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Cela fait déjà vingt ans que Vanden Plas a pénétré le monde du métal. Mais le poids des années n’a pas pour autant altéré le line up d’origine. Les allemands n’en sont pourtant qu’à leur cinquième album studio, ce groupe se complait dans un métal progressif et se détache ainsi à la multitude de groupes allemands de heavy metal bien que le progressif pratiqué par le groupe reste très heavy et ne donne guère lieu à des extravagances rocambolesques.
Nous avons donc affaire à des musiciens expérimentés forts de leurs travaux avec Vanden Plas mais aussi de leurs projets annexes. Déjà en 2002, le guitariste, le clavier et le chanteur participaient au projet prog Missa Mercuria. Également, on rappellera le projet d’Andy Kuntz et du batteur Andreas Lil, Abydos il y a deux ans, qui avait émoustillé plus d’un métalleux. On notera aussi qu’Andy a co-produit le premier album du groupe Red Cicuit sorti en Février, groupe auquel a participé Stephan Lil (guitariste de Vanden Plas). Andreas a aussi contribué au projet de prog Section A (où l’on retrouve également le clavier de Vanden Plas) et au groupe de Power suédois Winterlong.
Tout cela pour dire que les membres de Vanden Plas demeurent plus actifs que jamais et font valoir leurs noms sur la scène métal depuis quelques années.
Sans plus attendre, plongeons-nous dans le vif du sujet !

Christ 0 est un concept-album inspiré par le roman d’Alexandre Dumas : Le comte de Monté Cristo. Ce dernier avait été mis en scène à la télévision française il y a de cela quelques années, Vanden Plas nous le met en musique. Vous remarquerez donc le jeu de mots entre Cristo et le titre de l’album. Tiamat nous en dira peut-être plus dans son interview du groupe.

D’emblée, le groupe annonce la couleur par une entrée grandiloquente qui réaffirme la volonté de Vanden Plas de produire un métal aux mélodies lumineuses. En effet, les allemands pratiquent un métal très mélodique grâce au clavier qui reste très présent dans les compositions de Vanden Plas. Ce dernier oscille entre les sons pianos et plus électroniques. Le groupe allie à ceci de puissantes rythmiques aux sonorités très heavy facilitées par des tempos raisonnablement rapides. Sur cette trame vient s’agencer le chant d’Andy Kuntz souvent perché dans les aigus, chant qui sonne une pointe nasal, qui fait de la voix d’Andy une voix à part. Il sait susurrer ses textes d’une manière doucereuse comme sur certains moments de Silently ou Fireroses Dance où sa voix et le piano viennent caresser nos tympans, cependant Andy sait aussi user de voix plus dures comme le révèle Shadow I Am. Andy parvient par sa voix à souligner l’intensité des compositions.
Les compositions sont assez longues afin de mieux mettre en avant le côté de progressif, ainsi on passera d’une entrée piano genre ballade à des passages plus percutants toujours magistralement composés au niveau des mélodies. Les musiciens s’illustrent de bien belle manière lors de solos exécutés avec agilité et composés avec talent.
L’étiquette progressive repousse souvent les gens, toutefois la définition du progressif n’a jamais été parfaitement posée et ici le sens progressif concerne surtout la diversité des ambiances utilisées au cours d’un morceau. Les rythmiques martelées par la batterie ne paraissent jamais saugrenues et restent facilement perceptibles. Même si on peut les inscrire dans le style progressif par leur aspect saccadé, elles sont détentrices d’un son définitivement heavy. C’est sans doute Somewhere Alone In The Dark qui portera le côté heavy des rythmiques à son paroxysme. On aura au passage une pensée pour Dream Theater qui a sans nulle doute influencé le groupe comme le suggère aussi la mélodie principale de Shadow I Am que l’on peut apparenter à la non moins sublime Learning To Live.

De manière générale, l’album ne déçoit pas et reste fidèle à l’orientation musicale que se donne Vanden Plas depuis quelques années. Les premières secondes d’écoute m’ont fait échapper un « le son est énorme ». Néanmoins, si les compositions se révèlent plaisantes et bien construites et aguichent sans mal l’oreille de l’auditeur, ces dernières ont encore un peu de mal à s’en incruster et accaparer les faveurs de notre mémoire. L’ensemble donne une impression de lisse, la faute en revient sans doute à la fois d’Andy qui tranche peu avec les instruments, ce chant nasal s’incorpore tellement bien aux orchestrations qu’on en retient surtout les mélodies au détriment des paroles, support du concept. Il aurait était intéressant de pouvoir mettre en relation le concept et les aspects développés dans les lyrics mais sans doute Tiamat nous en dira plus dans son interview.

Au final, Vanden Plas nous livre un album convaincant fort de belles mélodies, le tout s’articulant d’une belle manière en évitant les redites. Les compositions mettent à profit leur longueur et nous font vivre moults péripéties sans que la lassitude s’insinue en nous. On vit de grands moments avec cet album notamment avec un Postcard To God percutant et terriblement mélodique. L’œuvre de Vanden Plas marie ici puissance, feeling, technique avec subtilité et intelligence.

0 Comments 13 avril 2006
Whysy

Whysy

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