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On commence à avoir l'habitude. Rien qu'à voir l'intitulé, on sait à quoi s'attendre. "Era Nova : Children of Alcyone". Encore du lol-métal sympho à chanteuse, porteur d'un concept très fort, avec en guest l'orchestre en carton-pâte de la maternelle de Bourg-la-reine les Yvelines. Une fois de plus, les mêmes orchestrations. Une fois de plus, un erstaz de chanteuse pensant pouvoir tenir tête aux Turunen, Simons ou den Adel, pour ne citer qu'elles.

Enfin bon, il faut bien l'écouter cet album, pas de violence gratuite...

Intro symphonique de rigueur : simple, efficace, pas trop grandiloquente, l'objectif est atteint, à savoir installer l'auditeur pour l'excursion, l'escapade, que dis-je, l'épique croisière se préparant. Bien sûr, les groupes ne foirent jamais vraiment leurs intros (l'exception confirmant la règle étant les pauvres Bel O Kan, mais ils sont excusés, n'ayant alors à portée de main que l'orchestre de Guitar Pro), donc voyons la suite.

Hummm...un riff très rentre-dedans, une batterie donnant quelques coups bien lourds histoire de marquer son territoire, et...on est parti pour Sin Eater, maléfique comme nom, dites-donc. Bon, pour le moment, ça joue vite, le son est nickel, la batterie résonne de mille feux (cette expression n'existe pas, mais je suppose que vous avez compris), c'est toujours un bon début d'opener de pris, mais on attend la chanteuse (flemme d'aller sur le myspace pour chercher son nom). Ah ? Tiens ? Ils ont décidé de commencer l'album par un morceau à voix masculine, pourquoi pas. Refrain bien mélodique, avec quand même une base solide derrière, dans un style heavy-prog fort bien exécuté.

Le deuxième morceau démarre, et au bout de quelques secondes, un gros riff bien gras bien nous écraser. Ils mettent mettre leurs morceaux les plus agressifs en premier, je ne m'imagine pas une voix féminine sur de tels brûlots heavy. C'est au final une bonne idée que de laisser un homme interpréter ce Trick and Treason fort en testostérone, desservi par un refrain en béton et un solo incisif.

A vrai dire, le groupe privilégie les structures mettant en avant les guitares plutôt que les envolées symphoniques qui sont en fin de compte totalement absentes, ce qui n'est pas plus mal quand on voit (il faudrait dire "entend") l'aspect direct et un brin guerrier des neuf morceaux formant l'album, tels que le speed et jouissif Neverending War (peut-être le plus fédérateur de tous) ou encore Nhylhyaurus, nous entraînant à crier "Try ! Try !" tout du long, et se positionnant dans le trio de tête des boulets de canons offerts par "Children of Alcyone". Dans la catégorie "partons en guerre mais on sait être mélodique on n'est pas Manowar", impossible de passer à côté de Bravery Hills, tout de double pédale vêtu, sans jamais être bas du front, et se permettant même un mini break au clavecin avant de repartir de plus belles, épées au vent pour conclure certainement le meilleur morceau de l'album. D'autant plus que les guitares ont du mordant, et ce, sur tous les morceaux et se répondent parfaitement, conférant une osmose bienvenue et appréciable.

Ce qui dérange malgré tout, est qu'à aucun moment la chanteuse ne fait d'apparition. Pour être discrète, ça, elle l'est ! Et puis bon, musicalement, c'est plus du heavy power avec claviers que du sympho tout ça, c'est pas sérieux quand même ! Je veux bien accepter l'appellation "métal sympho à chanteuse", mais si ce n'est pas plus sympho qu'une tasse à thé et qu'il n'y a pas de chanteuse, il y a tromperie sur la marchandise !

Et on aurait pu se dire "bon, allez, il a des morceaux plus calmes, on va l'y retrouver". Que nenni ! Que nenni ! Voilà que l'autre gars se charge de toutes les voix. Alors, oui, il est très bon, excellant dans beaucoup de registres, que ça soit voix mi-aigüe typique power ou chant heavy plus agressif, le bonhomme assure et tient la barre du navire du début à la fin, mais au final, de chanteuse, pas plus que dans mon œil ! Et pourtant, entre Requiem, Children of Alcyone ou In search of Gralium, peut-être un poil moins marquants que les autres, les ambiances calmes semblant moins seyantes au groupe, il y avait du terrain libre !

Donc, un conseil pour Era Nova : assumez ! Vous voulez faire du sympho à chanteuse qui sent le formol ? Faites-le ! Et n'enregistrez pas un très bon disque de heavy, c'est trompeur ! Moi qui pensait tomber sur de la soupe et cracher ma bile, je me retrouve avec quelque chose de réussi dans mes oreilles, donc j'appelle ça se moquer du monde.
Si vous voulez continuer à faire de bons albums comme ça, allez-y ! Je ne vous retiens pas ! Mais c'est de la publicité mensongère ! Oui messieurs ! Et n'allez pas croire que vous pouvez noyer le poisson en gardant une ambiance très similaire durant tout l'album et lui évitant d'être parfait, j'ai bien vu que l'on tient là du heavy de qualité, comme beaucoup de groupes aimeraient en faire ! Je vous attends au tournant pour le prochain !


Edit : Dans la rubrique "le saviez-vous ?", sachez que le chanteur n'est autre qu'Andreas d'"Andreas et Nicolas", et la batteur, Manu d'Ultra Vomit. Ce sera tout pour ce soir...






0 Comments 22 avril 2010
Whysy

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