul Shortino propose une musique assez intéressante, qui si elle ne révolutionne pas le genre présente quelques touches mélodiques du plus bel effet parsemées de ci de là amenées par des guitares au son superbe (ah, cette intro de Remember You...). Car un des aspects agréable de ce Chasing my Dream est cet effort fait sur le son des guitares, tandis que d'autres (Oliver Weers par exemple, et oui, encore une comparaison !) préfèrent privilégier une grosse production en béton au détriment d'une certaine recherche sonore.

Et tout au long de l'album, que ce soit dans les morceaux plus rentre-dedans (l'excellent et secoueur de tête To the Cross ou la terrible doublette "iveul" Nocturnal et Side FX), ceux plus nuancés (Remember You, Chasing your Dream,...) ou les traditionnelles mais trop nombreuses (on y reviendra plus tard) ballades, on apprécie ce son chaleureux qui donne une certaine identité à l'album.

Vous pouvez en déduire qu'en plus d'être sympathique, cet album s'avère varié et passe allègrement du bon heavy à la ballade de rigueur en passant par le rock accompagné de cordes acoustiques, ce qui lui offre une bonne durée de vie, chaque chanson pouvant être de mémoire repérée au fur et à mesure des écoutes (ce qui ne se produisait pas chez Oliver Weers...). De plus, le guitariste/producteur de service, Michael Voss (qui a entre autres produit MSG) dévoile une belle palette "guitaristique" et se révèle à l'aise (même très bon) dans tous ces registres. Paul n'est pas non plus en reste et fait preuve d'un grande maîtrise vocale, bien qu'il soit loin de posséder le coffre d'un Jorn Lande, ou même d'un Oliver Weers. En réalité, c'est plus dans le grain de voix qu'il faut chercher la patte "Shortino", un peu chevrotant, rappelant David Coverdale voire Rod Stewart par moments.

Et pour le coup, on se trouve en présence de vrais bons morceaux, à l'instar de ce Side FX qui n'hésite pas à incorporer des touches électroniques suffisamment présentes pour être efficaces mais jamais envahissantes, ou de Nocturnal, qui commence comme une ballade mais dégaine très vite les guitares sous-accordées avec leur riffs de plomb qui confèrent une atmosphère assez envoutante au morceau, gonflé par un son très résonnant. Dans un style plus calme, citons aussi la superbe ballade Missing joliment introduite par Prelude Missing et qui voit le côté acoustique du groupe prendre toute sa splendeur. Bon, on pourrait penser tenir l'album de l'année en lisant ces lignes, mais malheureusement, l'œuvre a tendance à s'effondrer au fur et à mesure que la fin approche, ce qui fait que l'on se retrouve avec un Chasing your Dream très joli dans un style power-ballade, un Great Dreamer plus commun, et deux ballades moyennes pour finir.

Car là est le point qui fâche. Jusqu'alors, on observait un bel équilibre entre les émotions, et voilà que le canon à guimauve est sorti pour la fin et que nous sont servies deux ballades inintéressantes en guise de conclusion. Un peu beaucoup au final dans le cahier des charges qui ne tolère en général qu'une seule ballade sirupeuse (et puis les mœurs ont voulu qu'un album AOR n'en possédant pas ne soit pas vraiment reconnu comme AOR par ses potes), alors deux...

En définitive, Oliver nous faisait du "Non mais en fait oui", et Shortino nous fait du "Oui deux fois oui, mais en fait pas tant que çà". Malgré tout, l'ensemble reste de qualité et constitue un très bon retour pour le chanteur après un certaine période d'absence, son dernier album (sous le nom de "Paul Shortino's The CUTT") datant de 2002. Pas impérissable mais hautement recommandable aux amateurs du genre.


(ps: d'honteuses comparaison avec Oliver Weers se sont glissées dans cette chronique, sauras-tu les compter toutes ami lecteur ?)

0 Comments 01 juillet 2009
Whysy

Whysy

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